Voilà, Chicago est dernière nous et on espère que vous avez aimé cette ville autant que nous. On a vu mille choses et, assez rare quand on affronte une mégalopole, elle ne nous a pas lessivés. Nous sommes ressortis en pleine bourre de notre séjour Chicagoan. Après deux semaines de roadtrip, pas loin de 5000 km déjà parcourus, de nombreuses villes (Tulsa, Wichita, Lincoln, Omaha, Des Moines, Kansas City, Chicago), le roadtrip va prendre un tour plus nature et laisser plus de place aux parcs nationaux et aux bestioles. On ouvre ce nouveau chapitre qui concernera trois états – Wisconsin, Michigan et Minnesota – et deux des parcs nationaux les moins connus des Etats-Unis. Vous suivez toujours ?
> The Lost States #1 : d’Austin à Chicago
> The Lost States #2 : Chicago
> The Lost States #4 : Dakota du Nord, Dakota du Sud et Wyoming
> The Lost States #5 : Colorado, Nouveau-Mexique et Texas, le retour express
Le Midwest : Wisconsin, Michigan et Minnesota en live
Jour 14 : arrivée à Milwaukee (Wisconsin)
Jeudi 12/7/18. De nuit, nous sommes arrivés à Milwaukee pour prendre nos quartiers dans un hôtel insolite, l’ancienne brasserie Pabst. Un bijou que ce Brewhouse Inn ! A l’étage de notre chambre (218), on découvre les immenses cuves qui ont été conservées. Le tout avec un resto servant jusqu’à 23h, avec, à la carte, des chicken waffles (Delphine adore). Tant mieux car le quartier (Pabst Complex) est très paisible.
Notre hébergement : Brewhouse Inn, Milwaukee (qualité/prix sur 5 : ****) Voir et réserver.
Notre resto : Jackson’s, Milwaukee (prix sur 5 : $$$, qualité sur 5 : ****)
Jour 15 : de Milwaukee au Door County
Vendredi 13/07/18. Qu’est-ce qu’on a bien dormi dans notre ancienne brasserie ! Après le petit-déj et quelques photos, on a repris la voiture pour partir à la découverte de la ville de Milwaukee (MKE pour les intimes) sous un soleil de plomb. Pourtant, le thermomètre n’affiche « que » 76°F (24C°).
On se décide pour finalement aller à l’attraction numéro 1 de la ville : le musée Harley Davidson. C’est ici qu’est née, il y a 115 ans, la mythique moto. Et comme le musée fête ces jours-ci ses 10 ans (ouverture le 12 juillet 2008), on a eu la surprise de ne payer que 10 dollars l’entrée (au lieu du double). On n’est pas motards mais on a a-do-ré ! Le musée (dans un complexe hyper bien foutu qui accueille aussi événements, magasin de souvenirs et resto) est super bien fait, et interactif. On a vu des des dizaines de bécanes et été émerveillés : la première 1903 (qui ressemble presque plus à un vélo), celles des militaires, les customisées, les stars de cinéma (« Terminator 2 », « Easy Rider »…). On peut faire vrombir les moteurs, poser dessus pour une photo souvenir… Top. On a fait l’impasse au gift-shop (vraiment cher).
Cap ensuite sur une autre institution de la ville, qui est marquée par la bière : la brasserie Miller (qui produit la Lite, la Coors, la Blue Moon, la Peroni, du cidre, etc). La visite est gratuite et dure une quarantaine de minutes. Mais ce sera dur de revenir sans rien : le magasin de souvenirs est génial et ils ont eu la bonne idée de prévoir une photo-souvenir rigolote avec des emojis… On a eu du pot (oui, encore, touchons du bois ces jours-ci) : sur la pause déjeuner, on était dans un mini groupe de quatre personnes (entre deux d’une vingtaine). On a visité une partie de l’usine, les anciennes caves où était rafraichie la bière, alors que des hommes ramenaient de la glace du lac Michigan… Les chiffres donnent le tournis : 10 millions de barrels sortent d’ici chaque année, 500 000 packs par jour… Ils ont six autres usines, celle-ci dessert le Midwest (principalement l’aire de Chicago). Un camion qui part d’ici chargé de packs, il faudrait 22 ans à quelqu’un qui boit un pack de 6 par jour pour le descendre ! Des volontaires ?
Il faisait hyper chaud. On a eu droit à un « sample », une dégustation, d’abord dans l’Inn puis au beergarden. Clairement, la Miller et la Lite sont des bières de soif hyper légères, les autres sont un peu plus typées… Tout se passe dans la « Miller valley », un quartier que l’on croirait 100% à la brasserie. Mais les rues ne lui appartiennent pas, alors il a fallu trouver des arrangements : comme cette passerelle au-dessus de la route où l’on voit les packs transiter. On s’est bien sûr arrêtés au gift shop, vraiment très cool. Leur logo historique, une jeune fille sur une lune, est d’ailleurs superbe.
Départ pour le centre-ville et le riverwalk, à la recherche du « Bronze Fonz », la statue de Fonzie de « Happy days », d’ici. On a mis un peu de temps pour le trouver car il y a beaucoup de travaux en ville, mais on l’a vu : top, avec des jeans de couleur (et un public assez important). On arrive déjà à la conclusion qu’on adore cette ville : elle est cool, pas trop grande, il y a des petites tables et des canapés installés au bord du riverwalk pour accueillir les passants… Il y a aussi beaucoup de mouettes (ce qui n’a pas forcément une incidence sur le fait qu’on l’aime ou pas…).
Stop ensuite dans le quartier d’Eastside qui accueille pendant 5 jours les « Bastille days », la plus grosse fête « française » du pays avec des démos de cuisine, des stands, des concerts… Il y a une tour Eiffel, c’est sponsorisé par Bud et ça a l’air sympa…Passage par le quartier branché de Third Ward, le bord de l’eau (et le superbe musée d’art très visuel) et la Black Cat Alley, une mini rue dédiée au street-art (on est tombés en plein tournage de clip, vraisemblablement artisanal).
Vint enfin le moment d’aller manger, dans un lieu visiblement de rendez-vous pour les locaux : la Lakefront brewery. On peut manger/boire de hors sur le patio, au bord de la rivière (il y a un foodtruck) ou à l’intérieur. On a misé sur les deux. Ils font aussi des visites guidées (avec un acteur) et sont célèbres pour leur poisson frit. On y a rencontré Mary et Brad, de Minneapolis, qui fêtaient leur anniversaire de mariage…
On a repris la route et écouté avec surprise une alerte orage à la radio. On en a pour un peu plus de deux heures pour rallier le Door County et Sturgeon Bay, où l’on doit passer la nuit. Ça n’a pas loupé : on a pris de la pluie à la moitié de la route. Mais cela nous a aussi offert le plus beau coucher de soleil de notre début de voyage. Sur les rives du lac Michigan, on a trouvé un petit parc pour voir le soleil tomber dans cette monumentale étendue d’eau. Magique.
On arrive finalement vers 9 heures à Sturgeon Bay, au Holiday Music Motel. L’accueil est parfait. On trouve in extremis un endroit où manger, le Crate. C’était plutôt cher et très moyen. Delphine regrette ses sushis et JP a testé les moules, qui sont arrivées avec des nouilles et du parmesan… Va comprendre.
Notre hébergement : Holiday Music Motel, Sturgeon Bay (qualité/prix sur 5 : ***) Voir et réserver.
Nos restos : Lakefront Brewery, Milwaukee (prix sur 5 : $$, qualité sur 5 : ****), Crate, Sturgeon Bay (prix sur 5 : $$$$, qualité sur 5 : **)
Jour 16 : de Sturgeon bay (Wisconsin) à Copper Harbor (Michigan), le Door County
Samedi 14/07/18. Aujourd’hui, rien n’a ressemblé à un jour de fête nationale française… On s’est levés tôt ce matin et pris le petit-déj dans notre super motel de Sturgeon Bay, l’Holiday Music Motel. En plus d’être « charmignon », il a une histoire sympa. Il organise trois festivals de musique chaque année, a sa propre station de radio et fait régulièrement office de studio d’enregistrement ! Hyper vintage (avec pourtant toutes les commodités du monde moderne), on prend le breakfast dan un mini diner !
Gros programme aujourd’hui : la découverte du « Door county », une péninsule sur le lac Michigan (le nom vient de Death Door, la Porte des Morts, hérité d’un combat meurtrier entre deux tribus indiennes) qui compte cinq parcs d’état et de nombreuses petites villes balnéaires. Partout des cerises, des fermes, des galeries d’artistes, des petits cottages et motels…
On a commencé par la rive Est, dans une brume presqu’inquiétante, au milieu des falaises. On a bien aimé le Cave Point County Park, où les vagues sont les plus impressionnantes. Le Whitefish Dunes State Park est très sympa aussi. Il y a beaucoup de trails, mais la principale activité consiste à traverser la forêt pour aller à la plage, qui comme son nom l’indique, est bordée de dunes. Les locaux se baignent, mais on n’a pas eu ce courage (traduire : elle est gelée LOL).
On a repris la voiture et fait des arrêts un peu partout (dont au photogénique Bailey’s Harbor). Selon les portions, il y avait foule : c’est le week-end ! Sister Bay est assez animée avec son resto suédois (Al Johnson’s) au toit en gazon ! Si vous y passez, vous remarquerez qu’absolument tous les bancs de la péninsule sont en hommage à quelqu’un (mort ou vivant). On a poussé tout au nord, à Northport ; peu d’intérêt à part pour ceux qui prennent le ferry pour l’île Washington (qu’on voit d’ailleurs à l’horizon).
De retour sur nos pas, Delphine avait envie de s’arrêter dans tous les magasins (ben quoi, ils étaient trop choux avec toutes ces couleurs, dans ces petites maisons… Il y a surtout beaucoup de créations plus ou moins artistiques pour le jardin).
Un arrêt qu’on a adoré: Ephraim, jolie petite communauté qui abrite l’Anderson’s dock, un monument historique classé sur l’eau, greffé des noms des visiteurs et où se trouve désormais une galerie d’art. Les marins venant accoster à Ephraim avaient pris l’habitude d noter leur nom et le nom de leur bateau sur le dock. La tradition est restée.
Cap sur un troisième state park, juste en face : le Peninsula SP. Le paradis des golfeurs, mais aussi des baigneurs, des marcheurs, des amoureux des étoiles… Il y a aussi un joli petit phare.
Quelques magasins à Fish Creek (très sympa) et nous voilà à Egg harbor, primé comme étant la plus jolie « petite ville de la péninsule ». On n’y a pas vu grande différence sincèrement, mais on y a trouvé à manger. On s’est attablés sur le deck du Harbor View Grill, tout bleu, qui a une vue (partielle) sur l’eau. Car oui, on ne comprend toujours pas comment les Américains mettent leurs restos de l’autre coté de la route, souvent sans terrasse… Pas de fish boil (la spécialité du coin, une sorte de ragoût de poisson cuit sur le feu, en général du whitefish local, du cisco, avec des patates), mais des tacos du même poisson, une bonne salade (bien verte et bien crue) au saumon, et surtout des « tater curds », genre de pomme dauphine géante fourrée de fromage cheddar.
Là, on a piqué un phare (sans jeu de mots local) : il nous restait 5h30 de route jusqu’à Copper Harbor (Michigan), où l’on doit passer la nuit, avec en plus un changement de fuseau horaire (une heure en plus), soit une arrivée après minuit… Mais bon, il nous a fallu aller (enfin) goûter à la « frozen custard », une glace prisée ici. Nous avons choisi un bel endroit au nom génial (« Not Licked Yet », « Pas encore léché »). JP dit que ça ressemble à la glace du sundae, Delphine a trouvé ça trop crémeux et écoeurant. En même temps, ça fait plus de 30 ans que je ne mange que de la glace fraise-citron, de préférence en sorbet….
Encore un arrêt pour mettre de l’essence et un à Green Bay, « grande » ville à la porte (vous l’avez ?) du Door County et on a avalé la route. Une sorte de no man’s land tout en ligne droite comme seuls les américains savent le faire. Avec de la forêt, beaucoup de forêt. La route est finalement passée assez vite alors que nous arrivons à Houghton pour un Walmart-stop.
A 1 heure, nous voilà au motel de Copper Harbor. La dame de l’accueil est encore là. On avale notre repas Walmart, trie les photos et on sombre du sommeil du juste vers 2h30. La réveil est réglé à 6 heures.
Notre hébergement : Bella Vista Motel, Copper Harbor (qualité/prix sur 5 : ****) Voir et réserver
Notre resto : Harbor View, Egg Harbor (prix sur 5 : $$, qualité sur 5 : ***)
Jour 17 : Isle Royale National Park
Dimanche 15/07/18. Vous savez, c’est l’histoire d’un mec qui est fan de foot. Mais le truc, c’est qu’il ne pensait pas retrouver la France en finale de la coupe du monde. Avec la chatte à Dédé, tout était possible. En fait, il n’avait surtout pas pris en compte le décalage horaire. Alors, le gars en question était en train de flotter sur les eaux calmes et brumeuses du Lac Supérieur quand les Bleus ont ouvert le score. Et vu que, dans ces coins, le réseau est aussi dense que le palmarès du Stade Rennais, il a dû attendre d’arracher une barre de Wifi pour comprendre que la France était championne du monde et que tous ses potes devaient déjà être pétés…
Bref, passons le foot, on est là pour parler USA. Ce matin, réveil aux aurores. On voit enfin notre motel et notre vue sur le lac Supérieur. Ca tombe bien, c’est là que nous allons. Au programme, Isle Royale NP, le moins visité des parcs nationaux des Lower 48 (environ 25 000 visiteurs/an, seulement devancé par un parc de l’Alaska quasi inaccessible). Pour y aller, plusieurs solutions : croisière (depuis Copper Harbor, Houghton ou Grand Portage) ou un hydravion. Nous avions choisi la première solution, via Copper Harbor. Il faut être un peu souple et imaginatifs car tous les bateaux ne partent pas tous les jours et tous ne vont pas sur la même partie du parc (Rock Harbor ou Windigo).
Nous, après trois heures et demi de croisière, au cours de laquelle un ado au maillot de la Croatie et JP se sont regardés en chiens de faïence pendant que Delphine dormait, on apercevait la terre et le Rock Harbor Lodge. Le coin est charmant, nous sommes pris en charge dès notre arrivée et les visiteurs sont triés : ceux qui sont là à la journée, ceux qui campent, ceux qui dorment au lodge. Et vu qu’on s’embourgeoise avec l’âge, on avait pris l’option lodge et même cottage. Après avoir acheté un nouveau pass America the Beautiful, avoir profité de l’un des deux restaurant, il était temps de jeter un oeil à notre hébergement : superbe baie vitrée sur Tobin Harbor mais odeur un peu forte.
Pas trop de temps à perdre. Avec notre hébergement est venu un ticket pour une demi journée de canoë. Ni une, ni deux, on discute avec les rangers pour connaître les meilleurs spots pour les animaux et on récupère ce canoë. Mise à l’eau au Seaplane dock et c’était parti. L’endroit est tellement paisible qu’on passerait des heures sur l’eau à slalomer entre les îles. Mais on voulait combiner canoë et randonnée. Alors qu’on avance, un grand gars nous fait signe de le berge. « Mooooooooose », semble-t-il dire sans émettre le moindre son. On débarque de suite. Isle Royale est connue pour sa faune : renard roux, loups, lapins, écureuils et élans (ou orignal ou moooooooose). Gagné, ils sont à Hidden Lake, là où nous avions prévu d’accoster. Ted, un grand beau gosse d’Indianapolis, nous aide à mettre le canoë sur la berge et nous indique où il a vu un orignal. Gagné, il est encore là. On avance sur le chemin pour trouver un autre angle… deuxième orignal. Problème, ils sont hyper loin. Delphine a du mal même avec l’objectif 300 tandis que Ted est un peu beaucoup en galère avec sa GoPro. Le chemin, protégé par une armée de moustiques (prenez du spray et des vêtements longs car ce sont des putains de tordus), mène à Louise Lookout, un point de vue en hauteur. A quelques mètres du but, Delphine a des scrupules : « Et si on ratait notre moose ? »
Tandis que JP rejoint Ted au sommet, Delphine redescend. Bien vu, elle a un orignal pour elle toute seule, et beaucoup plus près. Bien sûr, quand JP et Ted reviennent, plus rien. On remercie Ted, on lui promet de lui envoyer nos clichés et on se quitte. Le retour vers le dock est ardu avec un vent fort et du courant. Après une longue bataille, on y arrive. De retour au Visitor Center, on décide de repartir arpenter les sentiers non loin du restaurant, qui boucle à 19h30. On tombe d’abord sur un ancien dock, qui accueillait le bateau America au début du 20e siècle, époque où Isle Royale était une destination vacances avec des resorts et des cottages. On longe les autres unités de notre lodge et, cette fois, c’est un lièvre qui fait le show.
Retour au restaurant, qu’on aime beaucoup avec ses plats simples et sa jolie vue (et ses jeunes serveurs asiatiques exclusivement; on a demandé, ils font partie d’un programme d’échanges pour 3 mois) avant de s’installer à Seaplane Dock pour un majestueux coucher de soleil sur Tobin Harbor. Le bonheur, façon National Park.
Notre hébergement : Rock Harbor Lodge, Isle Royale NP (qualité/prix sur 5 : ***) Voir et réserver
Notre resto : Greenstone Grill (prix sur 5 : $$, qualité sur 5 : ****)
Jour 18 : d’Isle Royale NP à Ashland (Wisconsin)
Lundi 16/07/18. Ce matin, c’est le jour qui nous a réveillés à travers la baie vitrée (hmmmmmmm). On a quand même dû sortir se chercher un café car s’il y a toute une cuisine et une cafetière dans notre cabine, rien d’autre. Alors, va (encore) pour le Greenstone Grill ! Si Bryan le Malaisien vous dit « Al Bento », c’est de notre faute, on n’avait pas trop le temps de s’attarder à lui apprendre à prononcer correctement « A bientôt » en français. On est vite remontés à la cabine, car le check-in est à 10h30, et le mec qui récupère les bagages en tracteur était prêt une heure avant.
Revenus au Visitor center acheter quelques trucs souvenirs, laisser notre sac et parler wildife avec le ranger (il a confirmé que notre orignal était une femelle), on s’est lancés à la découverte d’un dernier trail, le « Scoville Point », qui mène, sur une boucle d’environ 8 kilomètres, à l’une des extrémités de l’île. On espérait voir encore un « moose », voire un renard, mais on a dû se « contenter » de papillons (les monarques sont là en ce moment), de fleurs et de vues vertigineuses sur le lac. Et de traces de pattes dans les passages boueux. Une merveille cette rando, entre sous-bois, forêt boréale, rochers, petites plages… (le tout avec peu de dénivelé et pas encore de moustiques).
Ce parc est vraiment une merveille, le dépaysement a été total : pas de téléphone, pas de clim, peu de monde, pas de bruit… On a appris qu’il y avait 1500 orignaux sur l’île, et aux dernières nouvelles seulement deux loups (un mâle et une femelle, mais trop vieux pour se reproduire). Le NPS étudie leur avenir (à tous, car leur sort est étroitement lié) et va sûrement réintroduire des loups.
L’heure était venue de se rapprocher du port pour attendre notre ferry. On a pique-niqué tranquille sur une table au bord de l’eau. Le bonheur (NB : leur fromage ici, au Wisconsin, est exceptionnel). On devait embarquer pour partir à 14h45. le capitaine nous a expliqué qu’ils avaient eu des problèmes mécaniques à l’aller mais que c’était réparé, et de se préparer car il y avait de big vagues qui allaient faire tanguer tout ça.
Un dernier au revoir au loon (« huard plongeur ») du port. Ces oiseaux, qui vivent au nord ( y compris au Canada) sont fascinants. Entre canard et pingouin, ils peuvent plonger loin et longtemps (en plus d’être d’une élégance rare). La traversée a effectivement été épique : ça tanguait tellement qu’en regardant les voisins en face dans l’allée, on voyait un coup un fond d’eau, un coup les nuages… JP en a profité pour avancer sa lecture des « Derniers Grizzlys » de Rick Bass et Delphine a dormi quasi tout le long !
Il était 18h45 lorsqu’on a retrouvé la terre ferme et Copper Harbor. On a repris notre bolide. Ca fait tout bizarre de retrouver cette « maison » roulante. On a roulé un peu et on s’est arrêtés à Houghton, une ville universitaire qui a l’air vraiment sympa. Mais on voulait pousser un peu plus loin… Un peu galère de se décider avec le fuseau horaire qui change et nous a induit en erreur, internet qui passe mal dans ces coins et le peu de villes sur le trajet. C’était soit 6 heures pour rallier Minneapolis, soit une heure pour Ontonagon (mais il n’y avait pas beaucoup d’hébergements dans cette ville de moins de 2000 habitants bien qu’au bord du lac) ou Ashland, cinq fois plus grandes et à 3 heures de route. On est partis sur cette option.
La route est quasi déserte, ponctuée par quelques tout petits bleds (Bergland est l’une des seules options, juste avant le lac Gogebic), les poteaux de plusieurs mètres qui montrent jusqu’où va la neige LOL, des stations essence avec des ours empaillés…
Ça va : le jour met des plombes à laisser la place à la nuit noire (il est 22 heures et ce n’est toujours pas le cas). On rentre dans le Wisconsin et, une fois à Ashland, à la quête d’un motel. Il y en a pas mal (mais avec des prix de bord de lac, autour de 150 dollars la nuit). Et les indépendants ont éteint les néons (il est 23 heures). On se rabat sur ce bon vieux Super 8. Et on va chercher à manger: il y a le Walmart, des stations, un Mc Do et apparemment un bar… « Kitchen closed » ! On finit à la station plutôt très bien achalandée. Et comme on aime bien rallonger les journée, on part sur la traditionnelle lessive de roadtrip. Bonne nuit !
Notre hébergement : Super 8, Ashland (qualité/prix sur 5 : ***) Voir et réserver
Notre resto : aucun
Jour 19 : d’Ashland (Wisconsin) à Saint-Paul (Minnesota)
Mardi 17/7/18. Commencer sa journée dans la salle du petit-déj avec des bikers qui parlent aussi fort que Lara Fabian chante (dixit JP), c’est vrai que c’est pas évident… De jour, Ashland est une petite ville agréable, au bord du lac (mais moins jolie que d’autres que nous croiserons dans la journée). On l’a quittée pour la route des Apostle Islands, un national seashore qui a la particularité d’abriter l’une des 10 plus grandes concentrations d’ours noirs du pays (ils vont même sur la plage). A part quelques randos depuis la terre ferme, il faut prendre l’un des ferries pour rallier les 22 îles (les ours sont surtout sur Stockton Island). On n’avait ni le temps ni l’envie cette fois de refaire du bateau, alors on s’est contentés d’un tour au visitor center et d’une visite des villes de Washburn et surtout de Bayfield. Peut-être notre premier regret du roadtrip : on s’est déjà noté qu’il faudrait revenir !
Bayfield est une petite ville adorable, et on l’avait listée car elle a un resto pas comme les autres, sur le thème… flamant rose ! Ca se passe chez « Maggie’s ». Au-delà du décor pinky, la cuisine est sympa, simple et les prix assez doux pour un bord de lac. On s’est régalés d’un chicken-waffle et d’un sandwich à la truite. En sortant, en bons Lyonnais, on a vu la dédicace de Paul Bocuse trôner fièrement sur un mur (il n’a pas mangé là, c’est l’inverse). La propriétaire avait commencé une collection de flamants roses, et le thème s’st imposé petit à petit, les gens lui amenant tout ce qui était rose et sur une patte. La ville est aussi célèbre pour son Iron bridge et son Big top Chautauqua, un lieu au chapiteau bleu et blanc où l’on peut voir de grands concerts et, parfois, des aurores boréales (même l’été, selon la météo).
Delphine ne pourra pas vous raconter l’heure de route qui a suivi, partie dans les bras de Morphée-road. Mais on s’est arrêtés à Hayward, en plein « fishing-county », qui a un bar-musée d’espèces empaillées (dont le plus gros « musky », brochet américain, du monde) et un parc dédié. On était furax car ce dernier était fermé et c’est un vrai bunker : bien qu’en plein air, impossible de shooter une photo du spécimen en entier, caché derrière des arbres, des toilettes, des poubelles et des clôtures annonces comme électriques…
On s’attendait à une tirée en pleine forêt, en fait, on a croisé de nombreuses petites villes sympathiques où l’on peut aisément imaginer s’arrêter pour une nuit d’étape. A Spooner, un muffler-man annonce fièrement la présence d’un complexe de loisirs; partout il y a de quoi louer un canoë, une bouée gonflable, un paddle… Et les lacs offrent de jolis petits arrêts, compris sur la rivière Sainte-Croix (un scenic riverway géré par le NPS).
On a aussi adoré Stillwater, avec ses petites terrasses, son pont qui se soulève sur des bateaux à aubes qu’on croirait arrivés de Louisiane et ses montgolfières plein le ciel. On se serait bien arrêtés davantage, mais c’était la teuf du « Summer tuesday » et la ville grouillait de monde. Cette ville est fière d’être le berceau du Minnesota, dans lequel nous venions de pénétrer.
Au programme : la découverte des twin cities, Minneapolis et Saint-Paul. C’est dans celle-ci qu’on s’est arrêtés pour la nuit, dans un hébergement pas comme les autres : un bateau amarré sur le Mississippi ! Accueil, chambre et coucher de soleil au top. Quand on est partis, on est tombés en plein concert du mardi d’un groupe de gentils papis, les « Eddies on the river » (comme les petits remous de la rivière). C’était magnifique.
On a fini la soirée dans l’une des nombreuses brasseries des villes jumelles, le Dark Horse bar and eatery. On s’y est encore régalés. Comme quoi, en roadtrip, tu peux manger bien deux fois de suite et enchaîner avec l’errance de sandwichs dégueulasses dans un motel décrépit… C’est ça qui est bon !
Notre hébergement : Covington Inn, Saint-Paul (qualité/prix sur 5 : *****) Voir et réserver
Nos restaurants : Maggie’s, Bayfield, Wisconsin (prix sur 5 : $$, qualité sur 5 : ****), Dark Horse bar and eatery, Saint Paul, Minnesota (prix sur 5 : $$$, qualité sur 5 : ****)
Jour 20 : de Saint-Paul (Minnesota) à Duluth (Minnesota) via Minneapolis
Mercredi 18/7/18. A Saint-Paul, on s’est réveillés d’un pied pas très marrant sur notre bateau. On a pris le petit-déj au premier étage, avec les autres clients. La patronne, Liz, nous a servi un délicieux (mais toujours curieux) mélange de french toasts, de fruits et de saucisses, surmonté de chantilly ! Le chien mousse, Gigi, en bavait d’envie. On a repris la voiture pour se lancer à la découverte des « Twin cities » (les villes jumelles), Saint Paul et Minneapolis. Laquelle préfère-t-on ? Grande question. Car la matinée a coulé comme du caramel beurre salé sur une custard à Saint Paul, tandis que l’après-midi a été beaucoup plus éprouvante à Minneapolis. Pourquoi ? Une circulation infernale. On ne sait pas si c’était juste aujourd’hui (il y avait une course, la Torchlight en soirée) ou si c’est récurrent, mais c’était l’enfer. Entre la course et des travaux absolument partout, dans les quartiers et surtout sur l’autoroute (35W, ça dure depuis un an et ça va continuer au moins la même durée). On n’avait encore pas raté une journée de ce roadtrip, et bien c’était celle-ci. On a tenté, tenté, mais ça ne voulait pas. Uff Da (Oh my !) comme ils disent ici…
Revenons à Saint Paul, clairement plus authentique que sa voisine, un peu moins proprette, où l’on a dormi. On est passés devant les Wabasha Caves, qui ont eu une histoire aussi diverse que variée (fantômes, gangsters et boîte de nuit) et se visitent, puis à sa célèbre cathédrale (inspirée de la basilique Saint-Pierre de Rome), juste en face du tout aussi beau capitole. La petite rue d’Eagle Street semble être un endroit sympa pour s’arrêter manger un bout au passage… On est allés faire une séance photo sur une chaise verte géante (une Adirondack comme on les adore), déjà au milieu de travaux.
Vous connaissez notre passion immodérée pour ces magasins 100% US qui vendent tout et n’importe quoi ? On est allés l’assouvir dans un temple du genre : l’Ax Man Surplus Store. Une sorte de magasin de bricolage où l’on trouve de tout : des boulons, des fils, des billes, des lots complets de conneries dont on n’a pas besoin mais qui deviennent immédiatement indispensables. Même les caisses de boulons sont surmontées d’une blague, d’un trait d’esprit… Génial. Et oui bien sûr on a acheté une quille de bowling, un swiffer-abeille et une déco de Noël à la mémoire d’Elvis… Tout ça pour une dizaine de dollars.
Tout fiers de nous, on a enchaîné avec une autre halte shopping, d’un tout autre genre : le Mall of America, à Bloomington. On a un peu galérer à le trouver et à comprendre par où entrer, car de l’extérieur il ne paie pas tant de mine que ça. C’est à l’intérieur que ça se passe. Ce centre commercial, sur 4 étages, fait partie des plus grands des Etats-Unis (il a été le premier, aujourd’hui il y a débat selon les calculs). Imaginez un peu : plus de 500 magasins, plusieurs centaines de milliers de m2, on pourrait y rentrer neuf Yankee Stadium, 258 statues de la Liberté… Plus que du shopping, c’est une virée quasi culturelle et touristique. Il y a un vrai parc d’attractions à l’intérieur, sponsorisé par Nickelodeon. Les manèges sont plus flippants/novateurs les uns que les autres, les grands huit se croisent… De quoi donner le tournis. On n’a fait que le premier étage (et ça nous a presque pris deux heures !). Il y a des grandes enseignes mais aussi des magasins moins vus. On a bien aimé celui des chapeaux, des paddles, des décos de Noël, des produits dérivés Disney and co… On peut bien sûr manger sur place, aller à l’aquarium… Truc de dingue.
A la sortie, l’heure était venue d’aller voir à quoi ressemble Minneapolis. Et de trouver où manger. Les lieux ne manquent pas (ni ici ni à Saint Paul). La particularité des Twin Cities, c’est d’avoir une réelle propension à être dehors. Pour une fois, tous les restos ou presque affichent fièrement terrasses et patio, en plein air. On a fait des recherches et jeté notre dévolu sur le « Stella’s Fish Café », qui a un très chouette rooftop. C’est même fumeur, c’est dire (ils sont très cool avec ça dans ces états). Tandis que les voisins s’envoyaient gaiement du champagne et des cocktails mimosas, on a commandé des tacos au tilapia et un tartare de thon. Big erreur : ce dernier (pas mal) est arrivé avec des chips genre nachos (sacrilège). Les tacos, eux, étaient excellents. JP a découvert l’invention de sa life : un pied de parasol connecté : on peut recharger à peu près n’importe quel appareil pourvu d’un port USB dessus.
Ensuite, on est allés se balader dans le quartier d’Uptown, très sympa au demeurant, et claquer une photo de l’un des graffs en hommage à Prince. Hommage un peu gâché par son emplacement, au-dessus des poubelles. Le regretté chanteur de « Purple Rain » (enfin moi je le regrette) était originaire de Minneapolis. Ensuite, cap sur le jardin de sculptures du Walker Art Museum, cool, avec une cerise dans une cuillère, un énorme coq bleu et plein d’autres oeuvres.
C’est à l’arrivée dans Downtown que la journée a tourné au vinegar : impossible d’avancer normalement, il y avait toujours des bouchons, des travaux, des détours. « La pire ville du roadtrip » rugit le chauffeur qui a pourtant réussi à garder son calme. On a réussi à entrapercevoir les quelques bâtiments et lieux qu’on avait listés (parfois que de la voiture). Pour voir l’immense graff de Bob Dylan (lui aussi est de la région, de Duluth) signé Kobra, on a même fini par payer un parking (bon, il le valait). On a abandonné plein de trucs, fait quand même un tour au super magasin-disquaire historique (« Electric Fétus ») et tenté quand même d’accéder au quartier de Northeast (qui a juste l’air d’être le plus sympa de la ville, il y a même un tiki bar comme à Hawaï et un boucher vegan), au bord de la rivière, mais tous les accès étaient bloqués pour l’arrivée de la course… Là, on a vraiment décidé de jeter l’éponge. Minneapolis, on reviendra.
Du coup, on était hyper en retard sur notre timing pour tailler la route et rallier le nord du Minnesota, le pays des 10 000 lacs. On arrive à Duluth (c’est un nom rigolo non ?! Essayez de le prononcer) où l’on doit dormir ce soir, à un peu plus de 2 heures de route de Minneapolis. Nous déboulons comme des fous en ville car la cuisine du resto que l’on veut ferme à 23h. On arrive à 22h58. « No problem »… mais on sait bien qu’à 23h01, c’était non. Finalement, le Fitger’s, une institution de Duluth, veut bien nous servir et c’était plutôt très bon. Merci Nick, le serveur, qui tient la palme du serveur le plus sympa à l’est du Mississippi. Il est temps de récupérer notre chambre et se reposer.
Notre hébergement : Voyageur Lakeway Inn, 89 euros, Duluth (qualité/prix sur 5 : ****) Voir et réserver Sinon, le Fitger’s propose également des logements
Nos restaurants : Stella’s Café, Minneapolis, Minnesota (prix sur 5 : $$$$, qualité sur 5 : ***), Fitger’s, Duluth, Minnesota (prix sur 5 : $$, qualité sur 5 : ****)
Jour 21 : de Duluth à International Falls via Voyageurs NP
Jeudi 19/7/18. Le Minnesota encore pour cette journée. Nous avions choisi Duluth pour deux raisons. D’abord, il nous fallait une étape entre les Twin Cities et le parc national de Voyageurs, à la frontière canadienne. Ensuite, Duluth est la ville de naissance d’une légende : Bob Dylan, dont la famille s’est installée dans le Minnesota avant la deuxième guerre mondiale.
Après avoir répondu à quelques commentaires sur le blog, on a quitté notre petit motel, très agréable, pour aller d’abord voir sa maison natale, très simple, sur les hauteurs de Duluth. Sur la petite maison mitoyenne, une plaque, une autre au sol également. Les fans de Dylan peuvent suivre Bob Dylan Way dans la ville, avec quelques indications, ou se rendre au Fitger’s, où il y a une petite expo sur l’auteur de « Like a rolling stone ».
On est passé ensuite au bord du lac supérieur pour aller voir une curiosité, le Uncle Harvey’s Mausoleum (aussi appelé The Cribs), une sorte de bunker, à quelques dizaines de mètres de la rive. Les légendes sont nombreuses à son sujet : ice house, casino à l’époque de la prohibition, ponton de pêche ? On ne sait pas trop. Lorsqu’on y était, deux gars ont plongé dans l’eau gelée pour rejoindre le bunker, sans oser monter dedans.
On a poursuivi la route sur le photogénique Aerial Lift Bridge pour atteindre, au bout d’une longue langue de terre, Canal Park, qui ne nous emballe pas, au contraire du pont, que l’on essaie de prendre en photo sous d’autres coutures. On tombe à côté de l’aquarium, où deux soigneuses baladent deux mouffettes. Va comprendre. On termine par un petit tour sur la rue principale avec le très beau Norshor Theater.
Ensuite, on a taillé la route jusqu’à Hibbing avec un pare-brise en mode génocide de moustiques (« C’est pour Isle Royale, bande d’enfoirés »). Là, dans cette petite cité d’un peu plus de 2000 habitants, Bob Dylan est arrivé à l’âge de six ans. Sa maison, son école sur Bob Dylan Drive. Pourtant, Hibbing, ancienne ville minière, a des rapports contrariés avec la chanteur et n’ose pas surfer sur son héritage. Depuis son prix Nobel de littérature, on le regarde différemment.
C’est ici qu’on a voulu casser une croûte à la Boomtown Brewery, une brasserie comme on les aime, très surprenante pour une si petite ville. Excellente bière. Delphine est parti sur un « Double Shift Burger », tout simplement monstrueusement énorme. La moitié est reparti dans une boîte. Box !
Après ce repas, Delphine a sombré tandis que JP poursuivait la route jusqu’à Kabetogama, l’un des trois secteurs du Voyageurs National Park. A 17 heures pile, le ranger a fermé la porte devant nous. « You’re closing ». Lui : « Yes ». Fin de l’échange. Il a plié son drapeau à l’extérieur et 22 secondes plus tard, un truck démarrait en trombe.
36e de l’histoire, composé de 500 îles, ce parc, qui abrite orignaux, renards, castors, loups gris, des ours noirs, n’est pas évident à appréhender sans prendre l’eau. RAS à Kabetogama Lake. Alors, nous sommes retournés un peu en arrière pour aller dans le secteur d’Ash River. Premier arrêt, une petite marche jusqu’au Beaver Pond où l’on peut trouver des orignaux. Mais nous n’avons pas eu la chance d’Isle Royale. Le deuxième arrêt a beau s’appeler Kabetogama Lake Overlook, on cherche encore l’overlook. Mieux vaut filer au Visitor Center où les vues sont bien plus belles. On a croisé quasiment personne pendant deux heures.
Après cette première approche, nous filons à International Falls, à la frontière canadienne, l’une des villes (comme Ranier par exemple) pour explorer le troisième secteur et le plus prisé, Rainy Lake. Mais là, le temps presse. On s’enregistre dans notre motel à l’ancienne avant de chercher un bon spot pour le coucher de soleil. On va à Jackfish Wayside Park mais c’est décevant (ou on n’a pas la bonne entrée). On trouve à se poser finalement à Ranier, charmante petite ville en bord de lac. Mais, à quelques miles d’un parc connu aussi pour ses aurores boréales, le sunset est décevant. On finit par s’installer au Loony’s Pub sur une super terrasse au bord de l’eau. La commande est plus compliquée avec un menu hyper réduit. Bilan : pizza congelée, hareng et crackers tartinés de cheddar. Heureusement, on n’a pas pris le caviar islandais. Bien sûr, les moustiques sont de la partie. Retour à l’hôtel. Demain, ils annoncent de la pluie. Mais on va redonner une chance à Voyageurs NP.
Notre hébergement : Voyageur Motel, International Falls, Minnesota, 92 euros (qualité/prix sur 5 : **) Voir et réserver
Nos restaurants : Bommtown Brewery, Hibbing, Minnesota (prix sur 5 : $$$, qualité sur 5 : ****), Loony’s Pub, Ranier, Minnesota (prix sur 5 : $$, qualité sur 5 : *)
Jour 22 : d’International Falls (Minnesota) à Fargo (Dakota du Nord), première partie
Vendredi 20/7/18. Il avait plu lorsqu’on s’est levés ce matin. Une petite pluie qui nous a suivis jusqu’à l’après-midi. On est allés voir quels attraits pouvait avoir International Falls, à part la proximité du Voyageurs National park. Sincèrement, la ville n’est pas très jolie; une grosse usine (qui sent mauvais en plus) gâche un peu le paysage. Il y a des magasins de souvenirs et de duty free car le Canada est juste de l’autre côté de la rivière… Sinon, rien. Enfin si, Smokey en mode gigantesque au Smokey Bear Park.
On a retenté notre chance au parc national, au visitor center de Rainy Lake cette fois, sans grand succès. On n’avait pas hyper envie de faire du bateau, alors on s’est contentés d’une petite balade en bord de lac. Un ranger bénévole nous a rassurés avec notre complexe de ne pas trop saisir/aimer le parc en si peu de temps : clairement, c’est l’hiver que ça se passe. Les animaux (élans, loups gris, ours…) sont tous dans la péninsule du nord, qui, l’été, n’est accessible que par bateau puis par des randonnées pour lesquelles il faut prévoir plusieurs heures ou plusieurs jours de marche en backpack. Alors que l’hiver, tout est gelé, on va partout en voiture et en motoneige, et les animaux sont bien plus faciles à voir car la dense végétation s’est effacée. Par contre, ça caille sec !
La pluie revenant, on a repris le volant sans se retourner. Enfin si, avec un détour par les magasins de souvenirs pour se trouver un magnet. A partir de là, une épaisse fumée s’est abattue sur la route (on en avait pour à peu près 4 heures aujourd’hui pour rallier Fargo, et du genre assez monotone). Encore la faute des incendies canadiens, comme l’an dernier alors que nous étions dans l’état de Washington.
A Bemidji, à deux heures d’International Falls, on avait hyper envie de voir Paul Bunyan et Babe, son boeuf bleu. L’un de ces muffler-men comme on les adore. Paul Bunyan n’a pas vraiment existé, c’est une légende, un symbole, un personnage populaire, un bucheron parfois accompagné de son boeuf bleu, babe. Non seulement il est plutôt photogénique, mais la chambre de commerce voisine a mis les petits plats dans les grands : on peut voir les chaussettes de Paul, sa canne à pêche et même ses rognures d’ongles de pieds ! Celle-ci est sa plus ancienne représentation géante (1937). Bemidji est d’ailleurs une ville très attrayante; toute petite, mais qui respire la sympathie. Du coup, c’est là qu’on s’est arrêtés manger un bout. Encore sous le choc de nos mésaventures culinaires d’hier, on est allés à la… microbrasserie de la ville, la Bemedji brewery. Une belle surprise et on a mangé hyper sain et local : sandwich au filet de perche et salade aux cranberries et à leur fameux « wild rice » (ou Indian Rice). On trouve ce riz long et noir partout. Il est cultivé ici. Une dame au magasin de souvenirs nous a expliqué méticuleusement comment le cuire (« Vous pouvez le garder 8 mois au congèl ! »… blurp). Un délice.
Alors que le soleil revenait, on a fait un arrêt à l’Itasca State Park, à la source du Mississippi. Le parc est hyper sympa et offre plein d’activités; nous on s’est contentés d’aller voir les premiers mètres du légendaire Mississippi. Un tout petit filet d’eau. On a été un peu émus, car on l’a souvent longée (3624 kilomètres jusqu’au Golfe du Mexique). L’eau était hyper bonne.
Après encore une tirée de route, on est arrivés à Fargo, laissant le Minnesota derrière pour le Dakota du Nord, une première fois pour nous. Fargo, Fargo… une ville qu’on a très très envie de découvrir. Mais c’est aussi le moment de vous donner rendez-vous dans un nouveau papier…
Notre hébergement : Hotel Donaldson, Fargo, Dakota du Nord (qualité/prix sur 5 : ****) Voir et réserver.
Nos restos : Bemidji Brewery, Bemidji, Minnesota (prix sur 5 : $$, qualité sur 5 : ****), Wurst Bier Hall, Fargo, Dakota du Nord (prix sur 5 : $$$, qualité sur 5 : ****)
> The Lost States #1 : d’Austin à Chicago
> The Lost States #2 : Chicago
> The Lost States #4 : Dakota du Nord, Dakota du Sud et Wyoming
> The Lost States #5 : Colorado, Nouveau-Mexique et Texas, le retour express
Merci à nos partenaires sur ce roadtrip #TheLostStates : Chapka Assurances, Carigami, Sim USA Mobi, Choose Chicago et Great American West.
Wow. How you added this on after the earlier tour, I don’t know. I vacationed in Door County when I lived in Chicago – very charming. Wisconsin-Minnesota-Michigan -a ménage à trois of natural beauty. I lived in Michigan for 7 years and I highly recommend Northern Michigan. Don’t know if you have done that -tour -sleeping bear dunes (makes Wisconsin dunes look like anthills) ; traverse city area; and it goes on and on – and then to the wilderness of the upper peninsula. I really enjoy your US tours and seeing my country through your eyes.
Todd
Hi Todd,
Thanks for your comment ! We really liked Wisconsin and Michigan during this trip. For Minnesota, it was a bit different. Not a really good weather. We’ll have to come back to check again. Thanks for your tips about Upper Peninsula, this is on our bucket list.
Have a great day
Ahhh la lessive du road trip! Obligatoire celle-là et leur lessive sent tellement bon même si elle est pas terrible niveau efficacité 😉
Duluth me fait penser à Fargo, c’est une des villes non?
Pas l’impression que vous avez été enchantés par Voyegeurs, j’avais un peu étudié les alentours mais j’étais dubitative. Hâte d’avoir votre debrief!
Enjoy les US 🙂
Hello Julie !
La lessive, c’est la tradition lol
Pour Duluth, il me semble qu’on la voit dans la série. Dans le film, je ne suis plus certain. Pour Voyageurs, la route pour y arriver est très longue, à travers les forêts du Minnesota, donc on ne voit pas grand chose. C’est plus ennuyeux. Pour le parc, on a eu un sale temps, les villes alentours sont pas forcément charmantes et il faut un peu de temps pour découvrir le parc en bateau, genre deux ou trois nuits. Nous, on arrivait d’Isle Royale, crevés, on avait fait genre 7 ou 8 heures de bateau. Donc, on n’a pas insisté hormis quelques randos côté terre. A revoir donc..
A plus
Magnifiques photos !
Et votre remarque « on ne comprend toujours pas comment les Américains mettent leurs restos de l’autre coté de la route, souvent sans terrasse… » résume à 100% ma plus grande incompréhension des voyages aux États-Unis. Ils ont des vues de fous sur la mer mais ils collent les restos de fruits de mer sur les parkings, dos à la mer, et sans terrasse. MAIS POURQUOI ??
Mais oui, mais oui, POURQUOI ! Des fois, ils savent faire, des fois, pas du tout.
Ce coucher de soleil… Après toutes ces visites citadines, vous devez avoir hâte de vous retrouver en pleine nature, maintenant. « Into the wild », quoi.
Oui, c’était top un peu de nature. Là, on y retourne d’ailleurs