Roadtrip

Roadtrip Tex-Mex : le live jour après jour #3, retour par le Texas

Article rédigé le 27 juillet 2022 , mis à jour le 11 novembre 2023

Après un premier épisode consacré au Texas et au Nouveau-Mexique, et un deuxième à l’Arizona et (encore) au Nouveau-Mexique, place au troisième et dernier épisode du live de ce roadtrip Tex-Mex 2022. Comme vous avez pu le constater ici, sur Facebook ou Instagram, tout va pour le mieux. Des BBQ texans à la cuisine du Nouveau-Mexique, au fil des paysages, au pied des vieux panneaux, puis avec les coucher de soleil de l’Arizona, les chaleurs extrêmes de Phoenix et Tucson, celles plus douces de Bisbee, la langueur à Truth or Consequences ou Jemez Springs, tout a été au point, même la mousson, bien au rendez-vous.

Que faire, que voir, que visiter, où dormir, où manger ? Nous vous donnons quelques pistes dans cet article sur l’ouest du Texas, du Pecos à Austin. Welcome back in the United States, les Roadies.

Cette ultime partie va nous mener en quelques jours d’El Paso, à l’ouest du Texas à Austin, en passant par le Pecos, contrée proche de la frontière mexicaine . Prêts pour le live ?

Tex-Mex 2022 : le Lone Star State pour finir

J22. Samedi 23 juillet : Lost de Las Cruces à Marfa, Texas (la suite)

Nous quittons dons Las Cruces, au Nouveau-Mexique pour mettre le cap sur El Paso, le Mexique de l’autre côté de l’autoroute (Ciudad Juarez)… On cherche où manger. Il y a plein de brasseries, on est samedi… Mais soit elles ne font pas à manger, ou à partir de 16 heures, dans un food truck, soit pas du tout…. La ville est déserte ! On atterrit à l’El Paso brewing co. Très bien, une nana toute seule qui sert et fait à manger derrière le bar (jamais vu! Lol); c’est pas mauvais, et les bières sont vraiment chouettes. Où sont les gens ? « Oh c’est le week-end, c’est trop tôt, ils en profitent pour dormir! ». Comme on a une grosse journée, on fait l’impasse sur les classiques qu’on a déjà fait (la loop drive qui surplombe la ville, la maison en « sucre »)… Mais on passe par le downtown, aux jolis bâtiments peuplés de magasins cheaps, mais y a de quoi ramener des cadeaux pour pas grand chose. En quittant la ville, on se prend une grosse averse, mêlée de sable, et encore des éclairs… vite oubliés. Petit plein (certainement le moins cher du séjour, moins de 3,80 dollars le gallon).

On s’arrête à Van Horn, la ville de Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, qui y possède un ranch et qui a maintenant son graff « Blue origins », du nom de son entreprise spatiale. Il y fait aussi construire une horloge éternelle. Ah, les milliardaires… Un stop devant une station magnolia, un devant l’hôtel Capitan et nous avions presque oublié que nous changions d’heure, après être repassés au Texas (dès El Paso). 

Sur la route de Marfa, on s’arrête, un classique, au Prada Marfa, ce faux magain oeuvre d’art incontournable. On n’est pas seuls (il y a même des ânes!). Plus loin, on s’arrête à une autre installation que l’on ne connaissait pas : les Marfa murals, une série de panneaux de bois célèbrant le film « Giant » (avec James Dean) tourné ici. La lumière est magnifique lorsqu’on revient, presque en pèlerinage, au El Cosmico, un campement de tentes, caravanes, tipis genre « glamping » que l’on n’a jamais oublié depuis la dernière fois. Accueil quatre étoiles et coucher de soleil à notre caravane (l’Amigo).

On a beau être samedi et la ville hype, beaucoup de trucs sont (tadahhh fermés), y compris le super BBQ Convenience West. Il y a quand même de quoi faire, par rapport à la dernière fois (on avait fini par trouver un sandwich au fromage grillé!). Ca sera le Waterstop, avec des tarifs très « marfaïens » (genre 18 dollars le burger qui ne le vaut pas trop, mais c’est plutôt bon). On finit la soirée à the-place-to be (toute la ville doit être là): le Planet Marfa (ouvert jusqu’à 1 heure du mat). Il y a un concert, des chiens, des gosses… Le Texas. On se fait un copain, Neil, qui vit là la moitié de l’année (et boit le spiritueux local, avec une plante spéciale, le « sotol »…) On se marre bien, et le concert (enfin un !) est cool. 

On va rentrer bloguer un peu au El Cosmico… et regarder les étoiles. Delphine fait des photos de nuit quand un bruit nous attire. Des Javelinas ! Une dizaine de ces pécaris sont en train de retourner les poubelles et de chercher tout ce qu’il y a à manger. Pas farouche, l’un d’eux revient vers nous un peu plus tard. Rencontre idéale pour la fin de soirée. 

Demain : direction Terlingua, et une nuit qui ressemble à celle-ci ! 

  • Notre hébergement : El Cosmico (802 S Highland Ave, Marfa). Note : 8/10. Toujours cool, toujours bien, toujours cosy. Toujours un peu cher aussi. Mais on adore. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : El Paso Brewing Co (810 Texas Ave Suite B, El Paso). Note : 7/10. Un peu étonnés par la présence d’une seule nana qui sert donc des bières et fait des tacos et burgers en même temps. Mais c’était bien. Water stop (1300 W San Antonio St, Marfa). Note : 5/10. Tout juste la moyenne car il ne leur restait plus grand chose et service sans saveur. Planet Marfa (200 S Abbot St, Marfa). Note : 9/10. Tout Marfa dans un bar. Vivez l’expérience
  • Nos visites : Las Cruces (roadrunner recyclé, la Mesilla, Art Obscura, Landscape Demonstration Garden – Fabian Garcia Science Center), El Paso (centre-ville), Van Horn (graff Bezos), Marfa (Marfa Prada, Giant Marfa Murals)

J23. Dimanche 24 juillet : Lost de Marfa à Terlingua

Comment imaginer qu’à Marfa, le temps soit gris au réveil ? Et pourtant, ce matin, au Cosmico, le ciel est gris et il pleuviote non stop. On se retranche dans notre petite caravane après avoir attrapé un café à la réception. Le bruit des gouttes sur le toit de la caravane ravive les souvenirs tandis qu’on travaille un peu. JP se douche à l’air libre. A 10h30, on se décide d’aller en ville même si la pluie, très automnale, se poursuit. Nous arpentons les rues de Marfa, sa place centrale, ses magasins (même si beaucoup sont fermés, été ou dimanche obligent) et bien sûr le mythique Hotel Paisano, celui qui a accueilli l’équipe de tournage et les acteurs pendant la tournage de Giant. Le lieu fait envie, envie de revenir y dormir. Nous poursuivons notre petit tour des restaurants fermés ce dimanche (Food Shark, Buns & Roses…) pour finalement atterrir au Sentinel, café-restaurant-journal, pour y avaler un breakfast (oeufs, patates, bacon…). L’endroit est sympa, le petit dej un peu onéreux. C’est trendy, et quasi le seul ouvert! Il est temps de partir de Marfa.

A une demi-heure de là, en passant via le site d’observation des Marfa Lights, ces mystérieuses lumières dans la plaine, voici Alpine et son joli centre-ville. Il y a le train qui passe, des magasins (dont un antiques, Cheschire Cat) et de nombreux graffs qu’on s’empresse d’aller découvrir. Il est temps de faire le plein.

Terlingua, notre point de chute du soir; et à un peu plus d’une heure de route. Pas un chat sur cette route et ces paysages incroyables, qui font penser au Texas de notre imaginaire collectif. Juste le Little Burro country store. Terlingua, à l’ouest de Big Bend, est une drôle de petite ville, assez incomparable. Au milieu des rochers, dans cette ancienne ville minière (le cinabre, pour exploiter le mercure) quelques commerces tentent de survivre dans la poussière… il y a beaucoup d’hébergements (petites maisons, logements insolites…) C’est d’ailleurs ces derniers qui ont failli de nous attirer dans le coin. Cette nuit, on va dormir dans une tente lotus… La route est sport pour y arriver, et on prend possession de la nôtre tôt dans l’après-midi.

Après un repérage de la ville, on retourne à Big Bend, parc national. Depuis la mi-juillet, le trail Window est fermé pour cause de présence « agressive » des ours. Encore une fois, on est seuls ou presque sur la route, qui se déroule, monumentale. Le parc est d’ailleurs immense. On a chaud ! C’est par le secteur montagneux que l’on commence, les Chisos Mountains. On rencontre enfin « notre » roadrunner, qu’est-ce qu’ils sont beaux ! On fait plusieurs fois le tour du camping, proche du secteur à ours, sans résultats… (NB: le soir, au resto, nos voisins nous montrent des photos et vidéos d’une maman ours et ses trois petits, au même endroit, à 15 heures, la veille…. Ouiiiiiin!) Il y a une trentaine d’ours dans le parc, et un mountain lion ! Il y a en tout cas des oiseaux partout (450 espèces).

On pousse jusqu’au secteur de Panther Junction, et on revient vers Terlingua. le coucher de soleil sera encore timide, et on a envie de manger. On avait repéré un endroit qui ferme à 22 heures (sa cuisine) : le High Sierra, qui a aussi des hébergements. Le lieu est vraiment sympa, la serveuse canadienne aussi, et c’est même plutôt bon. On n’ose pas tenter le chili (ils ont un très sérieux concours annuel ici).

Il est temps de retrouver notre oignon (ou gousse d’ail ou tente lotus). On est seuls dans le campement, et on se fait une séance photo de voie lactée collector. Magnifique. Bon, il faut faire gaffe car les moustiques (et plein d’autres trucs ailés) ont très envie aussi d’une nuit insolite. Le wifi ne captant finalement pas, on éteint… On entendra plein de bruits (de nature) toute la nuit… et celui de la pseudo clim soufflante, qu’on finit par couper !

  • Notre hébergement : Basecamp tente lotus (Kempf Rd, Terlingua). Note : 8/10. Tranquillité absolue (bon on était seuls), pour profiter du ciel étoilé de Terlingua. Un peu cher et pas d’humain. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : The Sentinel (209 W El Paso St, Marfa). Note : 7/10. Bon petit dej dans un lieu branché. Quantité un peu en berne. High Sierra Bar & Grill (100 Ghost Town Rd, Terlingua). Note : 7/10. Le resto que t’es tout content de trouver dans une ville quasi fantôme. Service adorable
  • Nos visites : Marfa, Alpine, Big Bend NP (secteur Chisos Mountains et Panther Junction), Terlingua

J24. Lundi 25 juillet : Lost à Terlingua

On avait mis le réveil pour voir le soleil se lever au-dessus de Terlingua (à 7 heures), mais on n’en a pas eu besoin : les oiseaux s’en sont chargés. Café à la main, on admire le spectacle de la nature… et ça commence à chauffer.

Un petit plein d’essence et on reprend la route du parc de Big Bend. C’était prévu, mais depuis que la nana du resto nous a parlé de sa famille ours, Delphine est en mode fixette totale… Cap sur les Chisos Mountains. On refait tout le camping, plusieurs fois, mais rien…. Et, tadahhhhh, c’est en passant au visitor center qu’on le voit quoi ? Un ours ! Un « big boy » qui se pavane tranquillou. Delphine le suit, les rangers arrivent et tentent e le faire fuir en klaxonnant et… en lui jetant des cailloux ! Mais il est bien, sur sa route, et il va nous offrir un magnifique spectacle de bien 10 minutes. On discute avec la ranger, Kim : s’ils ont fermé la randonnée (Window Trail), c’est parce que les ours étaient… 12 à manger dans le même bosquet mi-juillet. Moment in time.

Rassérénés par cette rencontre, on parcourt une longue mais magnifique route (Ross Maxwell Scenic Drive) pour aller voir l’une des merveilles du parc (grand comme un département de chez nous) : le canyon de Santa Elena. Il fait plus de 40°C, il y a des papillons partout… Le Rio grande est presque à sec et Delphine s’embourbe sur le chemin et fait demi-tour. C’est beau… On retraverse, encore quelques points de vue et cette route presque sexy, qui traverse des paysages variés en dessinant des courbes voluptueuses et des virages sans fin… Magnifique. Tellement roadtrip.

Un personnage très important nous attendait ensuite à Lajitas, petite communauté (bâtie autour d’un resort de golf) accolée à Terlingua : le maire, une chèvre qui boit de la bière. Si si. Clay Henry (#3 ou 4) était évidemment en bonne place dans notre roadlist ! Même si on galère un peu à le trouver… Du coup, on va casser une croûte au saloon du golf, le « Thirsty goat » (la chèvre qui a soif). Une pizza, quelques questions et on a localisé Clay : il est dans une cage le long de la route principale, à côté du general store qui fait station service.

Nouvelle énigme: ils sont deux, c’est lequel ?! On lui file des petites croquettes mais il ne nous dit rien… On va se renseigner au magasin, qui vend des t-shirts et des magnets. Ils sont pliés. Donc Clay est un maire folklorique (mais quand même officiel) puisque Lajitas n’est pas vraiment une commune. Cette blague date des années 80, où Clay (premier du nom) était la mascotte du coin, car il buvait de la bière (on peut d’ailleurs voir des cartes postales le montrant s’enfiler de la Shiner bock ou de la Lone Star). Depuis 10 ans, les Clay sont sobres… Le vrai est empaillé à Terlingua (on ira le voir demain).

Il fait plus de 100°F (plus de 40°C) et on va prendre possession de notre hébergement à Terlingua. Un vieux rêve (pour lequel on a craqué le PEL qu’on n’a pas) : une (triple) bulle insolite au Terlingua bubbles (qui a plusieurs sites, dont notre lotus d’hier). On prend consciencieusement connaissance de la procédure (il y a un sas, une température spéciale pour qu’elle ne dégonfle pas, il faudra qu’on la décapote ce soir….). La piscine aussi est incroyable… jusqu’à ce qu’une gamine aux hurlements stridents et sans fin ne vienne abréger le délicieux moment…

On ne s’y attendait (encore!) pas, mais des nuages vont venir gâcher le coucher de soleil. On va à la Terlingua ghost town, manger dans le restaurant star du coin : le Starlight, dans un ancien théâtre. C’est top, bon et il y a un concert… On a dû céder aux sirènes d’une cup de leur chili champion du monde (et bon sang c’est bon!). Là, le déluge : le vent souffle, les portes s’ouvrent, la grêle arrive, l’extérieur est presque inondé, les éclairs explosent à 360 degrés… De quoi flipper. Et la bulle ? Et bien tenez-vous bien, la bulle allait bien : il n’était pas tombé une goutte de pluie ici ! (à moins de 10 km). On blogue dur pour se remettre à jour (3 jours de wifi quasi inexistant, c’est raide) et on décapote. On va dormir à la belle étoile…. Cette ville a vraiment quelque chose, de brut, de vierge (entre un Ajo et un Marfa)…
Demain : on entame le retour vers Austin

  • Notre hébergement : Basecamp Bubble (Terlingua). Note : 9/10. Un vieux rêve et c’était notre première bulle. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : The Thirsty Goat (21701 FM170, Terlingua). Note : 6/10. On n’est pas trop ambiance resort de golf… mais la pizza était ok. Starlight Theatre Restaurant (631 Ivey Rd, Terlingua). Note : 8/10.Un des seuls restaurants de Terlingua et sûrement le meilleur. Le cadre est génial, tout comme l’ambiance. Goûtez le chili !
  • Nos visites : Terlingua, Big Bend NP (Chisos Mountains, Canyon de Santa Elena), Lajitas (resort, boardwalk et la chèvre Clay)

J25. Mardi 26 juillet : Lost de Terlingua à… Del Rio

A Terlingua, même si techniquement, on dormait plus à Study Butte, on n’a pas eu de milliers d’étoiles au-dessus de nos têtes cette nuit, mais c’est assez magique de voir le ciel quand on ouvre l’oeil. On sort de notre bubulle pour voir le lever du soleil, avec un petit café… Puis la piscine. Ahhhh (soupir). C’est vraiment tout confort. Bon, passé 9 heures du matin, c’est pas très tenable…

De toute façon, il faut que l’on reparte, on a pas mal de route aujourd’hui. On entame officiellement le retour (on part vendredi d’Austin), et désormais on avance à l’aveugle (c’est cool aussi). Dernier tour dans Terlingua, une ville qui nous plaît vraiment. Tout en haut, il y a la ville-fantôme, la ghost town… la plus animée !!! Là où la mine de mercure était installée il y a plus d’un siècle. Le general store, immanquable, est génial, et la vendeuse aussi : elle nous ouvre le Starlight voisin pour nous montrer Clay Henry, notre chèvre-maire de Lajitas, empaillée (on ne l’avait pas vue hier soir). 

Dernier tour à Big Bend, où l’on retrouve nos copains rangers, mais pas de nouvel ours (et pourtant apparemment ils continuent de grouiller!) Pourtant, on est à l’affût. Ils nous donnent un tip : juste à côté du trail interdit (car fermé), il y a une route fermée aux voitures mais qu’il est tout à fait possible d’emprunter, légalement, à pied. En gros, en bas du camping où on faisait le pied de grue, il y a une zone pas fréquentée avec un centre de gestion de l’eau, et les ours squattent les lieux et viennent y boire. Allez, on sera en retard, mais on y va. « Y en a pour 10-20 minutes », nous dit le ranger. On descend tout roots, en tatanes… Mais dès le premier virage, on commence à flipper : entre les arbustes de « mesquite » (les ours sont à fond dessus car ils perdent leurs fruits, qui ressemblent à des haricots), JP se retrouve avec un ours à 3 mètres à peine, qui file dans les buissons. On a à la fois envie de continuer, et en même temps, on est complètement flippés. On va jusqu’au bout, sans en voir mais les énoooormes crottes le long du chemin nous prouvent bien que c’est leur QG. On remonte fissa. Kim nous enverra des photos des petits oursons, trop mignons ! En tout cas, on est tombés au bon moment. Ce parc, ses routes, est décidément magnifique et il nous tarde d’y revenir. 

On reprend la route. Ce moment signe vraiment le retour. Une zone blanche où l’on n’a rien réservé, rien vraiment programmé… C’est cool aussi. D’autant que les (non) ours nous ont fait prendre un peu de retard… Il a plu, et le canyon de Santa Elena est en eau, nous signale un Roadie ! On s’arrête à Marathon, et c’en est bien un pour trouver un truc à se mettre sous la dent. Selon les lieux, ils font des coupures, changent leurs horaires… La ville, qui semble être une extension de l’hôtel Gage, une institution, est un poil endormie. On se pose au French Grocer, une épicerie qui fait quelques sandwiches, pâtisseries et autres tamales (dans des feuilles de maïs, on n’avait jamais goûté). L’hôtel donne envie de s’y arrêter…

Mini arrêt à Sanderson, qui a un motel chouchou (le Desert Air) et un magasin de sculptures en métal dément (comme ils en ont beaucoup ici). Arrêt éclair à Langtry (où tout est fermé cette fois, il est trop tard), la patrie du vénérable juge Roy Bean, « la loi à l’ouest du Pecos). C’est ici que le juge, personnage aperçu dans la saga Lucky Luke, avait sa cour. Il donnait ses jugement non dans la Courthouse mais au Jersey Lilly, le bar, que l’on peut visiter. On l’avait fait il y a quelques années, cette fois, il est trop tard (c’est à dire après 17h). Au coucher du soleil, on s’arrête au pont sur le Pecos… magnifique, mais les camions roulent à une vitesse folle. On est surplombés par un giga nuage…. 

On pensait pousser jusqu’à Uvalde (avant la tragédie) mais on s’arrêtera avant, à Del Rio, ville frontière. On passe au motel qu’on avait repéré, le « best in town », le Whispering Palms. Accueil adorable mais les tarifs sont plus chers que sur les plateformes (donc on réserve du parking) et on va se chercher à manger. On tente d’abord un lieu trop cool au centre ville historique, Mesquite Creek Outfitters… Un multi-lieu qui fait brasserie, resto et magasin de fringues et de bijoux. Et encore une fois, la cuisine a fermé… On avale une bière rapidou (dans un brouhaha so American) avant de filer au Blue Oasis bar and grill. Eux sont encore ouverts, et proposent une carte ma foi assez inventive. On a testé les avocats frits (oui, ça se mange chaud, on n’est pas d’accord sur l’expérience), un burger beaucoup trop gros et des tacos aux crevettes pas validés par JP.

Vannés, on rentre au motel. Oups, y’a personne. On réveille le monsieur (adorable) qui nous donne une chambre (la 201), à l’étage, « car les autres avaient pas la clim allumée, c’est intenable ». C’est vrai qu’on n’est pas loin des 100°F (38 c°) à plus de 22h. Et une fois dans la chambre, ben la clim est éteinte… On attend, on essaye de la pulser, mais rien n’y fait… On doit rappeler le pauvre homme, qui nous donne une nouvelle chambre, au rez-de-chaussée, comme on voulait, nickel, et à température rafraîchie. La nuit avance, on a accumulé un peu de retard, sur le blog comme la préparation des prochains jours… JP est tombé comme une masse, Delphine bataille avec les photos… A 1h30, un petit pipi de rien du tout va changer la fin de cette journée déjà karmiquement compliquée… Je tire la chasse, et c’est une explosion d’eau, la salle de bain inondée… On va pas pouvoir ne pas rappeler le gars… On l’appelle, il revient toujours aussi sympa, et nous file une nouvelle, chambre, la 217. JP, dans un état second, oublie son téléphone adoré… et on ferme. OMG est-ce qu’on le rappelle ? On décide que non. Dodo….

  • Notre hébergement : Whispering Palms Inn (1300 Veterans Blvd, Del Rio). Note : 7/10. Malgré toutes les galères, les chambres étaient vraiment propres et les gens adorables. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : French Grocer (206 Avenue D, Marathon). Note : 6/10. C’est plus une épicerie qu’un restaurant mais ça sauve bien le coup. Blue Oasis Bar & Grill (3806 Veterans Blvd, Del Rio). Note : 7/10 pour Delphine, 4/10 pour JP. C’est ouvert tard, la carte est cool mais on n’a pas aimé l’expérience de la même manière.
  • Nos visites : Terlingua ghost town, Big Bend NP (Chisos Mountains, Panther Junction), Marathon, Sanderson, Langtry, Del Rio

J26. Mercredi 27 juillet : Lost de Del Rio à Fredericksburg 

Difficile le réveil à Del Rio après avoir changé trois fois de chambre (on ne sait plus trop où on est !). On a fait sonner tôt pour aller chercher ce pauvre iPhone, qui a dormi tout seul dans une autre chambre… On va prendre le petit-déj à la réception. Bilan : la meilleure gaufre en forme de Texas ever, certainement car le pot de pâte était tout neuf!. Nos hôtes sont vraiment sympas, et aussi gênés que nous des péripéties de la nuit…

Ce matin, balade dans Del Rio, ville frontière dont on n’a pas encore percé tout le charme, va-t-on dire… Pourtant le centre historique est adorable, et ils ont de magnifique lieux de baignade dont le Texas a le secret, même en bord d’autoroute. La preuve avec San Felipe Creek, où on se rafraîchit les pieds… Sur la route, on flippe un peu à cause de mannequins plus vrais que nature qui vantent les promos du carrossier ! C’est un peu tôt, mais c’est le moment de faire notre Walmart de départ (on en a vraiment peu fait lors de ce roadtrip). Dans notre caddy, de la sauce ranch, of course, des épices du coin, des petits cadeaux…. C’est donc l’une des ces journées où l’on a rien vraiment prévu…. On a réservé ce matin un hébergement pour ce soir. Autant il y a des trucs hors de prix, autant là JP nous a dégoté un petit motel avec piscine, jacuzzi et petit-déjà à 50 balles la nuit, à Fredericksburg, « grande ville » du Hill Country…. Les villes se comptent sur les doigts d’une main le long des ranchs…

Rocksprings, « capitale » de la laine mohair, avec sa place toute mignonne; le Yo ranch (ranch historique de longhorns dont l’histoire est scellée à celle d’un Français venu d’Alsace Lorraine). On commence à avoir la dalle, mais ça ne se presse pas au portillon… A Hunt, on croise un super general store qui abrite le meilleur resto du coin, mais qui a fermé il y a une heure… On se console avec la magnifique Guadalupe river, que l’on longe, croise (et qui n’est pas à sec!). Si jusqu’alors ses rives étaient pas mal privatisées, en arrivant à Kerrville, via Ingram (allez voir leur réplique de Stonhenge ^^), elle est enfin « à nous ». Et il y a plein de restos. On choisit le Billy Gene’s (rien à voir avec la chanson!), au bord de l’eau, avec un énorme menu pas trop cher de plats locaux. On se tape un petit club et un filet de truite. Très bien.

Mais malgré la chaleur et la digestion, on ne pense qu’à une chose: un trou d’eau. Un de ces lieux de baignade si typiques du Hill country. On s’arrête à l’un des plus chouettes du secteur, le Schumacher crossing, à 15 minutes en direction de Hunt. Des petites piscines naturelles et des cascades rien que pour nous (au début !), sous la route ! Ca rafraîchit… 

On arrive à Fredericksburg avant le coucher de soleil… Le motel (qui a aussi des cottages au milieu des cerfs et des wapitis) est très bien, avec une petite piscine, un jacuzzi, un petit-déj… Moment fatidique: il faut qu’on accepte qu’il ne nous reste que deux « dodos » et que la fin approche… On va profiter d’avoir de l’espace pour pré-faire les sacs… On retourne en ville. Même si on n’a pas faim et que les concerts battent leur plein en ville, beaucoup de lieux ont déjà fermé, et il faut qu’on trouve à manger… Le Hondo’s est une institution, mais qui ferme trop tôt. On finit au Hidden hideaway, qui ferme à minuit (la cuisine à 22). Un peu long, mais accueil adorable. Les frites, le burger (oui encore un) et la quesadilla sont top….On écrit un peu avant de penser au retour…

  • Notre hébergement : Country Inn (1644 US-290, Fredericksburg). Note : 7/10. Simple, propre, abordable (et avec une piscine). Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Billy Gene’s (1489 Junction Hwy, Kerrville). Note : 8/10. Une carte avec du poisson, on dit oui. En plus, c’est vraiment honnête. Hidden Hideaway (319 E Main St Suite B, Fredericksburg). Note : 7/10. On va dire que l’endroit rend mieux en photos qu’en vrai, que la carte est un peu courte. Mais c’est compensé par la gentillesse des hôtes
  • Nos visites : Del Rio (old town, San Felipe Creek), Rocksprings, Hunt, Ingram, Kerrville, Fredericksburg

J27. Jeudi 28 juillet : Lost dans le Hill country, de Fredericksburg à Austin

Dernier jour complet ici. C’est passé vite non ?! Oui et non… On a l’impression que le 4-Juillet à Bandera, c’était l’année dernière. Ce matin à Fredericksburg, JP est en mood sacs. C’est vrai qu’on sera débarrassés, et que le motel s’y prête… donc c’est parti. On protège quelques trucs, on mixe le linge, les petits cadeaux… Presque facile cette fois.

Le long de la route, on s’arrête au « probablement magasin le plus cool du monde », le Pottery ranch, avec son jardin de sculptures et plein de petits trucs sympas (et pas trop chers). Un petit passage par la poste (oui, c’est toujours le dernier jour qu’on envoie une poignée de cartes postales) et une balade sur la rue principale de Fredericksburg, la plus allemande des villes texanes. Elle est chouette. Magasins trendy (un peu répétitifs), boulangeries… Le must? Le Rustlin’ Bob, un joli magasin de bouffe (sauces, grignotes, produits locaux et bien sûr du vin…). Très sympa car on peut goûter à tout (sur des crackers). On a d’ailleurs failli craquer pour la confiture au… bacon !

On prend la route de Luckenbach, à une dizaine de minutes. Luckenbach est un spécimen très particulier et un peu l’essence du Hill Country texan. Cet ancien trading post devenu village puis ville fantôme a été relancé dans les années 1970 par trois acolytes. Le grand ordonnateur est la figure folklorique texane Hondo Crouch, qui convainc ses acolytes d’acheter cette ville fantôme 30 000 $ après avoir vu une petite annonce. Il en fait un lieu unique avec le bar, la poste, un dance hall, un gift-shop et quelques scènes.

C’est un lieu qu’on adore. On se pose sous les arbres, pour profiter d’une bière et d’un concert (il y en a tous les jours)… Il fait chaud, mais qu’est-ce qu’on s’en fout ! En plus y a un chat, Smokey, à la caisse.

On traverse une nouvelle fois le vert Hill country… D’abord Johnson City, la ville d’origine du président Lyndon Johnson puis Dripping Springs pour tester un nouveau (pour nous) barbecue texan. On a envie de changer un peu nos adresses, et il y en a tellement ! Alice’s se trouve en fait dans le grand jardin d’une distillerie (Treaty Oak). Hyper sympa : tables sous les arbres, bonnes bières, bonne viande… Les accompagnements sont un poil chiches, mais c’est très bien (on s’en tire pour une trentaine de dollars).

En une demi-heure, on est de retour à Austin, notre ville adorée même si c’est aussi celle de l’aéroport et du retour ! On est en mode revival, alors on a réservé une chambre au premier motel où l’on a dormi ici, l’Austin Motel (repris depuis notre premier passage par Bunkhouse, une mini-chaîne qu’on aime bien). Encore plus cool… La chambre est complètement pop.

Tandis que JP se lance dans l’enregistrement de l’avion, Delphine part à la piscine… Il y a un bar, des évènements, ça clope, ça picole dans la piscine… Lol, encore une fois, je suis la seule à nager là-dedans ! Ce soir, on a un grand rendez-vous avec un nouveau BBQ texan (conseillé par Neil, à Marfa) mais surtout avec les copains : Cécile, Cyril, Annabelle et Gabriel! Quelle joie de les revoir ! En plus, le BBQ de Terry Black’s est très bon même si un poil cher par rapport aux autres. Le ribs sont excellentes et la saucisse cheddar-jalapeno une grande réussite.

On en boxe un petit peu et on va faire durer cette dernière soirée au centre-ville, sur 6th street, la rue de la soif. Plutôt calme ce jeudi soir, mais avec ses originaux et ses bars-boîtes qui envoient du son (il y a même un taureau mécanique zizi!) On rentre sur Congress, pour un dernier verre au White Tiger… Demain, c’est le grand départ.

  • Notre hébergement : Austin Motel (1220 S Congress Ave, Austin). Note : 8/10. Difficile de faire mieux placé, en bas de S Congress, que ce motel qui propose en plus un parking ! Et puis la déco des chambres est top, tout comme la piscine en plein centre. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Alice’s Restaurant at Treaty Oak (16604 Fitzhugh Rd, Dripping Springs). Note : 8/10. Cadre super et bon BBQ à prix honnête. Terry Black’s BBQ (1003 Barton Springs Rd, Austin). Note : 8/10. Big up aux ribs et à la saucisse. Très bonne adresse pour un BBQ en plein centre d’Austin
  • Nos visites : Fredericksburg (Pottery ranch, Rustlin’ Bob et Main street), Johnson City, Dripping Springs, Austin (6th St, Congress St)

J28. Vendredi 29 juillet : Lost d’Austin à la maison

Dernier réveil tex-mex à Austin, en plusieurs fois. On va se baigner et il y a moins de monde ce matin, et on flotte, au sens figuré mais aussi propre, sur un arc-en-ciel. Qu’est-ce qu’on est bien ! Comme toujours, la chaleur arrive vite et ici elle est humide, on se liquéfie en peaufinant les sacs !

Et aussi en remontant South Congress, pour retrouver un vieux pote: Hopdoddy (pour nous l’un des meilleurs burgers du monde!). Toujours sympa, et toujours aussi bon. Il est temps de partir (snif, mais ça va). Un petit coucou à Audrey sur le chemin, et nous voilà à l’aéroport. Il est vraiment top, c’est simple de rendre la voiture (bon, on sue encore et maintenant le caddie à bagages coûte 7 dollars !). Il fait 103°F….  L’aéroport est « petit » et assez incroyable: il y a des concerts tous les deux bars-restos, et tout le monde se trimballe avec une bière et une margarita ! On cède aux sirènes d’une dernière Live Oak à la pression (on a eu tellement de canettes, beurk), face à l’embarquement… On prend direct le long-courrier, avec Lufthansa, un arrêt à Francfort… On arrive à Genève en fin de journée. Le roadtrip tex-mex est derrière nous. On vous raconte tout ça bientôt dans un bilan. Fin.

  • Notre restaurant : Hopdoddy (1400 S Congress Ave Suite A190, Austin). Note : 8/10. Valeur sûre du burger à Austin. Toujours au top (même si cashless maitnenant)

Retrouvez la première partie du live, Texas et Nouveau-Mexique, par ici et la deuxième, Arizona et Nouveau-Mexique par ici

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4 commentaires

  1. Hello,

    Je vous suis depuis votre départ. Bientôt la fin et ce petit rendez-vous quotidien va me manquer. Nous avons partagé certains endroits..c’est Christine et je vous ai contactés lorsque nous étions à Carlsbad. Ensuite nous avons fait le chemin inverse du votre de Taos à Dallas. Et merci pour vos suggestions. Vous avez vu des ours, c’est super. Le Window Trail n’était pas fermé lorsque nous y étions mais Mme ranger m’a mis la trouille en nous donnant les consignes en cas de rencontre avec un nounours. J’ai paniqué et j’ai fait demi-tour. Les 3 autres y sont allés mais point de nounours à l’horizon.
    Je vous souhaite un bon retour en France. Je continue à vous suivre.
    Christine

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