Roadtrip

Loneliest roadtrip 2024 #2 : la patate en Idaho avec supplément Montana

Article rédigé le 30 juillet 2024 , mis à jour le 16 septembre 2024

C’est le gros morceau de notre roadtrip d’été : l’Idaho. Cet état moins connu si ce n’est méconnu, est coincé entre les état de Washington et d’Oregon à l’ouest et le Montana et la Wyoming à l’est. Souvent effleuré par les roadtrippers qui visitent les états voisins, l’Idaho, le Gem State, mérite le détour. Cela fait des années qu’on vous en parle comme d’une pépite à aller découvrir en sortie de Yellowstone.

Nous, nous le connaissons déjà pour y être passés plusieurs fois mais ça fait un bail qu’on avait envie de s’y attarder encore plus longtemps pour le parcourir de bas en haut. Au programme de nos dix jours en Idaho : chutes, forêts, hot springs, routes, villages… Et bien sûr des patates ! Bah oui, Idaho Famous Potatoes ! Après, notre remontée du Nevada, voici l’Idaho. C’est parti.

Tracé RT 2024 Loneliest RT

Lundi 22/07/24. C’est à Jackpot qu’on dit au revoir au Nevada (que l’on retrouvera) pour entrer en Idaho. On change direct d’heure (on en « perd » une : il n’est plus 19h30 mais 20h30. Une mini heure de route nous sépare de notre point de chute pour la nuit, Twin Falls, où l’on va rester deux jours.
On y arrive, on s’installe à l’hôtel, un inn B&B historique très réputé, le Fillmore Inn.

On avait prévenu Denise qu’on serait là un peu tard… Nous tentons d’aller manger un petit truc dehors, mais l’histoire se répète: même les établissements indiquant fermer à 22 heures ont déjà baissé le rideau. Après trois tentatives, on se rabat chez notre « ami » Albertsons (qu’on surnomme « le Walmart sain »). Ce soir, c’est légumes (OMG, un avocat et du raisin!).

On s’installe dans notre suite, absolument magnifique. Les B&B ne sont pas forcément notre truc, mais celui-ci a l’air top : on est hyper indépendants, au rez-de-chaussée, et si bien installés qu’on se croirait à la maison (en plus rangé !).

Demain ? On reste deux jours à Twin Falls, et on a un programme assez chargé !

  • Notre hébergement : le Fillmore Inn (102 Fillmore St, Twin Falls). Note : 9/10. B&B charmant et pratique dans Twin Falls. Super breakfast et les écureuils sur le perron. Dommage, Denise a prévu de partir à la retraite à la fin de l’été. Voir et réserver. Voir les autres hébergements à Twin Falls
  • Nos bars et restaurants : The Star Hotel (246 W Silver St, Elko). Note : 7/10. Resto basque d’Elko. Un classique
  • Nos visites : Winnemucca, Battle Mountain, Elko (JM Capriola), Lamoille Canyon Scenic Byway, Wells, Jackpot

Mardi 23/07/24. Nous avons tellement bien dormi qu’on a quelques secondes d’hésitation au réveil : où sommes-nous ?! Ah ça y est, au Fillmore Inn, à Twin Falls, en Idaho, et Denise nous attend pour le petit-déjeuner ! Nous le partageons avec des Californiens fort sympathiques, après un show assez incroyable : une douzaine d’écureuils qui se balancent dans les arbres, pour venir chercher eux aussi leur breakfast, et des colibris qui se tapent un petit « sip » d’eau sucrée.

Entre une frittata et des fruits, Denise nous raconte sa vie, on blablatte… Adorable (et pas du tout « coinças »). On hallucine : elle a un bonjour à nous donner. C’est une Roadette qui, après la story Instagram d’hier soir, a mis un message pour réserver (c’est l’occasion de vous rappeler que vous pouvez le faire via le site, en Idaho, aux USA et même partout dans le monde si vous voulez soutenir Lost).

Ça y est, on a à peu près le programme de la journée en tête. Nous allons commencer par un tour en ville puis s’en éloigner un peu pour aller dans la campagne du sud de l’Idaho, le long de la Snake River. Il y a tout un chapelet de state parks (parcs d’état) : Ritter Island, Niagara Springs, Box canyon, Malad Gorge… Malheureusement, beaucoup sont fermés le mardi, voire le mercredi. Et on va laisser tomber les hot springs qu’on avait repérés (les Miracle hot springs) : il fait trop chaud et on va en croiser par dizaines dans les prochains jours. C’est parti pour le reste.


Commençons donc par la star de la ville de Twin Falls, pourtant un peu éloignée du centre : les gorges de la Snake river et leur fantastique pont, le Perrine bridge. Après un tour au Waterfront Park, qui permet de l’aborder depuis l’eau, petit arrêt au visitor center Buzz Langdon (3591 Blue Lakes Blvd N, Twin Falls), qui possède une des meilleures vues. Très sympa, avec des expos et plein de trucs made in Idaho et en forme de patate, l’une des autres gloires de l’état. En plus, ils offrent le café.

Les basejumpers (le Perrine Bridge est un lieu de saut légal qui ne demande pas de permis) se préparent mais ne semblent pas encore décidés à sauter du pont. On repassera. Il fait déjà super méga chaud mais occultons. Nous enchaînons d’autres points de vue, comme celui sur les Pillars Falls, accessible seulement par une petite marche.

Toujours sur la rim, nous faisons aussi un stop à l’Evel Knievel jumpsite C’est de là qu’en septembre 1974, le célèbre cascadeur (aux 433 os cassés, il est au Guinness) a tenté, avec sa moto fusée, de sauter par dessus la gorge de la Snake River. Un échec : son parachute de déclenche au décollage mais il parvient à revenir sur la bonne river.

Sur place, un mec nous explique qu’il n’a jamais remis les pieds en Idaho après ça (trop d’argent et de dégâts.

Allez, après brainstorming, on va « assurer » une autre grande attraction locale : les Shoshone Falls, surnommées « les chutes du Niagara de l’Ouest » (rien que ça). C’est vrai qu’elles sont absolument magnifiques, plus hautes (et moins bondées). Comme on y est à la mi-journée, on a droit à un immense arc-en-ciel à leur pied !

On peut faire une petite balade, y aller en canoë mais aussi en bateau. Le parc inclut aussi le Dierkes lake, un lac principalement dédié à la baignade (avec une « fausse » piscine). Si vous êtes en famille, c’est clairement THE place to be par ces températures, mais on passe notre tour.

Allez, c’est parti pour un lieu souligné en rouge sur notre to-do list : le Blue Heart spring, un trou d’eau bleu translucide accessible uniquement par l’eau, à une heure d’ici. Ouais, il fait vraiment chaud, on flippe un peu, mais on ne veut pas y renoncer.

Nous traversons des paysages agricoles ultimes (jaune blé à gauche, vert fluo champ de maïs à droite) et on traverse Buhl, une petite ville sympa avec de jolis panneaux, un énormmmme mur peint en hommage à la truite et plein de magasins d’antiquités (on y reviendra, j’espère !).

Presque au bout du monde, au milieu des champs, on trouve enfin le loueur de bateaux…. Il y a des vignes dans le secteur. L’Idaho fait beaucoup de vins, dont le drôle, ici, « Buhljolais » (qui nous rappelle la maison).

Oublions qu’on cuit sur place mais consolons nous, c’est moins pire que la bande d’ados super blonds qui gonflent leurs paddles en plein cagnard. Nous nous préparons, on se sur-crème (Delphine a explosé notre crème solaire qui tache à mort et finit sa vie dans une bouteille d’eau !), on nous explique le parcours et nous voilà partis.

La Snake River est magnifique, on croise de petites chutes, des canards, un pélican (!) et, tout au fond, voilà notre trou bleu ! On « gare » notre canoë sur le bord et JP se jette à l’eau. Pas facile : elle est à 14°C contre une quarantaine à l’extérieur. On voit la transparence, mais pour la voir comme sur les guides touristiques, il faut prendre un peu de hauteur (ce qu’il fait, en escaladant les rochers où l’on aperçoit, encore, des marmottes). Un ou deux groupes font du bruit et des mecs viennent se la péter en jet ski, mais ça n’enlève rien à la beauté des lieux.

Vue du ciel (Photo VisitIdaho)

Le retour, à contre courant, est un peu plus difficile, mais c’est heureux que l’on retrouve la terre ferme.
Ça nous a fatigués ! On avait prévu d’aller jusqu’au parc de Bruneau Dunes (voir le site officiel), de magnifiques dunes de sable, où l’on peut faire de la luge, mais franchement, une heure de route pour ne pas en profiter par cette chaleur nous pousse à laisser tomber pour cette fois….

Faisons plutôt une petite pause à Hagerman, au Snake River Grill (611 Frogs Landing, Hagerman). Bar à salade, plein de trucs locaux comme de la truite, de l’esturgeon et même des… cuisses de grenouilles. Nous faisons connaissance avec la Fry Sauce, mélange mayo-ketchup (oui, rien de fou) mais qui serait très Idaho (l’Utah aussi en réclame la paternité). Nous voulons juste boire un truc froid et grignoter un petit truc, et nous repartons, via une route magnifique, la Thousand Springs Scenic Byway, parsemée de sources, de chutes d’eau et autres merveilles (voir ici).

Il se fait tard mais on souhaite faire un dernier arrêt. Deux routes s’offrent à nous. Soit la route nord via Malad Gorge puis l’autoroute, soit la route sud. Nous choisissons la deuxième option avec un détour vers une curiosité du coin, Balanced Rock (Balanced Rock Rd, Castleford), l’un de ces rochers qui semble ne tenir que par la force du saint-Esprit… JP y court. On prend la route du retour, très belle, vers Twin Falls.

Le soleil rougeoie encore plus (il se couche une heure plus tard, vers 21 heures), dans un brouillard qui doit être dû aux fumées des feux de forêt de l’état…. Nous retournons voir le Perrine Bridge et bingo, les basejumpers sont à la manoeuvre. On les regarde sauter un bon moment. Mettez-vous côté droit du pont pour mieux les observer.

Ce soir, on va manger dehors. Il y a quelques adresses sympas en ville et on a prévu le coup cette fois, au cas où ils ferment plus tôt que prévu. On choisir le Milner’s Gate (205 Shoshone St N, Twin Falls), l’une des brasseries-bistros de la ville. Notre serveur, Josh, est incroyable (comme tous les Idahoans depuis le début, d’ailleurs…). La bouffe est top, une très bonne adresse.

Allez, comme dirait JP, il est temps d’aller mettre la viande dans le torchon.

  • Notre hébergement : le Fillmore Inn (102 Fillmore St, Twin Falls). Note : 9/10. B&B charmant et pratique dans Twin Falls. Super breakfast et les écureuils sur le perron. Dommage, Denise a prévu de partir à la retraite à la fin de l’été. Voir et réserver. Voir les autres hébergements à Twin Falls
  • Nos bars et restaurants : Snake River Grill (611 Frogs Landing, Hagerman). Note : 7/10. Un des restos d’Hagerman. La serveuse était adorable et la nourriture au rendez-vous. Milner’s Gate (205 Shoshone St N, Twin Falls). Note : 8/10. Excellent plan à Twin Falls. Menu inventif, très bien exécuté.
  • Nos visites : Twin Falls (Perrine Bridge, Shoshone Falls et Dierkes Lake pour 5$, Evel Knievel Jump Site), Buhl, Thousand Springs Scenic Byway, Blue Heart Springs (35$ les 2h de kayak biplace), Hagerman, Balanced Rock

Mercredi 24/07/24. Kayak et chaleur, nous sommes tombés comme des masses hier ! Il faut bien le petit-déj de Denise du Fillmore Inn à Twin Falls pour nous réveiller en plein avec des french toasts fourrés et arrosés du sirop de mûres ramassées dans son jardin…. Elle est super, elle va nous manquer ! D’autant que c’est bien ça, elle arrête le B&B en septembre.

Après plusieurs années ici, cette ancienne barmaid et « cigarette lady » à Las Vegas a décidé de prendre une retraite bien méritée et de faire une croisière tour du monde de plusieurs années (il faut absolument qu’on garde contact pour avoir des nouvelles !).

Elle nous apprend un truc marrant : il n’y a pas de moustiques à Twin Falls. Voilà…

On packte et on retourne à Buhl, petite ville à une vingtaine de minutes qu’on a traversée hier et qui a un « trail » de magasins d’antiquités.

Il y a donc plusieurs magasins d’antiquités sympas (et pas trop chers) dans cette petite ville. On les fait (presque) tous (Granny’s Drawers est fermé). Les gens sont définitivement sympas (« On est tous des Californiens venus chercher autre chose », rigolent-ils).

Nous trouvons 2-3 trucs pas chers (sacs à pommes de terre de l’Idaho, mason jars à moins de 10 balles, ce genre…). Big up à Parlor Antiques et Antique Ezel, sur le rue principale, ainsi qu’à la magnifique grange de Nehemain Picture Framing & Antiques (1553 4000 N, Buhl).

Nous faisons aussi un arrêt glace à l’enseigne que tout le monde nous a conseillés : Cloverleaf (205 Broadway Ave S, Buhl). Vue l’heure, on mise sur le milkshake (à la myrtille). Si vous avez du mal avec le lait frais, passez votre chemin ou choisissez la glace (#vécu).

La patronne engage la conversation, est toute heureuse de voir des Français. C’est reparti, dans ces coins, avec la fameuse question: « Mais qu’est-ce que vous faites là, vous vous êtes perdus?! ». Ça leur fait en tout cas super plaisir. « En Europe, vous ne nous aimez pas les Américains, non?! ». Mais bien sûr que si, of course !

On repasse à « TF » pour casser une croûte au resto « incontournable » selon Denise : l’Elevation 486 (195 River Vista Pl, Twin Falls), un resto hyper bien noté pour sa bouffe (même pas trop chère) mais surtout sa vue, au bord du canyon. C’est vrai. On fond encore de chaleur mais on se dévoue pour l’extérieur et profiter un max de cette vue qu’on adore. On quitte la ville par le fameux Perrine bridge.

Sur la route du nord, très droite, qui doit nous amener dans la Sun Valley, plus grande station ski de l’état, et les Sawtooth Mountains, on croise Shoshone et ses antiques, ainsi que les Shoshone Ice Caves, une curiosité à ne pas manquer si vous êtes fans de géologie et/ou de grottes. Elles sont glacées en permanence, même en été, quand il fait 38 comme aujourd’hui.

A peine plus loin, il y a une randonnée qui a l’air sympa, le Black Magic Canyon of Big Wood River. Nous en faisons quelques mètres.

On devine les Sawtooth Mountains au loin. Mais d’abord, il y a Sun Valley. Ils nous disent tous que c’est un coin de millionnaires, un Jackson Hole d’ici. Nous traversons des petites villes sympas (et qui font très montagne-ski) : Bellevue, Hailey… Les gens doivent rentrer d’une journée outdoor, car en face, ça « bouchonne ».

Arrêt à Ketchum, une des villes de Sun Valley, dont le centre (la rue principale) est fermée pour travaux. On passe juste sur la tombe d’Ernest Hemingway (1026 N Main St, Ketchum), qui a fini ses jours ici, on marche un peu en ville, on jette un oeil au gigantesque Sun Valley Resort (1 Sun Valley Rd, Sun Valley) et on reprend la voiture pour le Galena summit (2652m), la montagne, qu’on espère peuplée d’animaux en cette fin de journée.

L’horizon est brouillé (comme il l’a été toute la journée), certainement un mélange d’orage et de fumées de l’incendie. Cela fait plus d’une semaine que l’on surveille la situation. Un feu important, le Bench Lake Fire, s’est déclaré dans le secteur du Redfish Lake, à une dizaine de kilomètres de Stanley, une ville qu’on adore.

Nous avons décidé de maintenir notre venue à Stanley. C’était tellement notre rêve de revenir ici. Même si le ciel menace, la route est magnifique ! On croise notre première « biche » (cerf mulet), des écureuils, des grues, des antilopes…. On voit aussi l’incendie au loin, et le camp des pompiers. On arrive assez tôt à Stanley, notre petit paradis.

Nous avons donc dégoté des chambres dans le gros motel de la ville, le Mountain Village Resort (220 Eva Falls Ave, Stanley, voir et réserver), alors que tout était complet, et c’est une super surprise: c’est mignon, il y a une supérette, un resto, des hot springs… Et même un double arc en ciel !

On va d’ailleurs en profiter et manger sur place. « Petit » burger, wings (ils font aussi plein de viandes, du chili… d’elk, etc), c’est très bon (et ça ferme à 22 heures). Cherry on the cake, ça s’est rafraîchit : pas de clim ce soir (et même un jean).

Demain ? On reste dans le coin.

  • Notre hébergement : le Mountain Village Resort (220 Eva Falls Ave, Stanley). Note : 8/10. Resort de montagne placé stratégiquement. Il y a tout ce qu’il faut sur place. Voir et réserver Il existe quelques autres hébergements en ville, à réserver en direct.
  • Nos bars et restaurants : Elevation 486 (195 River Vista Pl, Twin Falls). Note : 8/10. Rien que pour la vue. Mountain Village Restaurant (220 Eva Falls Ave, Stanley). Note : 8/10. Il y a tout ce qu’il faut pour se restaurer à Stanley
  • Nos visites : Twin Falls, Buhl (antiques et Cloverleaf), Shoshone, Sun Valley, Ketchum, Galena Pass, Stanley

Jeudi 25/07/24. « Housssekeeeeeepingggg ! » entend-on au réveil (ce sont les femmes de ménage). De toute façon, le lever de soleil était raté, trop de brouillard. On prend un peu le temps ce matin, d’autant qu’il faut qu’on change de chambre : comme on l’a déjà dit, on a galéré pour trouver une chambre à Stanley, et aucune n’était disponible deux nuits de suite… Sympa, l’équipe nous déménage de deux portes. Cet établissement, le Mountain Village Resort, est décidément vraiment cool.

Tandis qu’on avale un café, le soleil arrive ! On file. Cela fait longtemps que nous sommes fous amoureux de Stanley, où l’on est déjà venus trois fois… Plus nature, moins guindée que d’autres villes du secteur (à notre goût en tout cas), c’est la « porte d’entrée pour la Sawtooth Mountains wilderness area, une zone nature immense de 11 700 km2. Un terrain de jeu gigantesque.

Le secteur de Redfish Lake étant toujours en proie à l’incendie (ils ont réussi à en circonscrire 45%), on part dans l’autre sens, à la recherche de hot springs, des sources chaudes naturelles où se baigner, d’animaux (c’est le terrain de jeux de dizaines d’animaux, ours, wolverine, cerfs…) et de ghost towns, villes fantômes dont on est aussi très friands. On suit la fantastique route 75 en logeant la non moins merveilleuse Salmon river.

En remontant la route 75, on repère les hot springs : Boat Box, testé la dernière fois, à l’époque où il y avait une baignoire, Sunbeam et Cove Creek, qui aura notre préférence au retour.

Après avoir tourné en direction des villes fantômes, dans le Yankee Fork Gold Dredge, nous sommes étonnés de trouver une « Gold dredge » au milieu de nulle part. Une « drague », qui a permis de chercher de l’or dans les années 1940-50, dénaturant au passage le paysage le long de la route. Cette drague est maintenant un musée et un gift shop.

Cette piste de montagne, qui permet de rallier Challis par la montagne, rassemble plusieurs villes fantômes. Bonanza ne rassemble plus que quelques bâtiments presque effondrés et un cimetière, étonnant, mais Custer est un petit bijou, sauvegardé par ses habitants; il y a d’ailleurs un peu de monde. Il reste une quinzaine de bâtiments de cette ville construite sur la prospection d’or et qui a compté jusqu’à 600 habitants en 1896, avant de devenir ghost town de 1910.

Ne manquez pas l’école, l’Empire Saloon, ou encore la maison la plus cossue du village. On peut même sonner la cloche de l’école…

L’affût de bestioles est un peu décevant : on n’a encore vu que quelques écureuils, des oiseaux, à peine la queue d’une biche et… une cigale (au moins elle chantait super bien).

De ce côté, nous ne voyons pas tant la fumée des incendies que ça, mais le soleil tape. C’est l’heure d’une petite pause. On a hésité à partir avec un pique-nique ce matin, mais il y a un endroit perdu au milieu de la route qui a l’air très sympa : le Sunbeam Café (100 Yankee Fork Rd, Stanley), au Sunbeam village, à côté des Sunbeam hot springs. Très Sunbeam quoi…

La cuisine est simple, mais fraîche et saine (il y a des salades, des trucs organiques, des desserts)…. On s’installe en terrasse pour un burger saumon (ils marquent la table non pas avec un numéro mais un chapeau rigolo). C’est bon mais pas très nourrissant, alors on se finit avec un scone en dessert.

Sur le chemin du retour, après nos repérages, on s’arrête enfin dans un hot springs. Ce sera Cove Creek, qui nous a le plus plu ce matin (il n’y avait personne et il est assez « profond » au bord de la rivière). On le partage avec des fans d’outdoor du Colorado qui s’y sont arrêtés en bateau et un jeune de l’Utah qui backpacke. C’est tellement cool de faire toutes ces rencontres!

Direction Stanley et notre hôtel, le Mountain Village Resort, qui a ses propres sources chaudes, qu’on a réservées pour 18 heures. Elles sont petites, donc leur accès est limité. On a choisi cet horaire pour n’avoir ni trop chaud ni trop froid et profiter du paysage. Il est possible d’y aller de nuit, sachant que le ciel de Stanley est réputé parmi les plus clairs pour admirer les étoiles, mais avec la fumée de l’incendie on a eu un doute.

Grand moment : non seulement les sources sont géniales (il y a un petit bain semi-intérieur, ils en construisent d’autres, et un autre en pleine rivière), mais on se retrouve avec un groupe de motards adorables. Ils sont une quarantaine de fans de motos vintage anglaises, les Velocettes, à parcourir les USA chaque année, et sont hyper nombreux à parler français, ce qui, soyons honnêtes, arrive rarement. On passe un super moment, à rigoler et à se détendre (ces sources sont vraiment géniales).

Nous remontons en voiture, pour notre traditionnel « affût »/séance d’observation des animaux de fin de journée. Avec les fumées, qui désormais sont bien visibles, le soleil est devenu un énorme rond rouge qui se reflète sur la Salmon River. Magique. On quadrille le secteur sans grand résultat jusqu’à, finalement, une harde d’une cinquantaine de wapitis… Wow. Nous rentrons fêter ça au resto de l’hôtel, comme hier (c’est pratique et l’un des seuls ouverts après 21 heures…

Demain ? On quitte Stanley (à regret) pour prendre la route de Boise, la capitale de l’Idaho.

  • Notre hébergement : le Mountain Village Resort (220 Eva Falls Ave, Stanley). Note : 8/10. Resort de montagne placé stratégiquement. Il y a tout ce qu’il faut sur place. Voir et réserver Il existe quelques autres hébergements en ville, à réserver en direct.
  • Nos bars et restaurants : Sunbeam Café (100 Yankee Fork Rd, Stanley). Note : 7/10. Bon et sain dans un super cadre mais il manquait un peu de quantité pour nous rassasier. Mountain Village Restaurant (220 Eva Falls Ave, Stanley). Note : 8/10. Il y a tout ce qu’il faut pour se restaurer à Stanley. Sawtooth Luce’s, Papa Brunees, ou le Sawtooth Hotel sont aussi des valeurs sûres
  • Nos visites : Stanley, route 75 et les hot springs (Box Boat, Cove Creek, Sunbeam…), Yankee Fork Gold Dredge, Bonanza, Custer, Stanley Lake

Vendredi 26/07/24. On n’a pas regardé les étoiles la nuit dernière en se disant qu’on ne verrait rien avec les fumées des incendies. Stanley et ses environs sont classés en « Dark sky reserve », l’un des endroits où on peut le mieux observer la voie lactée. Et qu’apprend-on ce matin ? Qu’il y a eu une aurore boréale dans l’Idaho ! (on n’en a encore jamais vu et on rêve).

On se prépare assez vite, tandis qu’on entend nos copains motards partir les uns après les autres dans des vrombissements délicieusement vintage (selon l’appréciation de chacun !).

Nous profitons encore un peu de Stanley, la rivière, un magasin super (Made in Idaho) et, oh, des biches ! Comme quoi, c’est souvent vrai, on a plus de chance de les rencontrer en pleine ville, grignotant de l’herbe fraîchement arrosée, que dans la forêt.

Prenons la route, direction Boise, la capitale de l’état. Et pas par n’importe quelle route : la magnifique Ponderosa Pines scenic byway, en longeant, cette fois, la Payette river. Objectif : se baigner dans les hot springs, qui existent par dizaine dans la région. On en connaît déjà certains et on a fait une petite pré-sélection.

Après avoir croisé une nouvelle harde de wapitis et quelques grues, on commence par ceux de Bonneville, les Bonneville hot springs. Ils ne sont pas au bord de la route comme ceux d’hier, mais au bout d’un camping. Il faut marcher un peu (un bon kilomètre aller-retour) et payer 5 dollars, « day une fee » valable dans toute la forêt. Un panneau indique qu’on est non seulement en territoire ours mais aussi du lion des montagnes (manquerait plus que ça !).

Le soleil s’est remis à taper, on suit le chemin, au milieu des papillons (trop bucolique) pour arriver aux sources chaudes. Elles sont hyper grandes, avec de nombreux bassins (chaleur et profondeur diverses) et on n’est qu’une poignée. On teste chacun des petits bassins et on remonte. Gros coup de coeur ! Sur le haut du site, on retrouve une petite cabane dans laquelle se trouve une baignoire.

En continuant sur la route, on laisse de côté d’autres sources (hyper aménagées, on est plus en mood nature) mais aussi, au niveau de Lowman, les Kirkham Hot Springs. Très belles, en bord de rivière, mais très faciles d’accès (ce qui amène tout de suite plus de monde), on les avait déjà testées lors de notre dernier passage dans la région.

Alors, nous avons jeté notre dévolu sur les suivantes, les Pine Flats hot springs, en pleine forêt. Il faut tourner sur la Banks Lowman Rd en arrivant dans la ville de Lowman. Nous avions noté « un peu de marche », mais en réalité, il y en a plus qu’aux précédents… Surtout, ça se corse. Pensez à prendre de bonnes chaussures. Il faut une petite quinzaine de minutes pour arriver aux sources, en bord de Payette River.

Les sources sont magnifiques (assez en hauteur au-dessus de la rivière) mais elles sont beaucoup plus difficiles d’accès: il faut crapahuter dans la forêt et parfois « escalader » les rochers glissants… Du coup, à l’arrivée, on est tout seuls ! JP adore, Delphine est en panique totale (« On va mourir ! On va glisser dans la rivière et on nous retrouvera à Boise »).


Demi-tour, on fait une pause springs pour aujourd’hui et on va retrouver la civilisation. Cap sur Idaho City.

Nous arrivons en début d’après-midi dans cette petite ville, ghost town bien vivante, dont on ne garde pas un super souvenir. La dernière fois, avec un problème de voiture (pare-brise étoilé), on avait réussi à retrouver du réseau au visitor center. Cette fois on a plus de temps! Il y a pas mal de visiteurs et des locaux qui nous paraissent délicieusement rebelles.

La ville, « dont les rues sont pavées d’or », comme l’indique le panneau d’entrée (à l’ouest de la ville), est née de la rue vers l’or en 1862. A son firmament, il y avait 200 magasins en ville, trois douzaines de saloons et 7000 habitants. En 1864, c’était la plus grande cille du nord-ouest, devant Portland, Oregon.

Autour de la rue principale (surprise, elle s’appelle Main St), la ville compte un quartier historique avec de très jolis bâtiments (Idaho World, qui accueillait le journal), quelques échoppes, un musée (le Boise Basin museum)…

On va manger un bout au saloon. Il y en a deux, le Gold Mine et le Diamond Lil’ (409 Main St #407, Idaho City). On choisit ce dernier pour sa déco: il y a plein d’objets anciens, c’est un « musée de l’argent » (il y a des billets partout au plafond). Le barman nous fait plein de blagues (« La cuisine est fermée », « OK ça arrive dans deux heures »). « Well, we have no money, we can’t pay you!  » (ahah nous aussi on sait faire). On avale deux sandwiches très corrects en suivant (en décalé) le live de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris.

Baladons-nous encore un peu et on cherche désespérément le panneau d’entrée de la ville (au slogan « La ville où les rues sont pavées d’or ») : il était caché par des petites filles qui vendent de la limonade.
Nous sommes maintenant à moins d’une heure de Boise, la « grande ville » où l’on va passer la nuit.

Nous arrivons en début de soirée à « Boy-zi ». Nous y sommes déjà venus, mais l’expérience avait été un peu faussée car c’était le week-end du Labor Day. Après un passage devant l’iconique dépôt de train, on checke-in d’abord à notre hôtel, l’Anniversary inn (1575 S Lusk Pl, Boise, voir et réserver). Un établissement qu’on « rêvait » de tester (il y en a trois autres, deux à Salt Lake City et un à Logan, en Utah), avec des chambres à thème, toutes différentes.

Bon, apparemment, c’est clairement un établissement à anniversaires pour couples (il y a plein de cocktails, de chocolats et de trucs romantiques en supplément). On a choisi la chambre Jungle, sur le thème d’un safari en Afrique. Elle est au sous-sol mais grandiose, avec un éléphant géant dans la baignoire, de fausses plantes, des peintures de lions, des draps léopards…

Il y en a sur le thème de l’océan, du far-west, de l’équipe des Broncos, de Roméo et Juliette, etc etc. Ça nous rappelle vite fait notre chambre grotte au cultissime Madonna Inn de San Luis Obispo de Californie.

Nous la quittons pour nous lancer dans une autre jungle : celle d’un vendredi soir à Boise. J’exagère un peu, la ville reste à taille humaine, mais c’est un peu galère de trouver une place car tout le monde est de sortie. C’est la fête dans le quartier basque, le Basque Block, (il y a une communauté importante ici, comme nous vous l’expliquions aussi en traversant le nord du Nevada) et au centre-ville. On refait le tour de la ville, le parc et la balade le long de la Greenbelt et de la rivière, le Capitole, le centre, son allée street art (Freak Alley Gallery)…

Nous finissons la soirée dans un resto super (il y en a plein ici) : le Westside drive-in. Il y en a deux mais le plus beau est celui-ci (1929 W State St, Boise). Un diner à l’ancienne, tout rose, rendu (encore plus) célèbre par le chef Guy Fieri dans son émission food.

La carte est immense, les prix tout petits (burgers à partir de 3 dollars) et les spécialités sont la sauce « fry » et la glace patate. Pas à base de pomme de terre (on en a goûté, déjà, et la texture est incroyable) mais en forme de (la glace est à la vanille). On se prend un burger hawaïen et un sandwich club (énormes et très bons) et on goûte la spécialité locale, très rigolote. Il y a même un (mini) menu pour les chiens.

Allez, l’Afrique nous attend et le replay de la cérémonie d’ouverture des JO. D’ailleurs, ici, il y a un parc décoré pour l’occasion, avec un escargot français géant.

Demain ? On traîne un peu à Boise et on prend la direction de McCall, où on restera deux nuits

  • Notre hébergement : Anniversary Inn (1575 S Lusk Pl, Boise). Note : 7/10. Des chambres à thème, que demander de plus ? Voir et réserver. Dormir ailleurs à Boise, il y a le Renegade, l’Avery, le 43 qui se dégagent
  • Nos bars et restaurants : Diamond Lil’ (409 Main St #407, Idaho City). Note : 7/10. Super deco en plein centre et burgers très honnêtes. Westside Drive-In (1929 W State St, Boise). Note : 8/10. Bon plan et authentique US. Vous y croiserez plein de locaux. En plus, le panneau lumineux est canon
  • Nos visites : Stanley, Ponderosa Pines Scenic Byway et les hot springs (Bonneville, Kirkham, Pine Flats…), Idaho City (main St), Boise (train depot, greenbelt, capitole, Basque Block, Freak Alley Gallery…)

Samedi 27/07/24. Le petit-déj nous attend devant la porte de l’Anniversary Inn de Boise. C’est vraiment un hôtel à virée de couple, il y a des jeunes mariés un peu partout). Nous prenons une douche-éléphant et, sympa, on peut jeter un oeil aux autres chambres (occupées, une fois libérées), qu’ils laissent ouvertes exprès. On avait hésité avec la « forêt enchantée » et l’Egypte (qui est culte! ). C’était rigolo, on refera volontiers quand on retournera dans le coin de Salt Lake City

Le temps est maussade, ohlalala ! Nous sommes dans une espèce de brume due aux fumées des incendies du nord-ouest et du Canada, qui ne nous lâchera pas de la journée (et pourtant il fait chaud). Repartons à la découverte de Boise.

Capitale d’état à taille humaine (240 000 habitants, 750 000 pour la métropole), Boise est vraiment une ville en plein développement, avec une tendance trendy-montagne-beer assez marquée. Nous l’avions déjà remarqué en 2019, c’est encore plus prononcé. La ville est branchée, verte, graffée, de nouveaux habitants s’installent régulièrement. Un peu un Des Moines (Iowa) de l’ouest, un Bend (Oregon) en plus grand.

Nous commençons par un tour dans le parc, le Julia Davis Park, du nom de pionniers du secteur, qui sont venus chercher de l’or et ont fait fortune avec des vergers. C’est ici qu’on trouve la plupart des musées : l’Idaho State museum, le Musée d’art de Boise (le BAM, assez réputé) et aussi le zoo (355 Julia Davis Dr, Boise).

Pas mal d’enclos sont en travaux et les activités annulées en raison de la qualité de l’air (qu’on ne sent pas encore). Le tour est sympa, pas cher (une douzaine de dollars) et des efforts affichés en faveur de la conservation des animaux (en particulier en Afrique). Non loin de Boise, notons aussi le World Center for birds of prey (5668 W Flying Hawk Ln, Boise), centre de référence dédié aux rapaces.

Nous poursuivons au centre-ville, au « Jump ». Une espèce de structure/lieu de rencontre avec de l’art, des activités, des travaux manuels… On est surtout venus y revoir l’escargot français des Jeux olympiques, avec béret et foulard. Il n’a pas de nom, mais des « Edscargot » et autres jeux de mots ont été proposés… Très sympa.

On continue avec quelques magasins, dont Re Pop Gifts (210 N 10th St, Boise, ID 83702), incroyable Il est d’ailleurs « plus une expérience qu’un magasin« .

Alors que leur rue est en pleins travaux, ils se donnent du mal : un groupe attire le chaland et les vendeurs font le show avec des casques de chantier ! Il y a des centaines de trucs inutiles : une lampe patate tactile, des produits dérivés de franchise et de stars, des déguisements pour chat… Ils nous donnent un petit sac cadeau, avec plein de goodie : « Faites comme les rues de Boise, refaites vous une beauté tout le temps », « J’ai survécu aux travaux du centre », etc.

The Record Exchange (1105 W Idaho St, Boise), déjà visité par le passé, est du même acabbit, la musique en plus.

L’heure tourne, on va manger un bout. Il y a plein d’adresses, et de bonnes adresses à Boise. Par le passé, nous avions déjà testé le Bittercreek Alehouse, le Diablo & Sonq. Il y a aussi plusieurs Boise Fry company, où l’on peut commander ses patates et frites de plein de façons et coupes différentes.

Finalement, nous choisissons une…. brasserie, la Boise Brewing Company (521 W Broad St, Boise). Excellent. La bière est délicieuse (#wheatananas) et la nourriture classique mais très bonne. Notre serveuse est géante (elle frôle le mètre 90) et proportionnellement adorable (comme décidément 99,99% des Idahoans jusque-là).

On fait encore un saut au magasin Idaho Made (108 N 6th St, Boise), plein de produits artisanaux et de t-shirts sur les barbus (« I love big beards and i know it », « Respect the beards »…) Car c’est vrai qu’il y en a beaucoup en ville, comme les tatouages.

On s’active un peu pour aller visiter l’ancienne prison, l’Old Idaho penitentiary (2445 Old Penitentiary Rd, Boise). JP adore (!) et il était fermé lors de notre précédent passage. Il a servi pendant un siècle, de 1872 à 1973. C’est l’un des quatre pénitenciers territoriaux qu’on peut visiter aux Etats-Unis, avec Yuma (Arizona), Eastern State (Philadelphie) et Laramie (Wyoming). Rien à voir avec la visite d’Alcatraz, prison fédérale mais c’est intéressant

On découvre les conditions de vie des prisonniers, leurs cellules, leur vie. Ils ont été 13 ou 14 000 à vivre ici. Moment plus difficile toujours avec le couloir de la mort et la salle de pendaison. Une dizaine de prisonniers ont été exécutés ici, dont Raymond Snowden, le dernier en 1957… 129 sont morts ici au total.

Parmi les prisonniers, il y a eu deux Français. Et un chat mascotte, autorisé par les gardiens, qui a sa tombe (et plein d’objets au gift shop), Dennis. Il est resté 16 ans à l’intérieur de la prison. A savoir, il y a une giga expo sur les armes à travers les âges…

Un dernier tour dans un grand magasin d’antiquités et on monte en voiture. L’après-midi est déjà bien avancée et McCall, notre camp de base pour les deux prochaines nuits, à 2 heures d’ici.

Cap sur le nord. Nous empruntons une magnifique route, la 55 (aka Payette River scenic byway), qui traverse différents paysages, des forêts de pins ponderosa, des montagnes et suit la rivière du même nom. Le paysage est un peu gâché par la fumée, toujours présente, presque plus que les jours précédents… La rivière est tantôt calme, tantôt déchaînée pour le plus grand plaisir des amateurs de rafting.

On peine à voir le fer à cheval d’Horseshoe Bend, l’autre, celui d’Idaho, et on traverse différentes petites villes qui ont l’air toutes plus sympas les unes que les autres comme Cascade ou Donnelly.

Nous arrivons avant la nuit à McCall. Notre hôtel, le Scandia Inn, a l’air chouette, mais le concert du soir vient de se terminer. On s’installe et on file chez Albertson’s pour se ravitailler. Ce soir, ce sera diner in-da room, sushis salade dans la chambre.

Demain ? On reste à McCall et on va profiter de la nature environnante

  • Notre hébergement : Scandia Inn (401 N 3rd St, McCall). Note : 8/10. Motel bien placé, propre, trendy avec un hot tub, de quoi faire des smore’s. Parfait pour les roadtrippers. Voir et réserver. Dormir ailleurs à McCall. On conseille aussi le Shore Lodge et l’Hotel McCall
  • Nos bars et restaurants : Boise Brewing Company (521 W Broad St, Boise). Note : 9/10. Bières et bouffe, un presque parfait
  • Nos visites : Boise (zoo, Julia Davis Park, greenbelt, Old Idaho State Penitentiary), Payette River Scenic Byway, Horseshoe Bend, McCall

Dimanche 28/07/24. Ça tire un peu ce matin. Pourtant, le soleil est de retour, toujours un peu caché par les fumées des incendies. On attrape un petit-déj à la réception, on se fait un petit brainstorming… On a envie de voir plusieurs choses à McCall, mais comme beaucoup d’endroits ferment tôt, il faut qu’on les prenne dans le bon sens

Nous embarquons un pique-nique et on tente d’aller découvrir le centre-ville, en bordure du magnifique lac Payette, qu’on peut le découvrir avec des croisières et même des pédal parties, comme les pédalos bière sur terre. Ce lac naturel d’altitude (1500m environ), non loin de Brundage Mountain, station de ski l’hiver, est bien connu des Idahoans. C’est dimanche et toute la ville est bondée : tout le monde vient bruncher, mettre son bateau à l’eau, ou manger une glace géante chez Ice Cream Alley… Une tradition, elles sont énormes, de la « taille d’une montagne »…

Nous, on galère un peu à se garer mais on y arrive ! Première étape : la photo souvenir avec la statue d’ours (à l’Art Roberts park). L’ambiance est très « mixte »: il y a à la fois des familles qui sortent le pique-nique, des mecs qui font les « kékés » en poussant leur hors bord à fond les manettes…

Nous longeons le « waterfront » et entrons dans quelques magasins (bien sympathiques!), avant de prendre la route du nord.

A une quinzaine de minutes de là se trouve la partie nord du state park (parc d’état) de Ponderosa, qui abrite l’une des merveilles de l’Idaho : les « Meanders » (méandres) de la rivière Payette, des eaux hyper calmes, paradis du paddle, kayak and co.

Allez, on signe pour deux heures de paddle (Delphine) et kayak (JP). L’entrée du state park est de 7$ la voiture. La fumée gâche un peu l’effet, mais les eaux sont d’une transparence… Pour une fois d’ailleurs, le gilet de sauvetage est optionnel, puisqu’on a pied partout.

Nous nous perdons avec plaisir dans ces mini bras d’eau. On est seuls pendant des dizaines de minutes puis, d’un coup, c’est l’embouteillage : musique à fond, teufs, familles nombreuses et multi-chiens à bord ! C’est fan-tas-tique. Seul regret ? On n’a pas vu de « moose » (orignal) alors qu’ils se montrent très régulièrement ici.

Photo du site https://backwoodsadventuresmccall.com/

Une fois revenus à terre, on retente notre chance en allant pique-niquer autour de notre terrain de jeu. JP nous concocte l’un de ces ses picnic sandwiches dont il a le secret : plusieurs sauces, plusieurs fromages, des « sprouts » (graines germées), fromage, viande et texas toast comme pain (le reste est un secret qui relève du divin). Le tout accompagné de chips aux pommes de terre d’Idaho et de fruits (si si).

Bon, qu’est ce qu’on fait ? On va poursuivre la découverte du Ponderosa state park, la partie de la péninsule, en repassant par McCall.

Cette partie, sur une péninsule qui s’avance dans le lac, permet de prendre de la hauteur et de voir des animaux (l’ours et le lion des montagnes fréquentent aussi le coin). A la chouette heure, où le soleil donne une dernière fois de ses forces avant de se coucher, on va au bout de la route, aux Narrows Overlook. Sur le chemin, nous rencontrons plein de cerfs mulets (mulets deers) avec des bébés (on dirait des Bambi, trop chous).

Bon, n’aimant pas rester sur un échec (et encore moins des regrets), on dit adieu à toute soirée potentielle (lol) pour retourner tenter notre chance dans les méandres des élans… On donne tout ! Best spots, bords de rivière, observation par le toit ouvrant (oui, notre Nissan Rogue en a un, autant l’utiliser), au péril de notre peau (les moustiques sont taquets) mais rien. Delphine croise Sharlie, le montre du loch Ness local…. Ou en tout cas un jeu pour enfant.

Alors, on va se consoler dans le dernier resto ouvert après 21 heures (ou presque), le Lardo’s Grill & saloon (600 W Lake St, McCall). Un drôle de nom qui cache une drôle d’histoire. Lardo, ancien camp minier, tient son nom d’un accident de camion. Le conducteur transportait du lard et du dough (pâte). Tout a dégringolé et il criait « Lard ! Dough ! Lardoooooo ».

Bonne surprise, c’est joli, sympa, et plutôt bon. La carte est immense et assez variée (c’est le moment pour des spaghettis-boulettes).

De retour à l’hôtel, le Scandia Inn, c’est too late pour les s’more’s (ils ont éteint le brasero à 22 h) mais encore temps pour un petit jacuzzi. On y rencontre Jerry, un pompier du Nouveau-Mexique qui vient d’arriver en ville pour prêter main forte sur un autre incendie, celui de Lewiston, plusieurs heures au nord.

Demain ? On reprend la route et on quitte l’Idaho pour une nuit, avec une incursion dans le Montana.

  • Notre hébergement : Scandia Inn (401 N 3rd St, McCall). Note : 8/10. Motel bien placé, propre, trendy avec un hot tub, de quoi faire des smore’s. Parfait pour les roadtrippers. Voir et réserver. Dormir ailleurs à McCall. On conseille aussi le Shore Lodge et l’Hotel McCall
  • Nos bars et restaurants : Lardo’s Grill & Saloon (600 W Lake St, McCall). Note : 7/10. Saloon de la ville, ouvert tard. Carte gigantesque et lieu convivial. Validé. Autres restos qui ont l’air bien : la Salmon River brewing, la McCall Brewing, My Father’s place, Rupert’s ou le resto du Shore Lodge (plus chic), le bistro 45, le Steamers…
  • Nos visites : McCall (centre avec Art Roberts Park, Legacy Park, shopping), Payette Lake, The Meanders (location de kayaks et paddles chez Backwoods sur place, pas de résa, paiement en liquide), Ponderosa SP

Lundi 29/07/24. Bye McCall, c’était cool ! Un dernier tour en ville et un dernier « affût » (vain) d’élan sur le côté est du Payette Lake et dans les Meanders. Au fait, on peut se balader dans le secteur en voiture et à pied, pas seulement en bateau.

Ne tardons pas. On prend la route, car on a une longue tirée aujourd’hui (plus de 5h30) pour rejoindre Missoula et changer d’état (le Montana). On passe par le 45e parallèle, puis on change deux fois de fuseau horaire, perdus entre « Mountain Time » et « Pacific Time ».

Sur notre route, beaucoup de travaux. Il faut dire qu’ils n’ont pas beaucoup de fenêtre de tir dans l’année pour le faire, neige olige.

Longeant la Salmon River, on traverse une poignée de « villes » : Riggins et White Bird, dans une vallée improbable. Non loin de cette dernière, vous trouverez un site géré par le NPS, un petit abri sur un pullout. Il commémore la bataille de White Bird, point de départ de la guerre des Nez-Percés en 1877.

Arrêt à la « grande ville » Grangeville pour casser une petite croûte et mettre de l’essence avant d’attaquer la montagne. On choisit le « meilleur restaurant de ville », Seasons (124 W Main St, Grangeville). On va dire qu’il n’est pas cher et qu’on a pu manger.

C’est parti pour la Northwest Passage Scenic Byway, route pleine de virages pendant 160 km au moins. C’est le passage emprunté par Lewis et Clark lors de leur expédition en 1805. Après Kooskia, elle longe la rivière Lochsa avant de monter au Lolo Pass et de redescendre sur Lolo puis Missoula. Au total, dans l’Idaho, elle fait 325 km, de Lewiston à Lolo Pass, suivant les routes 12 et 13. Nous faisons la portion Grangeville-Lolo Pass.

« On se croirait vraiment dans Rambo ! », n’a de cesse de répéter JP, au bord de la rivière, les sapins en vue.

Bon, en fait, on n’avait pas compris qu’on changeait d’heure non pas une mais deux fois. Nous pensions gagner une heure mais, non, nous arriverons tard à Missoula. Sur la route, on arrive à Lowell, une des seules communautés dans ce secteur, abritant le Three Rivers Resort.

Magnifique route et on récupère du soleil… La fumée disparaît progressivement même si nous sommes cernés par les feux. Nous nous arrêtons au Devoto Memorial Cedar Grove. Cela peut être un petit arrêt sympa pour un pique-nique. Ce bois réunit des cèdres qui peuvent avoir jusqu’à 2000 ans. Certains ont une taille semblables aux Redwoods de Californie du Nord.

On chasse encore le « moose » (il y a vraiment beaucoup de panneaux!).

Après Lolo Pass puis Lolo, et un énorme changement de paysage, on arrive à 20h15 à Missoula. Cette ville universitaire du Montana est très agréable à vivre, semi trendy outdoor, à deux pas des forêts.


Nous y sommes déjà passés en coup de vent, mais cette fois on va y dormir.

Les hôtels étant assez chers (bien qu’on soit lundi), on a tenté un vrai pari : un vieux motel en cours de renaissance, le Bel Aire (300 E Broadway St, Missoula, voir et réserver), hyper mal noté sur Google, 2.8. Ça commence mal, personne à l’arrivée… Mais finalement des jeunes (très sympas) arrivent. On file : il est 20h45, et même s’il y a des restos qui ferment tard, beaucoup s’arrêtent à 21 h (et on ne sait jamais si ça veut dire 20h59 ou une heure avant!).

On choisit le Cranky Sam (233 W Main St, Missoula), une microbrasserie avec terrasse qui nous dit que la cuisine est fermée, puis non mais qu’on doit se grouiller… On commande un petit burger et du saumon. Délicieux (et expéditif!). Petit tour en ville, pour voir le Roxy Theatre allumé (718 S Higgins Ave, Missoula) et on va voir de plus près cette chambre. Plutôt pas mal, ça vaut bien plus que 2.8.

Demain ? On (re)découvre Missoula et le secteur (haut lieu de tournage de la série Yellowstone avec Kevin Costner), on re-change d’heure et on retourne en Idaho !

  • Notre hébergement : Bel Aire Motel (300 E Broadway St, Missoula). Note : 6/10. Motel hyper bien placé au centre. C’était un pari pour nous car il était très mal noté mais les propriétaires ont changé, les chambres sont rénovées. Après, il a plein de petits défauts et surtout, il n’est pas donné. Voir et réserver. Dormir ailleurs à Missoula, pourquoi pas au Wren ou au Loge
  • Nos bars et restaurants : Seasons (124 W Main St, Grangeville). Note : 4/10. Resto sans intérêt. Cranky Sam Public House (233 W Main St, Missoula). Note 8/10. Bonne bière, bonne bouffe avec des options saines et terrasse sympa
  • Nos visites : McCall (Eastside Payette Lake, The Meanders), Riggins, White Bird, Grangeville, Northwest Passage Scenic Byway (Lowell, Devoto Cedar Grove, Lolo Pass), Lolo, Missoula (Roxy Theatre, Ruby’s…)

Mardi 30/07/24. On s’y attendait et ça a coincé dès la nuit : il pleut ce matin sur Missoula, c’est « light » mais parti pour durer. Au programme de la matinée : un pèlerinage des lieux de tournage de la série Yellowstone (avec Kevin Costner, et tous les Dutton).

L’histoire ? Un « Dallas » à la Montana, au Dutton ranch, le plus grand des USA, sensé être proche du parc de Yellowstone (en réalité, c’est à plus de 3 h de route). Nous ne sommes pas des fans super calés, mais tant qu’à être dans le coin (et en attendant de la visionner en plein, sur Paramount ou Canal+ chez nous), on avait envie d’aller y jeter un oeil. Ils sont en tournage en ce moment, pour la deuxième partie de la saison 5, la saison finale. Et il y a les spinoffs, les séries 1883 et 1923.

Il y a pas mal de lieux de tournage, y compris en plein Missoula. Ils tournaient à la courthouse il y a quelques jours, très belle et qui fait face au Garlington Building, où travaillent Jamie et Beth Dutton dans la série.

Petit arrêt au Ruby’s café (2101 Regent St, Missoula) et à l’hôpital, le Missoula Community Medical Center (2827 Fort Missoula Rd, Missoula), où John-Kevin récupère après s’être fait tirer dessus.

Puis on prend la route, en direction du « vrai » ranch, à Darby, à plus d’une heure de route. Un autre café-diner, à Florence, le Glen’s Cafe (157 Long Ave, Florence). Il y a des photos souvenirs et des t-shirts en vente. 

La « paparazzade » continue à Hamilton, où se trouve le bureau de Kaycee Dutton quand il est livestock commissionner. C’est sur la rue principale, au niveau du resto Suzette’s (163 S 2nd St, Hamilton).

Le centre et ses bâtiments (beaucoup sont classés) est charmant; on découvre des décos de Noël assez incroyables (elles chantent, s’allument, etc) chez Hallmark (comme la société de production des meilleurs films de Noël). 

C’est le moment de rallier le ranch, à Darby (125 Appaloosa Trail, Darby). La ville est plus petite qu’Hamilton mais tout aussi mignonne. On ne sait pas trop à quoi s’attendre : on sait qu’on ne pourra pas entrer (ce n’est possible qu’en réservant l’une des deux cabanes louables à la nuit au Chief Joseph Ranch, son vrai nom pour plus de 1000 dollars la nuit et hors tournage), mais pourra-t-on en apercevoir un bout ?

Et bien oui, et on n’est pas les seuls : plusieurs voitures sont garées sur le bas-côté. Le ranch n’est pas perdu dans la pampa mais au bord de la route à la sortie de la ville. Il y a des panneaux (« photos interdites », « interdit d’accès ») mais on voit bien le domaine et l’arche d’entrée, Dutton Ranch-Yellowstone. Un tournage est en cours.

Nous faisons plusieurs demi-tours devant le gars de la sécurité qui n’a pas l’air d’y voir un problème, puis on fait un petit tour en ville. Il y a un magasin d’antiquités sympa qui, entre des objets assez cool et pas mal de « Trumperies », vend plein de goodies (t-shirts, autocollants, etc). Il a surtout installé des silhouettes des personnages de la série, grandeur nature, sur son patio (malin!).

Nous refaisons la route dans l’autre sens, pour retrouver Missoula. On a faim et encore pas mal de choses à voir. On va à la brasserie Tamarack (231 W Front St, Missoula), en plein happy hour (intéressant) et c’est très bon.

C’est là qu’une énorme averse (enfin, en sortant, sinon ce n’est pas drôle) nous tombe dessus. Les locaux nous expliquent qu’un orage historique s’est abattu sur la ville il y a quelques jours (d’où les branches d’arbres qu’on a vues dans toutes les rues). Sans se démonter, on traverse pour aller au « A Carrousel for Missoula » (101 Carousel Dr, Missoula), un manège composé de magnifiques chevaux faits main, en changement perpétuel.

On ne résiste pas et on monte (ça coûte deux jetons pour les adultes). Tout le monde doit s’attacher, car il va « vite » (12 km/h). « C’est le 2e le plus rapide des Etats Unis » (après New York) nous dit fièrement un bénévole. C’est vrai que la pizza revient ! On peut attraper une bague pour avoir un tour gratuit.

On avait lu quelque part qu’il y avait des « pony droppings » au gift shop (tout à thème d’ailleurs), mais rien : ils nous emmènent dans l’atelier et nous offrent des copeaux du prochain cheval en cours de sculpture (trop chou). C’étaient ça les « pony droppings » !!! Il y a aussi un petit parc attenant pour les enfants, avec des jeux et des dragons.

Continuons notre tour de ville entre graffs (l y a un peu de street art sympa en ville, la carte ici), magasins, la courthouse et on finit par un magasin d’antiquités génial, dans l’ancien Montana hotel (331 Railroad St W, Missoula)… En plus, ici, même si le niveau de vie est assez élevé, il n’y pas de taxes dans l’état du Montana. 

Lorsque l’on ressort, le soleil est revenu. Il est temps de reprendre la route. Non sans un arrêt à la Smokejumper Visitor Center (fermé) et à la Big Sky brewery (5417 Trumpeter Way, Missoula), la plus grande et plus célèbre de l’état, exportée un peu partout dans le monde. Elle est plutôt bonne (et pas chère du tout); on se contente d’un petit « flight » (échantillon) servi dans la tête de buffle emblème. L’IPA à la mangue, un classique, est exceptionnelle.

Près de deux heures de route nous séparent de notre prochaine nuit d’étape, Wallace…

En chemin, à la faveur d’une urgente envie de pipi, on s’arrête par hasard à une roadside attraction géniale, qui était passée hors de nos radars. On a beau préparer nos roadtrips, c’est génial quand on tombe sur une belle surprise comme ça. Au milieu de nulle part, à Haugan, un « empire » : station service, bar-casino, motel, giga gift shop et l’attraction, un bar recouvert de plus de 85 000 pièces d’argent (50000 silver dollars au départ), le décompte est fait en temps réel. 

La lumière de fin de journée est magnifique; on repasse en Idaho à hauteur du Lookout pass, leur station de ski l’hiver, et on re-gagne une heure.

Sous l’autoroute, on arrive enfin à Wallace, petite ville charmante à l’histoire minière, au sein du district le plus riche en argent de tout le pays.

La dame de note motel, le Stardust, « s’inquiétait » qu’on ne soit pas encore arrivés ce soir, c’est soirée s’mores et c’est bien complet. Il faut dire que le panneau vintage est cultissime. On va chercher à grignoter quelque chose en ville.

Seul le Cogs gastropub (424 6th St, Wallace) est encore ouvert. Et bien ouvert: bruit d’enfer, allées et venues de locaux et de touristes et, au bar, Johnnie, une sexagénaire trop sympa. Ce sera pulled pork et ou hot dog, au milieu des enfants, des chiens, et de personnages hauts en couleur…

Décidément, on adore ces petites villes minières, toujours gages de surprises ! On a hâte de revoir Wallace de jour.

Demain ? On va visiter Wallace et rouler jusqu’à Sandpoint via Coeur d’Alene 

  • Notre hébergement : Stardust Motel (410 Pine St, Wallace). Note : 8/10. Motel vintage adorable et bien tenu. Parfaitement ce qu’on attend d’un motel pour un roadtrip. Panneau magnifique en bonus Voir et réserver. Dormir ailleurs à Wallace
  • Nos bars et restaurants : Tamarack (231 W Front St, Missoula). Note : 7/10. Bonne bière, bonne bouffe, plusieurs extérieurs. Cogs Gastropub (424 6th St, Wallace). Note ?/10. Impossible à noter. C’était une expérience d’un autre temps. Des locaux partout, une ambiance déjantée. Tu grand n’importe quoi mais on se sent comme à la maison
  • Nos visites : Missoula (carrousel, centre, courthouse, antiques, Big Sky Brewing, Smokejumper Visitor Center), Florence (Glen’s Cafe), Hamilton, Darby (Dutton Ranch), Haugan (50 000 Silver Dollar), Wallace

Mercredi 31/07/24. Il n’y a pas qu’à notre motel, le Stardust, qu’on a fait un saut dans le temps. La ville de Wallace semble être restée figée au 19e siècle, à l’époque où elle était le plus grand filon d’argent des Etats Unis.

On adore. Car aujourd’hui, elle est encore bien vivante, avec tous ses bars, ses magasins d’antiquités (ne manquez pas le North Idaho Trading company, attraction à part entière), ses locaux heureux et un peu foufous et les touristes de passage.

Une Roadette nous a dit qu’en plus d’être la ville du Pic de Dante, le film catastrophe avec Pierce Brosnan et Linda Hamilton (1997, on se l’est remis hier soir, histoire de se mettre dans l’ambiance et de reconnaître les lieux), c’est aussi la ville natale de Lana Turner, immense actrice du milieu du 20e siècle. On va voir sa maison (217 Bank St, Wallace).

Nous enchaînons avec le centre… de l’univers. Il est là, autoproclamé par le maire en 2004, sur une bouche à égout au milieu de la rue principale.

Nous continuons à pied (la chaleur est revenue) dans le (petit) centre qui se cantonne à quelques rues. Nous avons rarement vu une ville de cette époque qui ait conservé une telle cohésion architecturales et une ambiance authentique. Plein de bâtiments sont classés, il y a un musée de la mine, un ancien dépôt de train photogénique, des panneaux plus beaux les uns que les autres… 

Il y a vraiment plein de choses à faire. On visite un musée comme on n’en a jamais fait : l’Oasis bordello, un ancien bordel (605 Cedar St, Wallace). On croyait qu’il fallait prendre rendez-vous, etc, mais aujourd’hui on y entre comme dans un.. bordel et on s’inscrit à la prochaine visite. La visite, qui dure une petite demi heure, est très intéressante, et menée par des guides qui s’y connaissent bien: la nôtre tenait toutes ses histoires de sa….. belle-mère ! 

Nous en apprenons plus sur la prostitution dans l’état, l’histoire de la ville, le rôle des « madames », l’argent qui transitait ici. Le bordel a fonctionné jusqu’en 1988 et n’a pas bougé depuis. Passionnant ! Au rez-de-chaussée, demandez à l’accueil qu’ils vous activent le peep-show (automate).

Nous terminons par une petite bière à la Wallace Brewing company (610 Bank St, Wallace) et on reprend la route, presque à regret car c’est tout à fait notre genre de ville. Wallace a été un gros coup de coeur.

On tente de faire le tour de la ghost town voisine de Burke, mais on est refoulés à quelques dizaines de mètres en raison de travaux. 

Rien à voir avec les céréales, mais cette ville a une histoire sympa : c’est un âne qui a trouvé le gisement d’agrent ! Ils en ont fait de la légende une image encore partout sur les cartes postales et un mur du centre (le vrai a été volé !).

Côté sombre, vous y trouverez aussi le monument de la catastrophe de la Sunshine Mine. 91 mineurs morts en 1972 en raison d’un incendie dans la mine d’argent.

Petit arrêt pour voir le plus vieux bâtiment de l’état de l’Idaho, à l’Old Mission SP, une église construire par les natifs Coeur d’Alene et les jésuites, entre 1850 et 1853 (31732 S Mission Rd, Cataldo).

C’est aussi ici, à Cataldo, que passe une super véloroute de plus de 100 km, le Trails of the Coeur d’Alene, qui suit la rivière, et qu’il paraît qu’il y a des élans partout (on ne lâche pas!). Chou blanc, mais ces marécages doivent leur plaire, c’est clair.

Maintenant, on s’arrête à Coeur d’Alene, ancien port de bateaux à vapeur dont le lac est classé parmi les plus beaux du monde. Nous y étions déjà passés en coup de vent il y a plus de 10 ans. Son nom lui vient du nom donné à la tribu amérindienne par des trappeurs français à la fin du XVIIIe siècle, et les Américains ont l’air de le prononcer « cordaline ». 

La ville, en mode station balnéaire, est un curieux mélange de trenditude et d’ambiance de vacances familiales. Il y a pleinnnnn de restos, de magasins, un giga resort (et le seul terrain de golf flottant du monde!)… Nous passons d’abord voir une petite librairie gratuite dans un arbre (716 1/2, 716 N A St, Coeur d’Alene).

Pour le resto, nous avons fait notre choix et on s’arrête au Crafted Tap House (523 Sherman Ave, Coeur d’Alene), au coeur de l’animation de Sherman avenue. Nous prenons un giga coup de chaud à la sortie. Même si c’est la fin d’après-midi, le soleil tape hyper fort. Il y a un petit marché local.

Puis nous allons va voir le lac de plus près. C’est vrai qu’il est magnifique. Ils y font tout : baignade, croisières, pédalo à paillettes, « spacruzzi » (bateaux jacuzzis), hydravion, parachute ascensionnel… 

Come on a (re) « perdu » une heure il y a deux jours, on se laisse surprendre par le coucher de soleil. Nous laissons de côté le Farragut State Park (une ancienne base navale secrète de la 2e Guerre mondiale à des centaines de kilomètres du premier océan!), pour rattraper le sunset au Round Lake state park (1880 Dufort Rd, Sagle), un tout petit parc d’état réputé pour ses… élans, castors and co. On croit en entendre un au loin (mais caché par la cacophonie des campeurs !). 

On rejoint un autre lac, Pend Oreille… 

Première fois que l’on vient ici, à Sandpoint. Le Canada n’est qu’à quelques kilomètres. Nous finissons par une découverte d’une nouvelle chaîne de magasins (il n’y a pas que Walmart dans la life, bien qu’on l’adore), Super 1 Foods, pour manger ce soir et préparer un pique-nique pour demain et les prochains jours. C’est super, et pas trop cher. Et 24h/24.

Retour au motel, où l’on va rester deux nuits. Fort bien aménagé, il fait très « outdoors » (ça tombe bien, son nom l’indique!). C’est l’Outdoors Inn, à découvrir ici.

Demain ? On part à la découverte de la Yaak valley, l’un des coins les plus reculés des Etats-Unis

  • Nos bars et restaurants : Crafted Taphouse (523 Sherman Ave, Coeur d’Alene). Note : 6/10. Pas fifou niveau service mais la nourriture est ok et l’emplacement sur Sherman Avenue pratique
  • Nos visites : Wallace (centre-ville, centre de l’univers, Oasis Bordello Museum, North Idaho Trading Co, lieux de tournage Pic de Dante…), Burke, Cataldo (Old Mission SP, Trails of the Coeur d’Alene), Kellogg, Coeur d’Alene (Sherman Avenue, Little Tree Library, lac…), Round Lake SP, Sandpoint, Ponderay
Brian Chorski/ Visit Montana

Jeudi 1/08/24. Aujourd’hui nous attend une « highlight », un moment très important de notre roadtrip : une excursion dans la Yaak Valley (Montana). Une vallée sauvage du Montana, à quelques kilomètres du Canada, l’un des lieux d’habitat du grizzly, mais aussi de l’ours noir, de l’élan, etc. JP l’a noté sur sa to-do-list depuis des années et sa lecture des livres de Rick Bass, un auteur américain qui y a vécu (Winter, Les Derniers Grizzlys, Le livre de Yaak). 

C’est donc assez tôt et plein d’espoirs qu’on entame la journée à Sandpoint (Idaho), au bord du lac Pend Oreille, après un petit arrêt station pour un café et de la glace pour notre pique-nique.

Beaucoup de route nous attend aujourd’hui. Bon, encore des travaux… A Bonner’s Ferry, on commence par le Kootenai National Wildlife Refuge (réserve faunique) en Idaho, et l’une des réserves classées parmi les meilleures des Etats-Unis pour observer des animaux. On peut randonner mais la boucle principale se fait en voiture. On voit effectivement beaucoup d’oiseaux, d’oies et de cerfs mulets (même une bande de dindes!), mais pas d’ours, de grizzlys ou d’élans. 

Nous reprenons la route pour la Yaak valley et sa jolie boucle, cette fois. L’endroit est paisible, les autres visiteurs rares, les fleurs nombreuses, les Yaak Falls magnifiques. Ce lieu cache la seule rainforest du Montana.

Après une heure, nous arrivons à Yaak et ses 330 habitants. Il y a un general store, un saloon fermé, un pont et une rivière, mais aussi quelques figurines de Sasquatch.

Mais toujours pas de gros mammifère, pas plus que de… table de pique-nique ! A part deux en plein soleil, on n’en trouvera jamais (lol). Cette journée sent un peu la poisse. La preuve ? Au milieu de la forêt, Delphine pense avoir vu un lynx… On part à l’affût et c’est un fauve domestiqué qu’on trouve : une petite chatte hyper câline qui semble avoir soif (ou être en chaleur totale). On lui file un peu d’eau et on repart… 

Nous finissons la boucle de Yaak, en pleine forêt, et nous arrivons à Libby, la plus grande avec une super arche d’entrée, « city of eagles » et un aigle géant. Il y a aussi Troy, un peu plus petite.

Nous finissons par trouver une table à l’entrée des Kootenai Falls, de magnifiques chutes (accessibles par une petite marche) qui ont notamment servi de décor au film Le Revenant (avec Leo Di Caprio et son premier oscar) et à la Rivière sauvage avec Meryl Streep.

Il est plus de 17 heures, on a la dalle, on crève de chaud (on a dépassé les 100°F ou 38°C avec un soleil de montagne qui tape sans vergogne), on s’installe pour, enfin, se faire un sandwich. Delphine est pressée d’en finir : on est assaillis par les guêpes (je déteste ça).

Et là, le drame : ce ne sont pas les rondelles de pepperoni qui ont donné du piquant au sandwich de JP, mais une guêpe, qu’il a croquée (elles entraient vraiment dans les sandwiches) et qui l’a piquée dans un dernier élan de préservation. Ça fait évidemment super mal, Delphine est en panique (« Ils disent qu’il faut aller à l’hôpital ou vite prendre un antihistaminique »). JP croque un glaçon, finit le machin et s’en va voir ses chutes d’eau et son swinging bridge.

Aux dernières nouvelles (et ce n’est pas pour rire), il va bien…. 

Comme on dit, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas… Espérons qu’on n’a pas perdu le modjo… et grillé notre quota de « wildlife viewing »… On tente quand même encore notre chance et on repasse, aux « bonnes heures » du coucher de soleil à Kootenai National Wildlife Refuge. Toujours rien, même si on croit entendre au loin les cris d’élans. Il y a quand même quelques biches qui font le show pour nous consoler.

Un peu déçus mais dans ces cas là, on se promet de revenir, le moment, le jour… les planètes… n’étaient peut-être pas les bons.

C’est de nuit qu’on rentre à Sandpoint, en espérant trouver un resto encore ouvert où manger un « vrai » plat, dare-dare (aha). Il est plus de 21 heures, l’heure est grave lol. Et bien non, le Fat Pig (301 Cedar St Suite 102, Sandpoint) nous accueille avec sympathie. Simple, efficace, sur un joli petit patio allumé de guirlande.

Petit tour de ville, qui accueille de super concerts en ce moment, et on se rentre (on verra mieux de jour !). Mais… c’est notre dernière nuit en Idaho, snif. On garde (une nouvelle fois) une place spéciale dans notre coeur à cet état. 

Demain ? On reprend la route et après une traversée dans l’état de Washington, on continue en Oregon ! 

  • Nos bars et restaurants : The Fat Pig (301 Cedar St Suite 102, Sandpoint). Note : 8/10. Chouette restaurant avec une bonne ambiance, un joli patio, et une carte élaborée. En plus, ça ouvre assez tard (pour des Américains)
  • Nos visites : Ponderay, Sandpoint, Bonner’s Ferry, Kootenai National Wildlife Refuge, Moyie River Overlook, Yaak Valley, Yaak, Libby, Troy, Kootenai Falls et Swinging Bridge

Vendredi 2/08/24. Bouhhhhh, dernier réveil en Idaho. On a tellement (re)aimé cet état ! Nous prenons un peu le temps ce matin, de traîner, mettre nos affaires en ordre, etc. OMG, c’est reparti, il fait une chaleur improbable (déjà plus de 30°C!). 

Nous allons quand même visiter la ville de Sandpoint, au bord du lac Pend Oreille. Il y a des embouteillages monstres, car c’est non seulement le week-end (et l’un des derniers de leurs vacances) mais il y a aussi … rodéo ! 

On commence par le city beach park, au bord du lac (trop beau) où l’on peut « chiller », se baigner, prendre le départ d’une croisière, louer un bateau, etc. Il a même sa propre (petite) statue de la Liberté, comme à New York, même si elle ressemble davantage à ses répliques parisiennes. 

Nous faisons ensuite un tour de ville, vraiment très sympa, avec des bouches à incendie décorées, des oeuvres d’art un peu partout, de jolis panneaux, plein de restos et de magasins plutôt sympas (un poil chers). Rendez-vous sur 1st St. Un nous a beaucoup plu : le Foster’s Crossing antiques (oui encore), qui a un magnifique mur peint d’un orignal…. (comme ça on en aura vu un !).

On a même droit à une démonstration de « swift » (pour enrouler les pelotes de laine). Mais le must du shopping ici, et ce n’est pas commun, c’est le Cedar street public market : de petites échoppes dans un pont (couvert) au-dessus de l’eau! 

Nous faisons le plein d’essence, de cigarettes et de glace avant de prendre la route et de changer d’état.  On a pas mal de route au programme aujourd’hui, et on va passer par trois états (au sens propre) : Idaho, Washington et Oregon. On passe le panneau en début d’après-midi….

Merci de nous avoir lu les Roadies, rendez-vous pour la suite dans un autre article (direction l’Oregon). 

Au cours de ce roadtrip, nous sommes accompagnés par de fidèles partenaires : les assurances Chapka (oubliez pas les 5% de réduction), Great American West pour l’Idaho, San Francisco Travel et Travel Oregon. Il s’agit de « collaborations commerciales non rémunérées », nous avons été invités à découvrir certains hébergements (comme le Fillmore Inn, l’Anniversary Inn, le Scandia Inn, l’Outdoors Inn, le Stardust en Idaho), certaines activités mais nous n’avons pas été payés pour y aller. Nous avons choisi d’aller dans ces états, de faire ce parcours, ces étapes, ces activités. Surtout, tous les avis et commentaires nous reviennent, en toute liberté (ce dont nous ne nous priverons pas, vous nous connaissez). Special thanks à Emmanuelle et Katy pour leur amazing accompagnement.

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3 septembre 2019 | | 9 commentaires
03/09/2019 | 9 commentaires
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