Si vous allez à Palm Springs (Californie), vous ne serez pas dépaysés, même en plein désert. L’endroit grouille de Français (et pas seulement Polnareff). On y a atterri à l’été 2013, par une chaleur caniculaire, au début de notre trajet des routes du sud. En fait d’atterrir, on nous y a plutôt livrés : tombés en panne un peu plus tôt dans la journée, c’est en dépanneuse (sans clim par 38°C) qu’on y a débarqué en début de soirée. (Si vous voulez vous marrer un peu, la chronique est par ici).
On me dit de bien dire que si vous cherchez un peu d’authenticité, passez votre chemin. Palm Springs, ville-resort hypra-touristique, l’est devenue dans les années 1900 lorsque les stars et les riches retraités californiens ont découvert son climat plus qu’enviable : il pleut trois gouttes et le soleil rayonne plus de 350 jours par an ! (la chance…). Elle est même devenue super branchée. De 45 000 habitants, la population passe au double en hiver. La city « fun in the sun » vient d’ailleurs d’être élue dans le top des destinations hivernales 2013. Palm Springs est le paradis des joueurs de golf et des homos (ils sont plus de 30 %). Sachez aussi que Sonny Bono (le chanteur, mari de Cher) en a été le maire et que Cheetah (de Tarzan) y vivrait toujours.
Vous vous surprendrez certainement à chercher la mer au milieu de ce désert aride peuplé de hauts palmiers. Vous n’en trouverez pas, mais pour vous consoler, voici quelques idées pour une petite virée sur place.
Passer au milieu des allées de palmiers (et chercher à manger leurs fruits !)
Ce n’est pas pour rien que la ville s’appelle ainsi (même si l’histoire est un peu plus longue que ça !). Il y a des palmiers (très hauts) partout. Sur la route avant d’arriver, on a croisé beaucoup de palmeraies et remarqué des petits sacs blancs pendus au-dessous de leur « tête ». Notre dépanneur, José, originaire de Mexicali, nous en a même appris une bonne : on peut manger les fruits du palmier. Il a ajouté que c’était cher mais plutôt bon. Recherches faites, il s’agit de « coquitos » (lui a dit un truc genre « natiles ») dont le goût est censé ressembler à celui de la noix de coco. Mais attention, les fruits de tous les palmiers ne sont pas comestibles (celui du genre « butia » si).
Jouer au golf (ou pas)
Donc voilà, Palm Springs est le paradis des golfeurs, dont nous ne sommes pas. Mais si vous… il y a une soixantaine de terrains.
Faire du shopping et acheter un truc trop design chez Shag
Sans surprise, Palm Springs est aussi le paradis du luxe et du shopping. Il y a plein d’outlets qui pratiquent des giga soldes à l’année en périphérie. Petit coup de coeur pour « Shag ».
Cet artiste, un peintre-designer-dessinateur du sud de la Californie s’inspire de la pub des cinquante dernières années avec beaucoup d’humour et de couleurs. Il a même revisité la Panthère rose pour ses quarante ans. Sa première galerie-magasin a ouvert à Palm Springs mais il y en a désormais ailleurs, et on peut retrouver certaines de ses créas dans des endroits où on ne les attendrait pas (comme l’aquarium de Georgie). Un peu cher, mais en restant accessible, on peut se faire « shiper » ses oeuvres.
> Le site : http://www.shag.com/
> L’adresse : magasin au 725 N Palm Canyon Drive
Passer faire un poupoupidou à la Marilyn géante
Elle aurait dû partir juste après nous, mais finalement la Marylin géante reste en place encore quelques temps à Palm Springs où la vraie avait un pied-à-terre. Elle a quitté Palm Springs en 2014.
Marcher sur un (mini) Walk of Fame
Il va lui falloir un peu de temps pour rattraper le Hollywood boulevard de Los Angeles, mais Palm Springs est déjà très fière d’avoir son propre « Walk of Stars ». Depuis 1992, il est ouvert sur les trottoirs de Palm Canyon Drive, Tahquitz Canyon Way et Museum Drive. Les personnalités ne sont pas toutes connues mais viennent du show-businness, des milieux littéraires ou humanitaires. Y être inscrit est payant et les bénéfices sont reversés à la Ville. Marilyn, juste à côté, a bien sûr la sienne.
Vous pouvez même « adopter » une star en allant sur le site : http://www.palmspringswalkofstars.com/
Prendre le téléphérique (s’il n’est pas fermé pour entretien)
Voici une autre star de Palm Springs : son téléphérique (aerial tramway). Construit dans les années 1960, il emprunte l’ascension de la chaîne du mont San Jacinto. 10 minutes dans des nacelles panoramiques et rotatives (mon Dieu…) pour arriver à 2600 mètres d’altitude. Il paraît que la vue d’en haut est magnifique. On peut y skier l’hiver où y monter en rando et explorer le Mont San Jacinto State Park. En haut, il y a même un resto. Comptez plus de 20 dollars le billet (adultes). Rho quel dommage, le téléphérique était en maintenance le jour où on y est passés (rire jaune, vu qu’on a un peu le vertige). Le visitor center est en bas.
> L’adresse : 1 Tram Way
Chercher les maisons de stars (et apprécier les autres)
Ancien « ghetto » de stars, Palm Springs et ses collines abritent bon nombre de leurs anciennes maisons. Dans les années 50-60, c’était la course à qui aurait l’architecture la plus avant-gardiste. Les plus grands architectes américains s’y sont mis. Elvis Presley, Judy Garland, Elisabeth Taylor et beaucoup d’autres y avaient leurs quartiers. En faire le tour est bien sûr devenu une attraction touristique.
Elvis en a eu plusieurs (ce qui nous a donné un peu de fil à retordre…). Une au 845 W Chino Canyon Road (un dessin le rappelle sur un panneau au milieu de la pelouse), mais la plus connue se trouve au 1350 Ladera Circle. Surnommée « the Honeymoon hideway », c’est là qu’Elvis et Priscilla se sont « cachés » pendant les premières années de leur mariage. Un sosie de Priscilla en propose la visite certains jours ! Tout autour, des maisons très modernes et relativement épurées, toutes entourées de gazon parfait… et synthétique.
Voir Twin Palms (et la louer si vous en avez les moyens)
La plus réputée de toutes ces maisons (ça ne se voit pas du tout de l’extérieur) est celle de Frank Sinatra, « Twin Palms ». Vous la trouverez au 1148 East Alejo Road. Elle n’est reconnaissable qu’à ses deux palmiers « jumeaux », qu’on voit de la route. Construite en 1947, elle est équipée d’une piscine en forme de piano. Il y a toujours sur le toit l’émetteur radio qui permettait au crooner d’envoyer la mélodie direct à ses studios. Comme beaucoup d’autres, on peut la louer. Comptez 1900 euros les trois nuits (mais on peut être huit).
> Par ici la visite : http://www.sinatrahouse.com/
> Le lien : http://www.admagazine.fr/architecture/articles/palm-springs-les-maisons-cultes-louer/986
Tomber sur la maison-musée déjantée de Kenny Irwin Jr.
C’est en cherchant les maisons de stars qu’on est tombé sur celle-ci. Et le choc était au rendez-vous. Imaginez donc : des robots roses, un père Noël noir, des ovnis, des chouettes… Bienvenue dans l’univers déjanté de Kenny Irwin Jr., artiste et inventeur local internationalement connu. Faites tout le tour et n’oubliez pas : « Smile, you’re on camera ». Le soir, tout s’allume.
> L’adresse : 1077 East Granvia Valmonte, à l’angle d’Arquilla road et à deux pas de Twin Palms.
> Le site internet : http://kennyirwinartist.com/
Jeter un oeil à la maison de Bob Hope
La Bob Hope’s house est si célèbre qu’elle est imprimée sur les cartes postales. Surnommée l’ovni, elle a été conçue par John Lautner, un architecte américain légendaire dont les constructions ont régulièrement été utilisées par Hollywood pour les décors de grands films. Cette maison de rêve, à Toluca lake, a entre autres un rocher au milieu (et une douzaine de salles de bain). Elle appartenait à Bob Hope, lui aussi légende de la télévision, mort à l’âge de cent ans. Apparemment, Madame Hope aurait fait changer beaucoup de choses dans la maison. Si vous avez un gros PEL, elle est en vente pour 50 millions de dollars.
Faire un tour au Living Desert Zoo and Gardens
On a dû faire sonner le réveil et sortir de Palm Springs pour aller visiter ce parc. Si l’hiver il y a des visites de nuit, en été, la basse saison et en raison des énormes chaleurs, il ferme à 13h30. On en a fait le tour sous une chaleur accablante. Sympa car il permet de découvrir les plantes et animaux du milieu désertique, mais on n’a pas adoré non plus. Car certains animaux ont vraiment de toutes toutes petites cages… (on ne tombera pas pour autant dans le débat d' »avaient-ils l’air heureux »). Ca a néanmoins été l’occasion de voir notre premier roadrunner (bip-bip!) et des cigales géantes. Les jardins à papillons et à hummingbirds sont vraiment très agréables et les enclos des félins sont très bien foutus (on peut les voir dormir dans des grottes-cavités vitrées). On a eu un coup de coeur pour les deux bébés ringtails (bassaris en français, de la famille des ratons laveurs) hébergés à la nurserie lors de notre passage. A la sortie, une chouette maquette géante avec train électrique et un magasin de souvenirs (particulièrement cher).
> Notre note : 2,5 pandas roux (sur 5). Ce sera confirmé par la visite quelques jours plus tard de l’Arizona Sonora Desert Museum, qui jouxte le Saguaro National Park (Arizona). Si vous devez n’en faire qu’un, ce sera celui-là.
> L’adresse : 47900 Portola Ave, Palm Desert. Entrée: 17, 25 dollars/pers.
> Le site : http://www.livingdesert.org/
Manger au « Trio » ou dans plein d’autres bons restos
Palm Springs a une jolie petite offre gastronomique. On a testé l’un des fleurons de celle-ci, le « Trio », un resto très gay-friendly, hype, design et savoureux. Déco jusque dans les toilettes, brumisateurs sur la terrasse. On a goûté les ribs, le steak de thon rouge et le sundae chocolat.
On a adoré même si notre soirée a été un peu gâchée par la présence d’une tablée insupportable de gonzesses très saoûles (et on était vraiment fatigués). Facture très honnête en plus.
> L’adresse : 707 N Palm canyon drive
> Le site : http://www.triopalmsprings.com/
Feuilleter un magazine spécialisé sur les animaux domestiques et faire fortune en trouvant une idée
Quand on arrive dans une ville et qu’il y a un peu de docs, je prends tout ce que je peux et je feuillette sur la route. S’il y a bien un magazine que j’ai dévoré d’une seule traite, c’est bien celui-ci : le « Desert pet companion ». Je l’ai même ramené. Vous allez dire que je suis sensibilisée aux animaux domestiques, mais il n’y a pas que ça : ici, chiens et chats sont des rois. C’est hallucinant. Dans les pages publicitaires : des spas, hôtels, photographes, garderies à la journée, litières design, piscines canines, « chaussures » de rando pour pattes… Incroyable.
En une : Carol Connors, la chanteuse (qui a entre autres chanté sur la BO de Rocky et a son étoile sur le walk of stars), raconte sa passion de toujours pour les chats abyssins. A l’intérieur, des articles pas mal foutus du tout. La palme revient à un portrait, celui de Joe Fanfa, ancien fermier en train de faire fortune avec sa société, « Got dooky?« . J’en ris encore. Car il faut traduire par « Vous avez du caca ? ». Joe a trouvé le filon : il ramasse les crottes de chien sur les pelouses synthétiques des riches habitants de Palm Springs. En plus il a l’air trop gentil.
Ça m’a donné quelques idées…
… ou gagner 5000 dollars en trouvant un chat
Autre preuve de cet amour inconditionnel pour les animaux ? Cette affiche, placardée sur Palm Canyon Drive, proposait 5000 dollars de récompense à qui ramènerait ce Persan à ses maîtres. On a cherché, cherché mais jamais trouvé. On a même un pote en France qui se proposait d’envoyer par avion celui de sa voisine qui lui ressemble, moyennant fifty-fifty. Je l’aurais rendu gratos…
Dormir au multicolore hôtel Saguaro
Je l’avais repéré dès la réservation des billets d’avion. Adulé, l’hôtel Saguaro (et son resto), multicolore (il est censé représenter une oasis dans le désert) est une attraction à lui tout seul à PS. Il appartient à la chaîne « Joie de vivre » (géniale, pour l’avoir testée à San Francisco).
> Notre expérience au Saguaro
> Pour réserver
> L’adresse : 1800 E Palm Canyon drive. Tarifs selon la saison (d’une soixantaine à plus de 200 euros).
Je ne sais plus pourquoi (la dispo, il me semble), la première fois, on avait finalement choisi l’hôtel Curve. Plutôt bien, avec des canapés flottant sur la piscine.
Traverser un champ d’éoliennes
Lorsque vous quitterez Palm Springs, n’oubliez pas de le faire en traversant un immense champ d’éoliennes. Il y en a plus de 3000 dans la ferme éolienne de San Gorgonio Pass, l’une des trois plus grandes de Californie. Il faut bien faire tourner toutes les clims du désert ! C’est en plus la route du magnifique Joshua Tree National Park, dont on vous proposera bientôt la visite. A deux heures à peine.
A proximité : le désert d’Anza-Borrego et la petite cousine de Palm Springs, Borrego Springs
je voudrais voir en photo la maison de polnareff je ne la trouve pas
Bonjour, Michel Polnareff s’est fait très discret à Palm Springs et nous n’avons pas l’adresse de sa maison, ni des photos. Il faut chercher et demander sur place
Bon séjour
Quel article. C’est vraiment très intéressant, les photos sont superbes. L’endroit à l’air atypique. Je ne manquerai pas de m’en souvenir si je vais en Californie.
On y passé très rapidement (arrêt dodo) après 4 jours de désert fin décembre. On a eu comme un choc au début, et puis on a trouvé un resto où l’on a bien bu et bien mangé ! Et l’hôtel (pas cher) avait une grande piscine extérieure chauffée, un jacuzzi et proposait un super méga petit-déj !
Oui, tout ce qui fait du bien. Delphine a adoré, je suis beaucoup plus réservé. Mais qu’on se le dise, dans le secteur, dans la vallée, Palm Springs est le coin le plus sympa. Le reste, c’est de l’empilement de villas