Alcatraz Island, le guide
Article rédigé le 28 décembre 2015 , mis à jour le 7 septembre 2024
Alcatraz, un nom qui résonne, un nom qui fait parfois froid dans le dos. La prison, posée sur une île au large de San Francisco, dans la baie, s’est forgée une réputation au cours de sa courte carrière. Une prison dure, dont on disait qu’il était impossible de s’échapper et qui a accueilli quelques illustres pensionnaires : Al Capone, Alvin « Creepy » Karpis, Robert « Birdman of Alcatraz » Stroud, George « Machine Gun » Kelly Barnes…
Fermée en 1963, elle est transformée en musée en 1973 et est devenue presque immédiatement l’une des attractions les plus connues de San Francisco. Logiquement, en 2011, on voulait voir ça mais on a complètement raté notre coup. Nous allons donc mettre la phrase suivante en gras : il est indispensable de réserver pour visiter Alcatraz, particulièrement en été (voir l’encart « Réservations » ci-contre). Parfois, plusieurs semaines à l’avance (planning sur 90 jours). En 2015, nous avions prévu et donc réservé en avance pour un tour partant à mi-journée. Et encore, puisqu’il est très difficile de se garer dans le secteur de l’Embarcadero, nous avons failli rater le rendez-vous une deuxième fois ! Impensable. Nous avons sauvé le coup pour deux minutes. Bon, en déboursant 25 $ pour un parking (gloups)…
Comment s’organise la visite d’Alcatraz ?
Une seule compagnie de bateaux, Alcatraz Cruises, gère l’acheminement des visiteurs vers Alcatraz. Les bateaux partent toutes les demi-heures à partir de 9h depuis le Pier 33. Une fois sur l’île, vous restez aussi longtemps que vous le souhaitez mais n’oubliez pas de regarder l’heure des dernier bateaux. Ou vous risquez de passer une drôle de nuit sur l’île. Seul le transfert en bateau est à payer, l’accès sur l’île étant inclus. Sur Alcatraz, il n’y a rien pour manger, rien pour dormir. Il faut donc prendre ses précautions. Quelle est le meilleur moment pour visiter l’île ? Il y a du monde tout le temps. Mais selon de nombreux lecteurs et quelques connaissances, la visite de nuit est empreinte d’une atmosphère toute particulière.
Après dix à quinze minutes sur l’eau, avec de jolies vues sur la prison, nous arrivons sur l’île, à 2,5 km de la rive. Débarquement, briefing par un ranger, puis montée jusqu’au bâtiment principal, la Cellhouse, où l’on peut récupérer l’audioguide (on vous le conseille vraiment, voir le menu « A voir/à faire »).
C’est le moment où on vous dit de ne pas lire la suite si vous souhaitez garder un peu surprise. Sachez juste qu’Alcatraz mérite vraiment la visite. Mais vraiment. Donc l’entrée par le bâtiment principal se fait par là où arrivaient les prisonniers avec les douches, peu engageantes. La suite, c’est une grimpette au niveau des cellules. Là, l’audioguide vous promènera de cellule en cellule en vous racontant les débuts de la prison, le quotidien des détenus et des gardiens, les tentatives d’évasion, les mutineries…
Naissance d’une prison de haute sécurité
Mais revenons aux débuts. Alcatraz (qui vient de l’espagnol alcatraces, pélicans), découverte par l’explorateur espagnole Juan Manuel de Ayala (après les Améridiens bien sûr), a d’abord été une forteresse militaire pour protéger la baie, accueillant le premier phare de l’Ouest américain dan le années 1850. Puis au début du 20e siècle, The Rock est devenu une prison militaire pour finalement accueillir des prisonniers civils en 1933. L’Etat fédéral avait besoin d’envoyer un signal fort dans sa lutte contre la criminalité et Alcatraz et sa réputation de prison d’où il était impossible de s’évader (grâce à son isolement, aux courants dans la baie et à la fraîcheur de l’eau) étaient parfaits pour cela.
Pendant trente ans, la prison, qui a notamment accueilli Al Capone, a forgé sa réputation de prison de haute sécurité. C’est de toute cette période dont il est question lors de la visite. La vie des 1576 prisonniers passés par Alcatraz. Ceux qui ne voulaient pas se conformer aux règles des autres prisons étaient envoyés à Alcatraz, ceux qui étaient violents ou avaient un inclinaison pour l’évasion également. Il y avait peu de loisirs à Alcatraz mais les détenus pouvaient travailler. Leurs cellules minuscules sont parfaitement conservées et vous pourrez même rentrer dans une cellule d’isolement.
Il sera bien sûr question des multiples tentatives d’évasion, et particulièrement de la bataille d’Alcatraz (2 au 4 mai 1946), au cours de laquelle six prisonniers ont tenté de prendre la fuite en maîtrisant les gardiens. Au cours de l’affrontement, deux gardiens sont morts et 18 blessés. Trois prisonniers sont retrouvés morts, deux autres condamnés à mort et un condamné à une seconde peine à perpétuité.
L’évasion mythique du 11 juin 1962
L’autre évasion dont il sera surtout question est celle de Frank Morris et des frères Anglin le 11 juin 1962. Pendant deux ans, les trois hommes (et le quatrième qui ne put sortir, Allen West) ont creusé avec divers outils le contour de la grille de ventilation de leur cellule. Deux creusaient pendant que deux autres montaient la garde. Les gravats étaient évacués pendant les promenades. Ils ont également confectionné de fausses têtes en papier mâché et un radeau de fortune. Echappés à 21h30, les hommes ont officiellement quitté l’île à 23h. Leur évasion n’a été constaté qu’à 7h le lendemain matin. Malgré une chasse à l’homme monumentale, ils n’ont jamais été retrouvés et ont été présumés morts. Surtout que le 17 juillet 1962, un corps est retrouvé dans la baie mais tellement détérioré qu’il ne peut être identifié. Pour le FBI, le dossier est toujours ouverts mais on pense les hommes noyés. Sauf que deux jours avant notre visite, le 12 octobre 2015, le New York Post révèle une photographie des frères Anglin au Brésil en 1975. De quoi laisser penser qu’Alcatraz a été vaincu.
Hormis les cellules, les parloirs, la bibliothèque, la cour, le poste d’observation des matons, le bureau du directeur, la salle à manger et la cuisine font partie des secteurs visités. Tout est encore dans son jus et, malgré la foule, on s’y croirait vraiment. Après la visite en audioguide, il est possible de refaire la visite ou de flâner à l’extérieur, en profitant des vues sur San Francisco, en allant voir la morgue (qui n’a jamais servi) ou les autres bâtiments.
Comment s’est achevée l’histoire d’Alcatraz ? Le 21 mars 1963, la prison ferma ses portes. En cause, ses coûts de fonctionnement (tout était acheminé en bateau, y compris l’eau potable) et une restauration jugée trop couteuse. En 1969, le 9 novembre, 78 amérindiens ont pris possession de l’île pour faire valoir leurs droits. Ils rédigèrent une déclaration appelée « We hold the rock » (« Nous tenons le rocher« ). Ils proposaient d’acheter l’île avec des perles et des chiffons, comme les Blancs l’avaient fait pour Manhattan. On voit encore les traces de leur passage avec quelques graffitis, notamment le « Indians Welcome » face aux docks. Après 19 mois d’occupation, des coupures d’eau, d’électricité et de téléphone, un incendie, les forces fédérales ont délogé les Amérindiens. La prison est finalement ouverte au public en 1973. Quelle riche idée.
Visite avec l'audioguide
Activité
Une fois que le bateau vous aura déposés sur l'île, vous aurez le choix : découvrir l'ensemble par vous-même ou aller récupérer un audioguide. Choisissez la seconde option. D'une, c'est inclus dans le prix. De deux, c'est disponible en français. Trois, c'est réellement très bien fait avec les voix des anciens gardes et prisonniers. Cela créée immédiatement une ambiance particulière et l'on se sent pris dans l'histoire quand les détenus racontent leur quotidien ou les matons les tentatives d'évasion. Seul bémol : le circuit proposé par l'audioguide est assez compliqué et parfois, si l'on est sur place avec des groupes, cela peut vite bouchonner.
Extérieurs, expositions et activités
Activité
Avant ou après la visite en audioguide, rien ne vous empêche de faire le tour de l'île : le phare, la petite morgue, le jardin, les anciens canons assurant la défense de l'île, les points de vue sur la ville et le Golden Gate. Il existe aussi des petites expositions et des films sont proposés sur les évènements marquants de l'île. Enfin, les rangers proposent des programmes de découverte chaque jour. Ils sont indiqués sur un panneau sur le quai.
Rencontrer un prisonnier
À voir
William G. Baker, matricule #1259, est encore sur l'île. Quoi ? Alors que la prison est fermée depuis des décennies. En réalité, cet ancien prisonnier d'Alcatraz, qui a passé quatre ans sur l'île (1957-1961), dédicace son livre et parle de sa vie sur Alcatraz dans le gift shop. Aujourd'hui, William G. Baker a 82 ans et a passé la moitié de sa vie derrière les barreaux. En fait, il n'est sorti de prison qu'en 2011 (Leavenworth, Kansas). Dans son dossier, arnaques, vols, tentatives d'évasion, faux et usages de faux. L'ancien prisonnier est aujourd'hui une star et dédicace son livre dans le gift-shop. Toujours surprenant de voir, dans l'Amérique puritaine, des parents faire poser leurs chérubins sur les genoux d'un ancien criminel. Mais bon, on n'est pas à un grand écart près. > Le livre de William G. Baker est à retrouver ici.
Finir au gift-shop
Shopping
Une visite n'est pas complète sans un gift-shop. Mais là, il faut bien dire qu'ils s'y sont donnés à coeur joie. Beaucoup de produits dérivés : répliques des clés, t-shirts, mugs, magnets, stickers, matricules... C'est du jamais-vu pour nous dans, on le rappelle, un lieu géré par le National Park Service. Hormis peut-être le Yellowstone National Park.
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Bonjour,
J’ai programmé la visite d’Alcatraz dans mon road-trip mais j’ai constaté aussi en lisant dans le Routard le sérieux problème de parking.
Avez-vous un bon plan ou un conseil à me donner concernant le parking ?
Merci
Bonjour Manon, pour Alcatraz, il n’y a pas trop de bon plan parking à proximité du terminal de départ. C’est sur le North Waterfront et c’est un coin très touristique (et souvent entre 25 et 40 $ la journée de parking). N’avez vous pas un moyen d’y aller en transport depuis votre logement ? C’est souvent la meilleure solution surtout que le quartier est très bien desservi.
A plus
JP