Roadtrip

Loneliest roadtrip 2024 #3 : Oregon, Reno et Lac Tahoe

Article rédigé le 12 août 2024

C’est parti pour la troisième partie de notre roadtrip d’été 2024, le Loneliest roadtrip. Tout d’abord, on espère que vous avez aimé l’Idaho, qui a occupé nos dix derniers jours. Mais après avoir atteint le point le plus au nord du roadtrip (Sandpoint, Idaho, et Yaak Valley, Montana), il est temps d’entamer le retour vers le sud.

Nous allons maintenant traverser l’Oregon puis la Californie du nord pour atteindre Reno et le lac Tahoe, à la frontière Nevada-Californie. Nous vous racontons ça dans ce nouveau live. C’est parti.

Vendredi 2/08/24. Bye bye l’Idaho, on te quitte à regret. On retrouve l’Oregon, où l’on est déjà passés plusieurs fois, la dernière remontant à 2019.

Partis d’Idaho (Sandpoint), on arrive en milieu d’après-midi à Spokane, état de Washington, où l’on ne fera qu’une incursion. Il fait plus de 40°C, mais la ville, la 2e plus grande de l’état, nous plaît au premier regard.

Un mélange de vintage et de « branchitude » qui plane dans l’air de cette ville universitaire, une architecture particulière et multiple. Nous avons quelques trucs à voir mais notre objectif premier est de manger. On a envie d’une brasserie, notre standard, particulièrement dans ce genre de villes. D’ailleurs, il y en a plus d’une vingtaine !

Nous choisissons une valeur sûre, l’historique « No-Li » (1003 E Trent Ave #170, Spokane), ex « Northern Lights » raccourcie pour une histoire de doublon de noms. C’est con qu’il fasse si chaud, car il y avait une jolie terrasse au bord de la rivière. Le lieu, un peu excentré à l’entrée de la ville, est étonnant : c’est une brasserie mais il y a aussi un coiffeur, un resto thaï… (lol).

En tout cas, c’est une sacrée bonne adresse comme on n’en avait pas dégoté depuis longtemps. Accueil adorable (stickers gratuits !), bonne bière, carte simple mais certainement le meilleur burger qu’on ait mangé depuis le début du roadtrip (et pourtant on en a mangé lol).

Dur de retrouver la chaleur écrasante à la sortie mais c’est l’heure du pèlerinage en ville. On fait un tour au centre, au Riverfront Park qui a des petites sculptures rigolotes comme l’immense Red Wagon, des cubes de bois mais surtout une « garbage goat », une sculpture de chèvre, véritable star. Elle date des années 50 et elle… aspire !

La ville a aussi des chutes, les Spokane Falls, et des télécabines (Numerica Skyride). C’est aussi le décor du tournage d’un clip cultissime de Macklemore et Ryan Lewis, pour la chanson « Downtown ». On s’amuse à retrouver quelques lieux clés (sans le rejouer, et on n’a pas de mobylette !). On passe notamment devant le Fox Theater et sous le fameux pont de Cedar St. Pour plus d’infos sur les lieux de tournage

Quelques célébrités sont originaires de Spokane : l’acteur Craig T. Nelson (Parenthood and co), Hillary Swank (son père a été stationné à la base navale), Bing Crosby (une théâtre porte son nom/salle de spectacle)…

Prochaine fois qu’on vient dans le Nord-Ouest, on se note d’y rester plus longtemps.

Pas mal de route nous sépare encore d’un point d’intérêt qui nous tient à coeur, le state park des chutes de Palouse (état de Washington), où l’on espère être avant le coucher de soleil. Et quelle route ! Des paysages auxquels on ne s’attendait pas : des champs de blé à perte de vue, qui forment comme des dunes de céréales, une ferme tous les 50 km. C’est ici la « loneliest road in America » !

On y arrive enfin. Au milieu de ce grand rien, les chutes, sur la Snake River, sont sublimes. Quelques personnes sont présentes… Nous croisons surtout une marmotte et des dizaines de « biches » et, en reprenant la piste qui nous emmène à l’extérieur du state park, nous avons droit à un coucher de soleil rose fuchsia (rare lors de ce roadtrip).

Ouf, la chaleur tombe enfin ! Encore 2 heures jusqu’à la nuit d’étape. On croise trois humains… maisplus de biches.

On cherche un endroit où il y a de la lumière pour faire une petite pause (on finit sur le parking d’un hôtel la Quinta!). La ville n’est pas particulièrement avenante comme ça, c’est le siège du pénitencier de l’état, mais apparemment ils font de bons oignons (et un acteur de Batman, Adam West, est né ici)
Allez, encore une heure de route jusqu’à Pendleton….

Et « walla », nous « walla » en Oregon ! Il est plus de 22 heures et on va checker-in à notre hôtel. Il y a un resto ouvert jusqu’à 2 heures du matin, le Rainbow Cafe (209 S Main St, Pendleton), qui se proclame plus vieux bar d’Oregon (1883). Mais il y a débat. C’est tentant mais on préfère s’encabaner dans notre chambre (la suite présidentielle svp !) car on a une…. lessive à faire et des restes de pique-nique à terminer. Bien sûr, dans ces cas là, on est toujours au 3e étage, au plus loin du parking, de la laverie, etc ! (sinon serait-ce drôle?!).

Demain ? On visite Pendleton et on reprend la route de notre Bend adorée.

  • Notre hébergement : Oxford Suites (2400 SW Court Place, Pendleton). Note : 7/10. La chambre n’était pas très proche de l’entrée et l’accueil de nuit un peu benêt, mais tout le reste était parfait. Grande chambre, propre, et petit déjeuner qui a le mérite d’être là Voir et réserverDormir ailleurs à Pendleton
  • Nos bars et restaurants : No-Li Brewhouse (1003 E Trent Ave #170, Spokane). Note : 9/10. Cette brasserie coche toutes les cases : cadre, taille, ambiance, service, bouffe, bière. Royal
  • Nos visites : Sandpoint (shopping, City beach park, Cedar St Market…), Spokane (lieu de tournage Downtown, Waterfront Park (Red Wagon, Garbage Goat), Pendleton

Samedi 3/08/24. Nous avons veillé tard cette nuit, dans notre suite « présidentielle » entre l’opération lessive et le pique-nique « in-da-room . Ce matin, à Pendleton, une fois n’est pas coutume, nous avons un petit-déj inclus. Au menu: yaourts, oeufs brouillés, « biscuits »…

Nous remballons tous nos sacs et partons découvrir la ville, particulièrement calme pour un samedi.
Pendleton est petite mais il y a plein de choses à faire, voir ou visiter, bien que la ville soit assez excentrée.

Débutons par l’une des stars des lieux, le musée du round-up et du rodéo, Pendleton Round Up and Happy Canyon Hall of Fame Museum (1114 SW Court Ave, Pendleton). Créé en 1909, il est le troisième plus grand rodéo du pays et se déroule chaque année en septembre. Son slogan ? « Let’er buck », soit « laissez-le sauter », en référence au moment où le cheval/taureau, attend derrière les barrières avant le top départ.

La particularité du Pendleton Round Up, c’est aussi d’intégrer pleinement les Amérindiens à cette célébration avec Happy Canyon night, un spectacle avec des princesses, deux par an, venues des tribus de la région.

Si, malheureusement, ce giga rodéo a lieu en septembre, son musée, top (et gratuit) est bien ouvert. Deux étages avec des explications, des objets de collection, des tenues… En bas, nous sommes accueillis par War Paint, un cheval légendaire du Round Up, qui a fait tomber 90% des cavaliers, pendant ses 20 ans de « carrière ».

De l’autre côté de la rue, il y a un énorme (et vraiment génial, certifié par JP) gift-shop. Nous y avons fait quelques emplettes. Il y a absolument tout en termes de produits dérivés, et de jolies fringues western.

Après avoir croisé nos premiers homeless depuis que nous avons quitté Las Vegas il y a trois semaines, nous partons sur le centre-ville. Un peu de shopping, en commençant par une échoppe peu commune : Prison blues (25 SE Dorion Ave, Pendleton).

La ville abrite un pénitencier et plus de 1500 détenus qui travaillent, notamment à la confection de jeans. Ils sont vendus en ville dans un local qui fait aussi UPS et les bénéfices sont reversés pour moitié aux victimes des crimes des détenus (le reste est mis de côté pour leur réinsertion, à leur sortie).

Malheureusement, c’est fermé. Mais l’employée, qui bosse sur de la paperasse, nous voit et… nous ouvre (sacrés Américains).

Les jeans sont « sommaires » mais solides, le denim est beau (il y a aussi 2-3 autres trucs). Ils sont vendus à partir d’une quarantaine de dollars et sont flanqués du logo « Made on the inside to be worn on the outside ». Le concept est tellement chouette et c’est tellement sympa de nous avoir ouvert qu’on achète une manique de cuisine.

On poursuit avec une petite session shopping (pédagogique) chez Hamley (30 SE Court Ave, Pendleton), un magasin western-musée. La vendeuse fait quasiment des visites guidées des oeuvres exposées et de l’atelier de sellerie. Les articles sont magnifiques mais chers. Comme la plupart des magasins de cowboys allez-vous me dire. On y trouve aussi à l’arrière un banc ayant appartenu à Theodore Roosevelt, dans sa demeure de Medora (Dakota du Nord).

Il y a aussi un café et un célèbre steakhouse, où les locaux viennent fêter leurs moments importants. On pousse la porte du Rainbow Café, aperçu hier soir.


Allez, allons voir quelque chose qui nous excitait à fond : le magasin d’usine de Pendleton, lamarque de célèbres couvertures en laine (1307 SE Court Pl, Pendleton). On peut visiter les usines mais seulement à certains moments (voir ici).

Nous voyons ces produits depuis des années dans les boutiques et les hôtels (où ça coûte le double)…Grosse déception : c’est toujours cher, mais vraiment cher. Il y a des « promos » mais difficile de trouver une couverture à moins de 200 dollars (même avec des défauts). On ne vous dit pas le prix des paniers pour chiens, c’est pire… Quant aux fringues, elles sont très belles mais on s’éloigne du Made in USA pour rallier la Thaïlande ou le Salvador. On abandonne, c’est décidément pas pour nous… pour le moment. On attend le bon outlet.


Nous allons nous consoler dans un resto en ville, la brasserie Prodigal Son (230 SE Court Ave, Pendleton). Le serveur, un étudiant adorable (qui y a bossé et ne comprend vraisemblablement pas non plus ces tarifs chez Pendleton) nous parle de la ville, de la vie… La bière est excellente, les plats de mac’n’ cheese énormes et c’est bien bon.

Go, on the road ! Encore une bonne tirée aujourd’hui pour rejoindre Bend, « beervana » qu’on adore et qu’on espère retrouver aussi en forme qu’à nos derniers passages. Depuis ce martin, nous sommes dans les fumées (il y a des feux de forêt dans la région, notamment le long de la 395). On nous a conseillé de prendre l’I84 puis la Route 19, ce qu’on fait doctement.

Elle est magnifique. On traverse des champs (de cultures et d’éoliennes), on rencontre des cerfs mulets… « Scenic » à souhait. Le conducteur est vigilant : aujourd’hui, plein de petites bestioles se précipitent devant nos roues.


Sur la route, nous faisons quelques arrêts : Arlington, Condon et Mitchell, mini-ville hyper accueillante où on se souvient d’avoir passé une nuit d’étape formidable lors d’un précédent roadtrip en Oregon. Elle n’a pas trop changé depuis, à part peut-être une brasserie-resto qu’on nous a sur-conseillée, Tiger Town (108 W Main St, Mitchell).

Même si on a peu d’espoir que le soleil fasse un show en se couchant (il a à peine réussi à percer de la journée), on retourne voir les formations colorées, les Painted Hills du John Day Fossil National Monument. C’est magnifique quand même, et quel silence (on est encore tout seuls).


A l’aveugle, on prend la route de Bend. On n’a pas de réseau depuis plusieurs heures. Alors que le soleil rougeoie au loin, on prend de la… pluie !

Nous revoilà, enfin, à Bend. Il est 21h30, on file manger à l’une de nos brasseries préférées, Cascade Lakes brewery (21175 SE Reed Market Rd, Bend), qui a non seulement déménagé mais semble avoir perdu la cote. Ouhla, samedi soir et, encore une fois (est-ce la rentrée ?), on est tout seuls ! La bière adorée de JP, la Blonde Bombshell, est toujours là (mais elle a changé de design, la pin-up est devenue une cycliste téméraire…), la bouffe est pas mal mais sans plus. Souvenir un peu déçu.

Il est l’heure d’aller checker-in à notre motel, le Campfire (721 NE 3rd St, Bend, voir et réserver). On a beaucoup insisté pour dormir dans celui-ci, mais on en a entendu depuis des vertes et des pas mûres… Ce motel re-brandé immense, avec une centaine de chambres avec une piscine, un bar et plein de trucs trendy se trouve dans un quartier en grands travaux, un campement de SDF s’est installé à l’arrière et il n’y a pas assez de places de parking pour tout le monde (il faut aller se garer dans les rues ou sur celui d’un resto voisin). Là, on sent bien que c’est samedi soir (et ça grogne au check-in).

On finit par y arriver : évidemment (lol) on est tout au fond, au 2e étage. JP transfère toute la voiture et trouve miraculeusement une place. La chambre, comme le motel, est très sympa, grande et bien décorée…

Il est l’heure de « bender ».

Demain ? On reste à Bend!

  • Notre hébergement : Campfire (721 NE 3rd St, Bend). Note : 7/10. Arrivée un peu chaotique un samedi soir et parking anarchique. Chambres top, piscine top, secteur brasero top. A savoir, un camp de homeless est installé à l’arrière. Aucun souci pour nous. Voir et réserverDormir ailleurs à Bend
  • Nos bars et restaurants : Prodigal Son (230 SE Court Ave, Pendleton). Note : 8/10. Belle brasserie dans le centre de Pendleton, super serveur, et la nourriture était très bonne. Cascade Lakes Brewery (21175 SE Reed Market Rd, Bend). Note : 6/10. Petite sortie de route. Tout était moins bien que la dernière fois
  • Nos visites : Pendleton (musée Round Up, centre-ville, Pendleton Woolen Mills), Arlington, Condon, Mitchell, Painted Hills, Bend
  • Voir notre article : que faire à Bend ?

Dimanche 4/08/24. Ce matin, tout autre ambiance au motel Campfire, qui s’est vidé ! On part direct pour faire une activité dont on rêvait depuis longtemps : du « tubing ». Ces bouées qui consistent à se laisser flotter le long de la rivière Deschutes. On en a tant vu pendant qu’on ramait, en canoë ou en paddle, que c’était très haut sur notre to-do-list.

Les Américains le pratiquent (pas partout) de façon différente selon les lieux et les états. Au Texas par exemple, ils lancent un truc qui flotte dans l’eau, avec un emplacement pour la canette de bière (voire la glacière) et ils se laissent aller….

A Bend, sur la rivière Deschutes, c’est plus cadré : pas d’alcool, interdiction de s’attacher entre nous et il faut traverser de (petits) rapides. Depuis le temps, on n’avait jamais réussi à tester : soit il n’y en avait pas, soit on devait annuler à cause de la météo… On a donc réservé deux bouées hier soir chez Tumalo Creek (26$ par personne), pour assurer le coup, et pris la route du Park and float, un parc saisonnier dans le quartier de l’Old Mill District où la compagnie a ses quartiers pour l’été (250 000 personnes font ça chaque année avec eux ou avec leur propre embarcation), et propose la location et le bus pour y aller (et rentrer).

Nous avons pris le créneau de 10h45 (il faut compter deux heures au total). C’est parti. Ohlalala ça démarre mal pour DayDay, qui se prend direct un arbre et un poteau… L’expérience paddle avait déjà été compliquée sur cette rivière qui a un peu de courant. On croise d’autres gens, des chiens, des paddles dans le cadre verdoyant de Bend alors que nous sommes en plein centre.

C’est top. Bon il y a de petits rapides au milieu du parcours, et il est possible de les contourner en descendant au pont du Colorado et en les évitant, à pied. Delphine ne voulait absolument pas y aller, y va quand même et le regrette amèrement (on vous passe les détails mais elle est descendue au mauvais moment de la bouée, c’était horrible). Si vous êtes pas trop à l’aise, contournez cette partie.

La balade (qui dure une grosse heure sur la rivière, deux en comptant les transferts) est toujours super, au milieu des locaux, avec vue sur des maisons de rêve (il y en a d’ailleurs à louer) et on a pied la plupart du temps. En gros, c’était super, mais il y a sûrement des rivières plus « cool » où on peut se laisser flotter sans avoir à être super attentif pour rester au bon endroit et éviter de se faire un peu peur (à moins que cela ne soit ce que vous recherchiez).

Retour sur la terre ferme, on attend (un peu) le shuttle et on retrouve la voiture. On a cramé !

Nous repassons par l’hôtel, encore plus calme en pleine journée. Il est définitivement très sympa. On pique une tête dans la piscine (avec un feu de camp emblème dessiné au fond) et on se prépare.

Direction le centre ville, Wall St. On se gare easy et on retourne à la Bend Brewing Company (1019 NW Brooks St, Bend), une valeur sûre au bord de la rivière. Il y a un concert, la nourriture est bonne (OMG les frites beer-battered) et on commande (notamment) une salade avec du quinoa et des… fraises.

Nous faisons un tour de ville (beaucoup de choses sont ouvertes même si c’est dimanche); le shopping est toujours cool ici. On retrouve nos magasins « préférés » encore ouverts, même cinq ans après. La ville est toujours aussi sympa et pleine de good vibes. Le stop est indispensable devant le magnifique Tower Theatre.

Nous retournons ensuite au Old Mill district, pour regarder cette fois les gens flotter sur la rivière… Il y a de grands concerts dans le parc l’été, et on attend les Gipsy Kings (qu’on peut voir d’ici) ce soir.

On se prend des giga gouttes de pluie comme ça, d’un coup, avant d’aller tester une nouvelle brasserie (pour nous, la ville en compte une vingtaine) la Crux Fermentation project (50 SW Division St, Bend), au milieu de nulle part, au bord de l’autoroute, avec un grand beer garden où les familles viennent s’amuser. C’est sympa. On en profite pour blogouiller un peu.

Un classique ensuite, nous allons tenter le coucher de soleil à Pilot Butte. On y arrive juste à temps, et avec les fumées et les nuages ça ne dure que quelques instants.


Finalement, plutôt que de retourner manger en ville, on va se faire un petit supermarché (il y a un Safeway juste en face) en chambre (qui servira aussi pour les prochains jours). A l’hôtel, c’est soirée devant le brasero et karaoké.

Demain ? On quitte Bend et on prend la route de Mont Shasta et de la Californie du nord

  • Notre hébergement : Campfire (721 NE 3rd St, Bend). Note : 7/10. Arrivée un peu chaotique un samedi soir et parking anarchique. Chambres top, piscine top, secteur brasero top. A savoir, un camp de homeless est installé à l’arrière. Aucun souci pour nous. Voir et réserverDormir ailleurs à Bend
  • Nos bars et restaurants : Bend Brewing Company (1019 NW Brooks St, Bend). Note : 8/10. Sûrement la meilleure terrasse de Bend. Tout y est bien : ambiance, bouffe, bière, vibes… Crux Fermentation Project (50 SW Division St, Bend). Note : 8/10. Brasserie immense mais isolée. Excellentes bières et beer garden gigantesque
  • Nos visites : Bend (descente de la rivière en tubing, réservation avec Tumalo Creek, centre-ville, Old Mill District, Pilot Butte)
  • Voir notre article : que faire à Bend ?

Lundi 5/08/24. Bye Bend ! Tu n’as pas tant changé que ça, c’est cool. Ce matin, après avoir re-transféré absolument tout notre vie dans la voiture, on ne s’attarde pas. On va voir une ville à une demi heure de là, Sisters, comme les montagnes (Three Sisters) qu’on devine dans le ciel blanchi par la fumée. Faith, Hope et Charity sont leurs petits surnoms.

C’est vrai que la ville est charmante. Toutefois, il y a des travaux mais surtout énormément de circulation. Nous trouvons sans mal une place à l’arrière de la rue principale et partons en balade dans le centre même s’il fait encore chaud.

La rue principale est très photogénique, avec des bâtiments de toutes les couleurs et des échoppes sympas (dont plein de librairies et un étonnant magasin de pendules). C’est une communauté un peu arty, un peu chic. Il y a plein d’événements (dont un rodéo, le « Biggest little show ») et un café (le Sister’s Coffee, 273 W Hood Ave, Sisters) qui a connu une success story dans l’état. Il y a aussi plein de restaurants où faire étape.

Nous décidons d’ailleurs de faire une pause-déjeuner au Sisters Saloon & Ranch Grill (190 E Cascade Ave, Sisters), un classique de la ville. Installés au bar (entre les trophées de chasse), on en profite pour regarder le saut à la perche aux JO, avec un Mondo Duplantis record.

C’est plutôt bon, et l’ambiance sympa. Nous musardons encore un peu et prenons la route, revenant sur nos pas d’abord pour prendre la direction de la Californie. Comme Bend, Sisters est au coeur d’un secteur hyper nature avec plein de trails de randonnée, de vélo et la possibilité de projeter vers la chaîne des Cascades ou Smith Rock SP par exemple.

Il y a aussi le Fantastic Museum (121 E Cascade Ave, Sisters), malheureusement fermé lors de notre passage. Un petit musée de l’étrange comme on en raffole avec l’exposition d’Olaf « le géant » venu de Norvège, d’une limousine de Bob Hope et de plein d’autres objets. Gratuit, dons encouragés.

Même si un feu s’est déclaré aux abords du parc national de Crater Lake (voir notre guide), on décide d’y faire un saut. La tentation est trop forte. Même avec les fumées (on a déjà vu Crater Lake avec et sans fumées), ce lac dans le cratère d’un volcan est d’un bleu unique… Et on fait le plein d’animaux ! Biches, chipmunks, oiseaux, marmottes, très certainement une loutre (!) traversant devant nous. On peut dire que c’était un formidable détour.

On a plus de 4 heures de route aujourd’hui, mais on prend le temps… Les paysages commencent à changer. Arrêt étonnant à Klamath Falls, ville déserte qui paraît autant bizarre que charmante… Un mec s’est mis au piano (en libre service) et joue la sérénade dans les rues, il y a des bâtiments fantastiques et un superbe cinéma (le Ross Ragland, 218 N 7th St, Klamath Falls) comme on les aime.

Juste avant d’entrer en Californie (notre passage en Oregon était assez court, cette fois, mais n’hésitez pas à regarder nos archives ou à nous contacter en cas de projet), JP veut mettre de l’essence. Elle va flamber en Californie (autour de 5$ la gallon, moins de 4 en Oregon).

D’ailleurs, les Oregoniens en font la pub : « Dernière essence de qualité avant la Californie », « Dernier plein avant la flambée ». On s’arrête donc chez le dino de Sinclair, un vieux copain.

Quelques miles plus loin, nous voilà en Californie. On passe une station d’inspection à l’heure où le soleil descend à l’horizon. Magnifique. Cette fois c’est un coyote qui nous gratifie d’une course dans les champs….

Plus qu’une heure (au milieu des camions, hyper nombreux) pour notre étape du soir, le Mont Shasta.

Même de nuit, on ne résiste pas à un arrêt photo dans cette ville au nom stupéfiant (weed = cannabis) et qui en joue avec plusieurs panneaux et magasins rigolos.

Nous dormons dans une cabane de la ville voisine, Dunsmuir, au Cave Springs Resort (4727 Dunsmuir Ave, Dunsmuir, voir et réserver). Nous arrivons après 21 heures, on a téléchargé les consignes car c’est (encore, on a beaucoup le cas cette année) d’un check-in tout seuls, sans humain. Il y a un boîtier, on doit taper un code et la clé de notre cabane doit sortir. Et bien sûr : non, « opération impossible ».

On tente tout, on essaye d’appeler, de mettre des sms, de rentrer par une fenêtre, tout… Au bout de plus d’une demi-heure, à deux fingers d’aller dormir ailleurs, on va demander l’aide de gens qui se font des smores autour du feu. Sasha, de Klamath Falls, est fantastique et réessaye tout avec nous. Il s’avère que ses textos passent, et en 5 minutes, la société du logiciel de clés nous rappelle et nous débloque.

On pousse enfin la porte de notre cabane (il y a des chambres modernes, des cabanes high tech, des airstreams et des cabanes rustiques (ce qu’on a choisi, la 17). C’est très… rustique mais la voie lactée est waouh. Bon, c’est pas tout ça, mais on a plein de trucs à faire maintenant.

Demain ? On visite le coin et on prend la route de Reno (Nevada).

  • Notre hébergement : Cave Springs Resort (4727 Dunsmuir Avenue, Dunsmuir). Note : 6/10. L’endroit est sympa (jolis extérieurs) mais l’arrivée a été chaotique. On ajoute qu’on entend bien le train et l’autoroute et qu’il caille vraiment la nuit (sans chauffage d’appoint dans les cabines rustiques). Voir et réserverDormir ailleurs à Dunsmuir ou à Mont Shasta
  • Nos bars et restaurants : Sisters Saloon & Ranch Grill (190 E Cascade Ave, Sisters). Note : 7/10. Historique, beau et très correct
  • Nos visites : Bend, Sisters, Crater Lake NP, Klamath Falls, Weed, Dunsmuir

Mardi 6/08/24. Il faut bien que cela arrive dans un roadtrip : on a passé une super mauvaise nuit. C’était précisé mais notre cabane rustique était peut-être un peu trop… rustique ! Après le marathon check-in, on a pique-niqué sur le lit et mal dormi. On a eu… froid ! Il faisait dans les cinq-dix degrés ce matin au réveil, avant 6 heures. Sans compter les (nombreux) trains qui sont passés juste au bord toute la nuit !

D’ailleurs, c’est ici qu’a eu lieu la plus gros catastrophe chimique de Californie, en 1991, avec le déraillement de train dont la cargaison a fini dans la Sacramento River. On essaie de transformer l’essai : tant qu’à être debout dès potron-minet (on adore cette expression, c’est l’occaz où jamais de la placer!), autant filer !

Commençons par un petit tour du centre « ville » de Dunsmuir. Il y a un parc municipal avec un petit jardin botanique, un terrain où Babe Ruth, la légende du baseball originaire de Baltimore, a joué il y a pile 100 ans (ils ont mis un panneau!), et un accès à la rivière Sacramento.

C’est un peu mort, mais joli, avec un fantastique vieux cinéma (le California) et un arbre peuplé de colibris. La journée se poursuit mieux qu’elle a commencé.

Au loin, et depuis des kilomètres, on ne voit que lui : le mont Shasta. Une montagne de 4317m, la deuxième plus grande de la chaîne des Cascacdes, visible à des dizaines de kilomètres à la ronde. Un lieu sacré pour les Amérindiens.

D’ailleurs, la ville du même nom (Mount Shasta city) est un haut lieu new age. Il n’y a qu’à voir les magasins ésotériques et autres échoppes holistiques. On voit même un chien avec des lunettes de soleil… La ville est moins sympa que Dunsmuir, mais plus grande et plus riche en services…

On se décide à aller faire un tour sur une route qu’on avait notée, on ne sait même plus quand, comme intéressante pour observer la faune sauvage : la Cantara Loop… Le mont Shasta nous a-t-il offert ses vertus ? Car, direct ou presque, un… ours débaroule devant la voiture ! Il prend le temps en plus, il nous regarde, on le regarde… On est aussi surpris qu’heureux !

La Californie est très peuplée d’ours, mais on ne s’y attendait pas (plus?) là, tout de suite. Et dire qu’on en a vu aucun il y a quelques jours dans la Yaak valley… Comme quoi, la wildlife, c’est comme dans la vraie vie, on ne sait jamais ce qui nous attend ! #shastaphilosophie

Ragaillardis, on reprend la route pour aller voir un ou plusieurs lacs (Siskiyou et Shasta Lake, une heure au sud). Il y en a pas mal dans le coin, ainsi que plusieurs chutes. L’une des plus célèbres, Burney Falls, que nous avions visité avant qu’elle ne devienne un phénomène Instagram, est fermée pour rénovations.

La difficulté dans le secteur, c’est que tout s’appelle Mount Shasta, y compris (lac, villes, montagne). Ca n’aide pas vraiment. Nous trouvons quand même un point de vue sur le Shasta Lake, au niveau du barrage.

Petite pause logistique au Walmart de Redding et la route, qui change encore : on traverse un corridor de vergers à fruits (tous ont leur petite cabane, « fruit stand »). Au loin, on voit les fumées du dernier incendie du secteur, le gigantesque Park Fire, un des plus grands feux de l’histoire de la Californie. D’ailleurs, la température est montée en flèche : on retrouve les 109°F (43) records de notre début de roadtrip à Las Vegas.

Allons manger à la clim. Curieusement, elle ne nous dérange pas du tout cette année, on ne prend même pas notre veste ! Et pas n’importe où, dans une institution de la bière, qu’on voit partout ici (et même chez nous, en France, je crois) : la Sierra Nevada (1075 E 20th St, Chico). Giga brasserie, commencée en 1979 avec des cuves importées d’Allemagne toujours en fonctionnement.

Le site est immense, la nourriture plutôt bonne. Il y a un gift-shop et on peut visiter la brasserie (à noter, et c’est loin d’être le cas partout), qu’on peut la visiter seuls gratuitement (la guidée est payante). Et oui, la bière est réussie.

L’atmosphère de la ville (qui a une université) est sympa, il y a l’un des plus grands parcs urbains du monnnnde (le Bidwell park), une poignée de bâtiments historiques et le musée national du… yo-yo fier d’exposer le plus grand spécimen du monde du genre ! Comment résister?! Il se trouve à l’arrière d’un magasin de jouets, le « Bird in Hand » (320 Broadway St, Chico), qui nous laisse entrer à quelques minutes de la fermeture.

Une étape que JP, fan de ghost towns (même quand elles sont bien vivantes !) ne voulait pas rater : Nevada City, la ville de la ruée vers l’or la mieux conservée de Californie (comme son nom ne l’indique pas !). Même si elle est en travaux, elle est effectivement magnifique, avec ses vieux bâtiments parfaitement en état, ses petites guirlandes…

Les magasins ont l’air top (dixit Delphine) mais tout est fermé : il est plus de 19 heures et ils ont tous l’air d’être à l’évènement de la soirée, une color run (course dans la peinture, ici, comme everything is bigger, déversée par la grande échelle des pompiers !

On fait un arrêt à une maison hyper colorée, la Ginny Davis Metal Garden Art (240 Boulder St, Nevada City). C’est sûr, on y reviendra et on dormira sur place.

Le soleil donne une dernière fois (comme dirait Laulau Voulzy) et on quitte la ville, direction l’autre Vegas, Reno (dans le Nevada).

On passe (encore) des travaux puis arrive la ville de Truckee. Arrêt étonnant, dans cette petite ville (qui a une station de ski et un point de passage incontournable des voyageurs du Pacific Crest Trail). Tout est tamisé, illuminé de petites lumières, mignon comme tout. Méritera aussi une visite prolongée une prochaine fois !

Here we are, nous voilà à Reno ! Ça fait des années que l’autre ville du jeu (et du divorce, comme nous l’a rappelé un copain) et de Sister Act nous fait de l’oeil, mais qu’on finissait par la sacrifier sur le trajet final. On va y rester deux nuits.

Il y a pas mal de choses à y faire. Pour dormir (après gros brainstorming), on a choisir le Silver Legacy.
Check-in rapide, hyper sympa (on a été upgradés sans rien demander), et on a finalement changé de chambre (pour avoir une baignoire).

Petite sortie au casino. On dirait Vegas, en plus calme et family friendly. On arrive même à gagner un peu (ça payera la baignoire) ! Il y a de vieilles voitures partout en ville. Cette semaine, c’est le « car show » (trop bien). Vivement demain.

Demain ? On reste à Reno

  • Notre hébergement : Silver Legacy at the Row (407 N Virginia St, Reno). Note : 8/10. Rien à redire. Accueil sympa, chambre top, casino agréable et… parking gratuit. Que demander de plus hormis de gagner aux machines ? Voir et réserverDormir ailleurs à Reno
  • Nos bars et restaurants : Sierra Nevada Taproom & Restaurant (1075 E 20th St, Chico). Note : 8/10. Lieu iconique de la marque de bière très connue aux US. Repas qui peut s’accompagner d’une visite et d’un gift shop
  • Nos visites : Dunsmuir, Mont Shasta (Cantara Loop, lac Siskiyou), Shasta Lake, Chico (brasserie Sierra Nevada, musée du Yo-yo), Nevada City, Truckee, Reno

Mercredi 7/08/24. Réveil difficile ce matin au Silver Legacy. On traîne un peu avant d’aller au… casino ! (on le traverse). On joue quelques dollars et il semble que la chance d’hier nous a (déjà) quittés.
Aujourd’hui, on reste à Reno. On pourrait presque tout faire à pied, mais on préfère prendre la voiture pour profiter de la clim de temps en temps.

Notre hôtel est sur ce qu’on appelle « The Row », un ensemble de trois hôtels casinos, le Silver Legacy, le Circus Circus (oui comme à Vegas) et l’El Dorado, qui communiquent, mais il y en a dans plusieurs autres secteurs du centre et de la ville, comme le Grand Sierra, le Nugget, l’Atlantis, le Calneva, le Peppermill.
La circulation est un poil compliquée en raison du rendez-vous des voitures de collection, les Hot August Nights, un des plus importants car show du pays.

Oui, c’est ici qu’a été partiellement tourné le film culte Sister Act avec Whoopi Goldberg. Ça commence à dater (1992) donc certains lieux n’existent plus, comme l’extérieur du casino dans lequel elle se produit (l’intérieur, c’est le Whitney Peak).

Nous passons d’abord à la cathédrale St Thomas d’Aquin (310 W 2nd St, Reno), là où la jeune Whoopi se montre irrévérencieuse lors d’un flashback, l’ancienne poste, qui était un commissariat dans le film et est un regroupement de boutique, The Basement, aujourd’hui (50 S Virginia St #18, Reno).

Et il y a bien sûr le symbole de la ville, l’arche lumineuse. En fait, il y en a deux, la nouvelle est sur Virginia St tandis que l’ancienne se trouve à deux pas du musée national de l’automobile dont on vous parle après.

En baladant, on coche plusieurs choses de notre liste : la City Plaza et ses oeuvres d’art venues du Burning Man (la Space Whale, les lettres Believe…), le Pionneer Center of the Performing Arts et son dôme géodésique doré, les autres casinos (le Nugget, Cal-Neva) et on tombe sur ce fameux rassemblement de vieilles voitures. Elles sont exposées en journée ici et dans la ville voisine de Sparks et il y a parade et concert le soir. Il y en a partout.

A voir aussi, la Truckee River et le riverwalk où tout le Monde se baigne. On repère quelques graffs aussi.

Nous croisons aussi un bus sur un pic (200 E 4th St, Reno) et le National Bowling Stadium (300 University Wy, Reno), 78 pistes, reconnaissable avec sa boule géante sur la devanture. Il apparaît dans le film KingPin, des frères Farrelly.

Pour les voitures, il y a de fantastiques spécimens sous l’arche « Reno, the biggest little city in the world ». Nous faisons un petit magasin d’antiquités (top, Uncle Junkee) entre deux chapelles de mariage et on se carapate à la voiture (ça y est, on fond, il fait trop chaud).

Nous avions très envie de venir à Reno, et on n’est pas déçus ! Comme un Las Vegas sans le bling, plus calme, plus familial, plus facile d’accès et moins cher. Bien sûr, il n’y a pas les strass et la légende mais cette visite nous a convaincus de revenir.

Autre objectif du jour : visiter le musée national de l’automobile, attraction la plus visitée de la ville qu’un Roadie nous avait surconseillé il y a quelques années (National Automobile Museum, 1 Museum Dr, Reno).

Super. Vraiment. Ce musée, avec une excellente muséographie (il y a plusieurs salles à thème), un parcours facile, renferme quelque 200 véhicules de collection. Cela commence dès le début du 20e siècle.

Des modèles quasi uniques (beaucoup ont été donnés par le casino Harrah’s), des formule 1, mais aussi les voitures de Paul Newman (qui n’était pas qu’acteur mais aussi coureur automobile !) et (notre préférée) la salle des stars : voiture d’Elvis, de Sinatra, la Lincoln que Kennedy utilisait en Floride, les motos de Nicolas Cage dans Ghost Riders, le 4X4 de Jurassic park, la voiture apparue dans Titanic, la voiture des Blues Brothers… Ainsi que la Chrysler de Lana Turner, dont on a croisé la « route » il y a quelques jours à Wallace (Idaho), sa ville natale.

Les espaces sont très bien faits. On est à l’intérieur mais on se croirait dans une rue des années 60, avec son garage, sa station service, ses échoppes. La balade est agréable. Il est même possible de se déguiser pour faire une photo. Enfin, il y a aussi un espace dédié aux enfants, ce qui permet de ravir tout le monde.

Allez, on « rentre ». Retour à l’hôtel, où on se gare entre les voitures de collection, et on va manger un bout. C’est l’happy hour chez The Brews Brothers, une microbrasserie installée dans l’Eldorado, élue « meilleure brewpub du pays » (selon un magazine obscur). Peu importe, la carte est plutôt inventive et de toutes façons on a les crocs. On se régale.

Pour digérer, on va jouer. Le mojo n’est pas particulièrement de retour. On cherche des machines un peu à l’ancienne, à 1 cent et avec des petites mises à prix, pour jouer le plus longtemps possible. On passe une plombe à discuter avec la serveuse, Jenny, une grande voyageuse d’origine philippine.

Du coup, le soleil s’est couché sans nous !

Sortons du casino (si si). Et c’est vrai que contrairement à Las Vegas (ils nous le disent tous), il fait tout de suite plus frais la nuit. C’est l’heure de la parade des Hot August Nights. Les voitures de collection enchaînent les tours en faisant coucou aux passants et en passant sous l’arche. Ambiance hyper bon enfant, vraiment sympa.

Cette fois, on se rentre vraiment à l’hôtel. Ils ne passent que de la musique rétro, c’est trop cool.

Demain ? On prend la route du lac Tahoe

  • Notre hébergement : Silver Legacy at the Row (407 N Virginia St, Reno). Note : 8/10. Rien à redire. Accueil sympa, chambre top, casino agréable et… parking gratuit. Que demander de plus hormis de gagner aux machines ? Voir et réserverDormir ailleurs à Reno
  • Nos bars et restaurants : The Brews Brothers (dans le casino Eldorado). Note : 8/10. Une très bonne brasserie dans un casino, ce n’est pas commun
  • Nos visites : Reno ! Casinos, City Plaza, musée de l’automobile, arches, musée du bowling, lieux de tournage Sister Act, Riverwalk

Jeudi 8/08/24. Ça secoue ces villes casinos ! Sans se mettre la culotte sur la tête, ça nous dérègle toujours un peu… On s’est endormis et réveillés au milieu de la nuit. C’est toujours marrant dans ces cas-là de descendre au casino et de retrouver la « vie ».

On ne traîne pas pour autant, et on va faire un dernier tour dans Reno.

C’est LE quartier qui bouge en ce moment, entre les différents casinos. Midtown est plein de graffs, de street art, de veux panneaux, de petites échoppes et restaurants branchés (sans être top much). Du coup, on y passe un peu plus de temps que prévu.

En partant (sous trois gouttes de pluie), on passe voir l’autre coin à casinos; on ne regrette pas notre choix de s’être mis sur The Row. Contrairement à Vegas, on ne peut pas vraiment « casinoter de l’un à l’autre facilement ». Il y a le Peppermill, l’Atlantis, le Grand Sierra… eux-mêmes assez éloignés les uns des autres.

Bye Reno, à la prochaine ! (on a adoré). Si vous passez par là, Caro, Roadette de la première heure, vous conseille d’aller au bar à vin le Belleville Wine Bar (400 W 5th St #101, Reno), tenu par Nico, un Frenchie expatrié.

On reprend la route, direction le lac Tahoe, avec plein (plein) de petits arrêts sympas sur le chemin.

Premier arrêt, tout près, à Sparks (ville quasi mitoyenne). Là aussi, ce sont les Hot August Nights et la fête aux belles voitures. On vient y voir Last Chance Joe (814 Victorian Ave, Sparks), un bonhomme géant chercheur d’or, conçu à Boise (Idaho) et qui vient du casino Nugget d’en face.

On vient aussi voir un magasin géant à la Bass pro shop (une enseigne chasse/outdoor qui ressemble à un musée où l’on aime bien s’arrêter) qui s’appelle Scheels (le siège se trouve à Fargo, Dakota du Nord).

C’est é-no-rme! Il y a une grande roue dans le magasin, des dizaines d’animaux empaillés, un stand de (faux) tir, et des automates de présidents américains ! Ainsi qu’à peu près tout : une oie géante pour se cacher pour chasser, des fringues, des milliers de sauces barbecue, des trucs pour les chiens, etc etc

En plus, c’est en pleins outlet (magasins d’usine); on fait un mini saut pour chercher des converse (une commande). Un petit saut à la marina (très photogénique, Marina Park Path, Sparks) et on repart.

La route est 5 étoiles pour aller à Virginia City (où l’on est déjà passé).

Cette petite ville so West, fondée en 1859 en pleine ruée vers l’or, a compté jusqu’à 30 000 habitants. Ils sont 900 maintenant. Arrêt incontournable si vous passez dans le coin. C’est Tombstone mais en mieux. Avec plein de lieux méga hantés, elle est très fréquentée par rapport à notre souvenir. Nous nous baladons entre les différents bâtiments historiques, les musées, échoppes (quand même très touristiques et qui ferment tôt) et on se pose pour casser une croûte.

Nous choisissons le Palace Restaurant & Saloon (54 S C St, Virginia City). La carte est immense, et on se régale de… burgers (oui, sorry, la fin approche). Les recettes changent: un au bleu-champignons, l’autre au pastrami. Très bons.

Autant c’était blindé à notre arrivée, mais ça s’est calmé d’un coup, après le « gunfight » de 15 heures. A noter, Mark Twain a habité ici et à Carson City, suivant son frère. On se souvient que lors de notre dernier passage, une course de zombies était organisée, on voit qu’il y aura en septembre une course d’autruches et de chameaux. Mais WTF !?

La route pour quitter la ville est aussi magnifique qu’à l’aller…..

Petit arrêt à la république indépendante de… Molossia (c’est très sérieux!, 226 Mary Ln, Dayton). La plus petite du monde. Il faut prendre rendez-vous pour visiter, voir le président, etc, mais on se contente d’un passage (les panneaux indiquent même la distance pour… Aigue-Mortes!

En 1999, un certain Kevin Baugh a créé cette république « bananière », faisant de sa maison et de son jardin son territoire. Il y a les douanes, un parking dédié, une frontière. Un bon déconneur le Kevin.

On revient aux USA par Dayton, mini ville historique avec un Sagebrush saloon, lui aussi historique, l’Odeon.

Le long de la route, pendant des dizaines de kilomètres, il y a des panneaux clignotants pour indiquer la présence de chevaux sauvages (qu’on finit par voir !)

Petit arrêt à la (toute petite et caaaaalmme) capitale du Nevada, qui n’est pas Las Vegas mais Carson City, avec un capitole tout mignon, et qui n’est pas en travaux. Elle a réussi à avoir ce titre au XIXe siècle, notamment en raison de sa position centrale, et l’a conservé depuis.

Nous passons par Minden (mignonne mais sans plus), en remarquant qu’il doit y avoir un feu dans le secteur, car le ciel est enfumé, teinté et ça sent le brulé…

Genoa est beaucoup plus jolie. Première colonie installée au Nevada en 1851, par des Mormons, c’est aussi là qu’on trouve le plus vieux saloon (thirst parlor) de l’état (2282 Main St, Genoa). En tout cas l’un de ceux qui le revendiquent, on ne s’avancera pas là-dessus ni sur les nuances. En début de soirée, en ville, l’ambiance est sympa comme tout, avec des concerts (notamment à la Pink House classée, 193 Genoa Ln, Genoa).

C’est parti pour la montée, on prend de l’altitude pour rejoindre le lac Tahoe, à cheval sur le Nevada et la Californie, ce lac est le plus grand de la Sierra Nevada. Seul les cinq grands lacs de l’est sont plus grands en volume et c’est le plus profond après Crater Lake.

Son eau est réputé pure et claire. On voit à l’oeil nu jusqu’à 21 m de profondeur.

Nous allons dormir à South Lake Tahoe (en Californie), qui est le gros hub du lac. Un jour, on tentera autre chose car c’est aussi la foule. Mais avant de checker-in, et alors que le soleil se couche, on va faire une balade wildlife. Il y a plein d’ours noirs dans le secteur, ils ont du mal à « gérer le problème », en leur rendant notamment la nourriture moins accessible. Il y a quelques jours, une maman et ses petits ont traversé un concours de golf.

On n’en voit pas, mais la balade (le Rainbow Trail à Taylor Creek) est super.

C’est l’heure de prendre nos quartiers à l’hôtel, le Bluebird. Encore une fois, on s’enregistre seuls. On a demandé une chambre au rez-de-chaussée, pour pré-préparer les sacs. Ce n’est pas encore fini mais c’est l’un de nos derniers shots « faciles », pas en grande ville, avec la voiture à deux pas. Au moment où j’écris, JP active sa légendaire logistique…

C’est la « grande ville » ici : il y a des restos et des supermarchés ouverts 24/24. On hésite, et on vote pour la première solution et le Lucky Beaver, au Nevada (31 US-50, Stateline), à deux pas du casino Harrah’s. Et là (alors qu’on a cherché en pleine nature en revenant bredouilles), à l’arrière du parking, alors qu’on cherche une place, « Delphine, un ours ! ». Un big ours noir qui balade tranquille à quelques dizaines de mètres des machines à sous (les photos sont nazes, entre la nuit et la surprise!).

Repas ok (un peu cher), les steaks hyper bons, notre serveur beaucoup moins. On va rire pendant des années du supplément avocat : c’est un mini quart. « Ah mais c’est toujours ça ». « Ok, ben, on voit pas trop le supplément ».

On doit aussi s’acquitter de 15 dollars de parking (RAS dans le coin). Retour au motel ! Pas d’autres ours à l’horizon, même si du coup on est sur nos gardes.

Demain ? On poursuit autour du lac Tahoe avant de rejoindre la capitale de Californie, Sacramento, que l’on ne connaît pas encore.

  • Notre hébergement : Bluebird Day Inn & Suites (3496 Lake Tahoe Boulevard, South Lake Tahoe). Note : 7/10. Très correct. Roadside motel avec ce qu’il faut, à tarif raisonnable. Voir et réserverDormir ailleurs à South Lake Tahoe
  • Nos bars et restaurants : Palace Restaurant & Saloon (54 S C St, Virginia City). Note : 8/10. Cela paie pas de mine. L’ambiance est mollassonne. Mais les burgers déchirent. Lucky Beaver (31 US-50, Stateline). Note : 6/10. Service de m…, parking à 15 $ (!) mais bouffe correcte. C’est cher comme à South Lake Tahoe mais c’est ouvert 24h/24
  • Nos visites : Reno (Midtown), Sparks (Last Chance Joe, Scheels, Marina), Virginia City, République de Molossia, Dayton, Minden, Genoa, South Lake Tahoe

Vendredi 9/08/24. Pas d’ours à la porte ce matin ! Pourtant, le patron du motel nous dit que c’est un habitué : « Il adore les burgers, il est tout le temps dans les poubelles de celui d’à côté ! ». Sur les réseaux sociaux, vous êtes nombreux à vous inquiéter de cette proximité. Clairement, elle n’est pas normale, mais du coup s’est installée une sorte de cohabitation… Sauf énorme (et tragique) exception, ces ours noirs n’attaquent pas, ils veulent juste vos poubelles et c’est déjà le premier problème à résoudre. Avouons-le, on espère quand même en revoir un dans la journée…

On avoue avoir quand même un sérieux doute, tant la ville est bondée : des voitures partout, des cyclistes, des randonneurs, ça fait bizarre. C’est un peu comme aller au Yosemite un week-end de haute saison et c’est assez désagréable.

Notre principal objectif du jour est de se baigner dans le lac Tahoe. On a déjà pagayé dessus et cette fois, on veut faire trempette. On savait que ça ne serait pas si évident (toutes les plages ne sont pas publiques, certaines sont payantes, etc) mais c’est bien pire que ça : on n’y arrive pas !

Nous ne ferons pas tout le tour du lac mais on se concentre sur le sud et l’est, côté Nevada, qui a certaines des plus belles plages. Allons d’abord voir un classique, Emerald Bay. Un state park et un point de vue sur cette baie iconique. Il y a des blue jays et des pommes de pin géantes (comme partout ici). La moitié est fermée, il y a la queue au parking et ça coûte 10 balles. Delphine y va seule (et on se perd lol). D’ici, on voit Fanette, la seule île du lac.

Bon, on ne va pas se laisser abattre. Demi tour, direction les plages ! On vise Zephyr Cove ou Sand point, réputées les plus belles. Encore raté : l’accès à la première est fermé jusqu’à 17 heures (!), le second… aussi ! Il y a des files de voitures dans tous les sens, des interdictions de stationner…. Où est le plaisir?! On attend qu’une place se libère, les gens s’engueulent… On est à deux doigts de faire demi-tour (il est déjà 14 heures et on n’a toujours pas mi un orteil dans l’eau).

Allez, on se tente Secret Cove (pas du tout secrète lol, comme sa voisine « Hidden ») et… ouverte au naturisme ! On trouve tant bien que mal une place le long de la route, on prend nos affaires et on marche. Car oui, il faut marcher, et descendre dans la forêt par un sentier assez escarpé… Bref, ça se mérite. Mais c’est gratuit.

Et malgré le monde, c’est waouh. Presqu’un petit côté hawaïen. Eaux translucides, rochers, sable… Magnifique. L’eau est un poil fraiche, mais bonne. Bon, du coup, y a vraiment des gens tout nus (on a bien vu 3 kikis de près !). Il y a des chiens, des gens en paddle, des touristes, des locaux… Ce Lac Tahoe est tellement à part.

Comme le disait ma Mamie, on va se contenter et s’arrêter là ! Parcours du combattant suivant : trouver à manger. Et là aussi, ça s’annonce compliqué. Il y a des restos partout (« tous pareils » comme dirait JP), principalement le long de la route; ceux en bord de lac (il y en a quand même une poignée) sont inaccessibles. On se rabat sur une brasserie, mais finalement celle qu’on avait visée n’a qu’un food truck, etc…. Bref, quand ça veut pas, ça veut pas !

On finit à la Cold Water, dans un mini village suisse de South Lake Tahoe (2544 Lake Tahoe Blvd, South Lake Tahoe)… Les prix sont californiens : une vingtaine de dollars le burger, mais le fish and chips est super bon. A l’instar de l’essence : on arrive à en mettre à 5,29 le gallon (on en a vu à 5,79!).

Il est temps de reprendre la route, direction la capitale de l’état, Sacramento (non, ce n’est pas Los Angeles, ni San Francisco, et cette ville est dans tellement de séries et de films.

Je vous raconterais bien la suite, mais je me suis endormie 🙂 La route est magnifique et, une nouvelle fois, les paysages changent tout de suite. On fait quelques arrêts….

Nous nous y arrêtons par curiosité, et ça a l’air trop sympa (rue principale, magasins, etc) et même une grande cloche au milieu. Cette ville a changé plein de fois de nom (Hangtown, etc)….

Allez, cette fois, on met vraiment le cap sur Sacramento et nous vous donnons rendez-vous dans le prochain article de live.

  • Notre hébergement : Delta King (1000 Front St, Sacramento). Note : 8/10. Il est magnifique, posé sur la Sacramento River face au quartier historique. Chambres petites mais propres. On recommande. Le parking n’est pas si difficile. Voir et réserverDormir ailleurs à Sacramento
  • Nos bars et restaurants : Cold Water Brewery and Grill (2544 Lake Tahoe Blvd, South Lake Tahoe). Note : 7/10. Emplacement en bord de route avec une petite terrasse. La nourriture y est très bonne, le service attentionné. Prix californiens
  • Nos visites : South Lake Tahoe, Regan Beach, Emerald Bay, Secret Cove, Placerville

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2 commentaires

  1. Merci pour ce nouveau billet passionnant !
    Lake Tahoe est depuis un moment dans notre ligne de mire mais là… je suis un peu refroidie 😅 Vous pensez que c’est parce que c’était le week-end ?

    1. Hello, le Lake Tahoe est un terrain de jeu fantastique. Par manque de temps, nous l’avions conçu comme une étape dans notre voyage. Selon nous, il faut prendre le temps avec au moins deux nuits, en se mettant proche d’une plage. Il y avait certaniement plus de monde avec l’approche du WE mais c’est très prisé quoiqu’il en soit.
      Faut vraiment pas que ça te repousse car les paysages sont wahou.

      JP

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