Where to see wildlife ? », a-t-on demandé, comme on le fait toujours dès notre entrée dans un parc. Cette fois, le ranger nous a regardés dubitativement : « Where ? Everywhere. You’re in Yellowstone bitch (il a pas dit bitch mais il aurait pu, c’était pareil). This is WILD ! ». Ok, mollo gars. Certes, » this is wild » . Mais après plusieurs séjours au Yellowstone, des dizaines de sorties d’observation, on est en mesure de répondre un peu plus précisément à cette question. Oui, la wildlife (« vie sauvage ») est partout dans cet immense parc. Vous pouvez la trouver au sortir de votre cabane comme au détour d’un virage. Il n’y a pas de règles. Mais il y a des choses à savoir pour réussir son observation.
Et la première, c’est de respecter les animaux, leur espace, et les distances de sécurité. Ce ne sont pas des peluches. C’est bon, on peut commencer ?
Inondations et fermetures (MAJ 15 octobre 2022): le Yellowstone a connu entre le 12 et le 14 juin 2022 des inondations exceptionnelles. Des morceaux de routes ont été emportés par la Lamar River et la Gardiner River et le parc a été complètement fermé. La boucle sud a rouvert le 22 juin 2022, la boucle nord un peu plus tard. L’entrée nord-est, incluant la Lamar Valley a rouvert le 15 octobre 2022, l’entrée nord (entre Gardiner et Mammoth) devrait l’être le 1er novembre.Voir toutes les informations sur notre article dédié et suivre les dernières informations sur le site officiel du NPS
Quels animaux peut-on voir au Yellowstone ? Et où les voir ?
Voici le « big nine » du parc avec un pourcentage de réussite tout à fait arbitraire (vous pouvez envoyez vos plaintes à jenparleraiàmoncheval@vraiment.me).
Bisons
Simple, on les trouve partout ou presque, et en nombre (4600 bisons dans le parc). Pour voir les plus grandes concentrations, rendez-vous à Lamar Valley et à Hayden Valley. Lents, foncés, ils sont faciles à observer (mais évitez de trop vous approcher). En plus, ils adorent arpenter le bitume. Le top : les voir traverser une rivière. Tellement facile qu’en 2012, il avait suffi de regarder à la fenêtre de notre cabane.
Pourcentage de réussite : 99,9 %
Où dormir au Yellowstone et au Grand Teton
Elks (wapitis)
Ce sont les habitants les plus nombreux du parc, avec 10 à 20 000 têtes de pipe. Eux aussi, on les trouve un peu partout. Ils n’ont pas peur de l’homme. Alors vous les verrez souvent en bord de route. A Mammoth, ils squattent parfois les pelouses bien taillées devant le visitor center ou l’hôtel.
Pourcentage de réussite : 80 %
Moose (orignaux/élans)
Un défi déjà plus difficile. Tout simplement car l’imposant mammifère est beaucoup moins représenté (moins de 100 individus). Ses secteurs de prédilection : South Entrance, Northeast Entrance, East Entrance et West Thumb.
Pourcentage de réussite : 20 %
Mule Deers (cerfs-mulets)
Les cerfs font presque partie du paysage US et si vous avez déjà emprunté les routes du pays de l’oncle Sam, vous en avez sûrement vu (ou évité) des dizaines. Au Yellowstone, ils ne sont pas si nombreux que ça en comparaison des wapitis (1000 à 1300) mais se baladent partout dans le parc. Ainsi a-t-on fait la connaissance d’une maman et ses deux petits au réveil, à quelques mètres de notre cabin au Roosevelt Lodge.
Pourcentage de réussite : 70 %
Loups
Réintroduits dans les années 1990, les loups gris du Yellowstone ont repris du poil de la bête. Très difficiles à observer (il n’y en aurait que 75), on les retrouve essentiellement dans le nord-est : Hayden Valley, Mont Washburn, Tower Roosevelt et surtout Lamar Valley. On a fait chou blanc.
Pourcentage de réussite : 2 % (20% en hiver)
Grizzlis
Il existe deux types de plantigrades qui habitent dans le parc. Le Grizzli, généralement brun, et l’ours noir, plus petit, plus commun et… noir (ou pas toujours). Le premier est plus rare (moins de 150 specimens), plus timide et vous pourrez la plupart du temps l’observer de très loin. Deux fois, nous avons pu en voir. Deux fois, nous n’avons pu voir que des points marrons à l’horizon (pardonnez les photos). Et une troisième fois, on est arrivé une minute trop tard. On le retrouve essentiellement dans l’est du parc : Lamar et Hayden Valley, Mont Washburn et tout le secteur entre Fishing Bridge et l’entrée Est.
Pourcentage de réussite : 15 %
Ours noirs
Son cousin noir est, comme dans le reste des US, assez commun. Pourtant, suivant la période, vous n’aurez peut-être pas les mêmes chances de le voir. Plus l’hiver approche, plus il descend pour chercher de la nourriture. En septembre, il est encore dans les secteurs d’altitude. Il se nourrit de fruits particuliers que l’on trouve autour de Canyon Village. Le plus souvent, vous l’observerez à distance, lorsqu’il s’aventure en dehors des bois. Vous pouvez aussi avoir la chance, comme nous l’avons eue deux fois, de le voir de plus près. Pas trop quand même. On vous le rappellera tout le temps. « This is bear country ». En cas de face à face avec un ours, il y a des consignes claires à respecter (on les rappelle ci-dessous). Sinon, l’ours noir aime bien les secteurs suivants : Mammoth, Tower-Roosevelt, Lamar & Hayden Valley, Mont Washburn et East Entrance.
Pourcentage de réussite : 50 %
Bighorns
Dans certains parcs, ils sont très visibles (Joshua Tree, Capitol Reef, Zion…). Ici, ils sont plus discrets. Comme toujours, ils préfèrent les secteurs montagneux et rocailleux. Du coup, retrouvez-les à Dunraven Pass, Mammoth, Mont Washburn et East Entrance. Rien pour nous.
Pourcentage de réussite : 30 %
Pronghorns
Des antilopes des plus gracieuses. Vous les verrez en train de prendre le soleil ou en train de courir à toute vitesse. Elles sont entre 200 et 300 dans le parc. On en a observé dans Lamar Valley et les rangers assurent qu’elles adorent le secteur entre Mammoth et North Entrance.
Pourcentage de réussite : 40 %
Hormis le « big nine », il y d’autres animaux que vous pouvez observer au Yellowstone :
Marmottes, picas, cygnes trompettes, loutres, chauve-souris, balbuzards (ospreys), écureuils, chipmunks, coyotes, renards, lynx, lions des montagnes (ou cougars, 14-23 individus), chèvres des montagnes (200-300 individus), ratons laveurs, putois, loutres et le très rare carcajou (wolverine). Et bien d’autres encore…
- Nos secteurs favoris : Lamar Valley, Hayden Valley, Canyon Village
Et pour revivre notre visite 2015, une petite vidéo.
Lost In Yellowstone & More from Lost In The USA on Vimeo.
Nos conseils pour une bonne chasse photo
Demandez des renseignements sans cesse
Un tour au visitor Center, c’est la base. Et il ne faut pas hésiter à demander à plusieurs rangers dans la même journée, dans différents secteurs. Certains sont plus prolixes que d’autres, certains ont des informations fraîches, certains sont tout simplement plus compétents et connaissent mieux le terrain. Dans les Visitor Center, vous pourrez parfois trouver des registres des observations journalières.
Les locaux connaissent aussi les bons spots, tout comme les photographes animaliers. Et il ne faut pas négliger les autres touristes bien sûr. Ils ont peut-être vu quelque chose et peuvent vous orienter. 5000 paires d’yeux valent mieux qu’une ou deux.
Miser sur le lever et le coucher du soleil
Une évidence mais toujours bonne à rappeler. Les animaux sauvages sortent de préférence au petit matin ou en soirée. Ainsi, voilà notre journée type au Yellowstone. Debout à 5h, petit tour dans le campement (des animaux aiment bien venir brouter dans le secteur), départ rapide pour un secteur du parc bien fourni (Lamar ou Hayden). Retour vers 10h pour le petit déjeuner et la douche. Ensuite, nous enchaînons par d’autres visites autres (type Mammoth, Norris Basin, Old Faithful). Lorsque le coucher du soleil approche, direction un autre secteur à animaux. Et ainsi de suite…
Etre patient et observateur
Là aussi, c’est une évidence. L’animal ne vient pas sur commande. Repérez les meilleurs secteurs (avec les renseignements que vous avez glanés), scrutez les environs, restez quelques minutes. Ne vous fiez pas toujours aux attroupements ou à de nombreuses voitures garées. Pour bien distinguer les formes (notamment entre bison et ours noir), les jumelles sont un plus non négligeable.
Choisir la bonne période
Au printemps et en début d’été, vous aurez plus de chance de voir des bébés. Les ours et grizzlis sont plus facilement visibles à l’automne. Ils viennent faire des réserves dans la vallée avant l’hiver. Alors qu’en été, ils restent souvent dans les forêts d’altitude. Enfin, les loups, assez discrets, sont plus facilement visibles en hiver, dans la neige.
Compter sur les autres
C’est une tradition au Yellowstone. Les bouchons (on les appelle bear jam, bison jam…), les scopes, les safaris organisés… Les bouchons sont un indicateur sérieux. Ce qui l’est encore plus, ce sont les avis des spécialistes, et notamment des photographes animaliers qui sont très nombreux dans le parc. Parlez avec eux, apprenez d’eux et même suivez-les, discrètement. Idem pour ceux qui semblent camper devant leur camping-car à la journée et qui crie « un ours !!!! ». Bon, la bestiole est à 3 km, on ne voit qu’un point. Ils vous laisseront gentiment regarder dans leur longue-vue. Gagnant-gagnant : ils se sentiront utiles et vous, vous aurez vu un ours. Malheureusement, les bouchons s’accompagnent parfois de la présence de gros lourds qui pensent qu’on peut approcher d’un wapiti ou faire un selfie avec un bison. C’est non.
Randonner
Comme toujours, la randonnée est un bon moyen de côtoyer la wildlife. Il y a pas moins de 1450 kilomètres de sentiers dans le Yellowstone (voir ici). Mais attention, pensez à vous procurer un « bear spray », un répulsif à ours, en cas d’une rencontre un peu trop rapprochée (voir tout en bas de cette chronique). L’achat d’un « bear spray » est assez onéreux (30 à 45 $) mais il est possible d’en louer (9,25$ par jour, 28 par semaine), notamment sur un stand proche de l’entrée du Canyon Village visitor Center.
Miser sur les secteurs un peu isolés
Oui, c’est sympa d’observer un animal grâce à un bouchon formé sur la route. Facile, consommable tout de suite. En revanche, c’est assez pesant de voir le ballet de personnes, toutes plus folles les uns les autres. On se souvient de ce touriste japonais, à un mètre d’un elk, en train de triturer son téléphone pour twitter ou instagramer la photo qu’il était en train de faire, bébé au bras. D’une, il pouvait se faire embrocher. Deux, il gâchait les photos de tous les autres. Trois, il risquait d’effrayer et faire partir la bête.
Du coup, le plus beau trophée est bien de trouver soi-même son animal et d’en profiter discrètement en attendant l’arrivée des autres. Pour cela, mieux vaut miser sur des secteurs isolés. Et au Yellowstone, parc très couru, encore plus depuis le Covid, c’est à Lamar Valley, dans le nord-est, que vous serez le plus tranquille.
Que faire en cas de rencontre avec un ours ou un grizzli ?
On ne pouvait pas boucler ce tour d’horizon sans un petit mot sur les rencontres avec les plantigrades. Est-ce que ça arrive souvent ? Oui. Est-ce que ça se finit mal ? Très rarement, mais quand c’est le cas, c’est avec un grizzli. Voilà le bilan des rencontres hommes-ours au Yellowstone : huit morts entre 1907 et 2015. Voir le détail.
Déjà, il faut les différencier. La couleur ne permet pas de trancher. En effet, pour le grizzli comme pour l’ours noir, la couleur peut varier du beige (voire blanc) au marron foncé. Mais le grizzli a une bosse dans le haut du dos contrairement à l’ours noir. Et d’autre part, la croupe du grizzli est plus basse que les épaules, ce qui n’est pas le cas chez l’ours. Je sais, vous n’aurez pas forcément le temps de vérifier.
En cas d’une rencontre depuis la route, il faut rester à 90 m d’un ours et rester dans son véhicule. Mais sachez-le, personne ne respecte ces règles. Et également ne jamais les nourrir. C’est illégal et dangereux. Un ours nourri qui va vouloir revenir chercher de la nourriture. Il sera déplacé voire capturé et tué. Les campeurs doivent absolument utiliser les « bear boxes » pour leur nourriture et leurs produits de toilette.
Et que faire si vous les croisez en randonnée et que vous êtres trop près ?
- Reculer doucement. S’il se tient sur ses pattes arrières, il cherche juste à recueillir des informations et n’est pas agressif. S’il grogne, claque des dents, frappe le sol, vous êtes trop près.
- Ne jamais courir. Si vous courez, vous êtes une proie. Et d’autre part, ils courent plus vite que vous. Ne jamais grimper à un arbre. Ils grimpent mieux que vous.
- S’il approche, ne pas bouger. Il vous teste. C’est ce que les rangers appellent une « bluff charge ». Quand il s’arrête, reculer doucement. Préparer son bear spray à l’emploi.
- S’il attaque, utiliser le bear spray dès qu’il est à moins de 12 mètres.
- Si vous n’avez pas de bear spray, faire le mort. Mais pas trop vite, vraiment au dernier moment. Ne jamais le faire avec un ours qui n’est pas agressif. Faire le mort = se coucher face contre terre, l’estomac à l’abri et protéger son cou avec ses mains, son visage avec ses avant-bras. Et rester silencieux.
- Ne jamais se battre avec un ours. Depuis 1970, les personnes attaquées ayant fait le mort ont subi à 75 % des blessures mineures. Et les personnes qui ont répondu ont subi à 80 % des blessures majeures.
C’est bon, vous êtes parés pour le Yellowstone. Et si vous êtes déjà un habitué, racontez-nous vos rencontres.
Vous aimez ce qu’on fait ? Offrez-nous un petit pourboire sur Tipeee
Splendide site, photos et contenu magnifique. Bravo !
Merci beaucoup, ça fait plaisir !
Trop chouette votre article!
On retourne dans ce splendide endroit qu’est le Yellowstone NP à la fin du printemps prochain… Nous avions eu la dernière fois l’immense privilège de voir des loups, un moment juste magique!
Hello Julie ! Merci pour le message. Profitez bien de votre prochaine visite du Yellowstone. C’est tellement incroyable ^^
Bonne continuation et bon roadtrip !
En 2010
yellowstone : grizzly (1 male puis un autre jour une maman et ses 2 petits qui ont traversé devant notre voiture, toujours dans le secteur d’hyden), wapitis (principalement mammoth), coyote (hayden), ours noir (lamar)
grand teton : elan femelle et son petit, porc epic, pika
Cette année au canada, une douzaine d’ours, dont, en rando : 1 grizzly a 100m (waterton) et 1 ourson noir sur un arbre a 10m de moi (avec des bruits de buisson de la mere derriere moi … hum hum/ile de vancouver)
wapiti, chevres de montagnes en pagaille et 2 elans a glacier national park
sinon chiens de prairie, antilope, pika, spermophiles variés, porc épic de jour cette fois, moufette, mouflons, bisons, coyotes, couleuvre, orques, baleines a bosse, lions de mer, phoques
Joli score ça ^^
On a vu un moose, ,mais c’était encore au Grand Teton, juste après Jenny Lake en venant de Jackson Hole . Voilà quelques secondes de film : http://gabandjo.legtux.org/pages/049-america-2012-un-elan-a-yellowstone-fr.php.
Et j’ai aussi quelques images de ce que j’ai appelé un loup gris, mais qui était sans doute un coyote. Ou un mix peut-être ? Il semblerait que ce soit possible. http://gabandjo.legtux.org/pages/048-america-2012-loup-gris-entre-norris-et-gibbon-falls-fr.php
Yes, c’est un jeune moose. On adore ces bestioles. Pour le deuxième, c’est clairement un coyote. Très rare de voir les loups seuls et surtout, ce n’est pas trop leur secteur. Ils se cantonnent beaucoup à la Lamar Valley. 😉
Que de souvenirs sur le parc de Yellowstone ! Un superbe parc à découvrir. Vos photos sont vraiment belles, surtout celles du renard!
J’ai eu la chance l’été dernier d’y voir également des pikas, une belle belette et des lièvres. Le Moose est directement venu sur le terrain de camping, instant incroyable ! Le regret restera pour les loups et les grizzlis, mais bon… Je me console avec ma chèvre des montagnes dans le magnifique parc de Glacier dans le Montana :).
Très beau blog en tout cas !
Tu as a eu de la chance pour le Moose car même si c’est difficile de les rater (en raison de leur taille), il n’y en a pas beaucoup et il est possible de ne pas en voir pendant un moment. Pour les Grizzlis et les loups, je ne sais pas s’il faut le regretter.
Et complètement ok avec toi, les chèvres des montagnes de Glacier sont un bon remède ^^
A plus
Pica pica !
Mais les loups c’est de toute façon pas un animal nocturne ?
Vos photos automnales de renards sont superbes !
Ah les picas. On en a vu sur la Beartooth Highway, juste en dehors du parc donc on a joué le jeu. On n’a pas mis les photos ^^
Merci pour le renard et le loup est surtout nocturne . Mais pas seulement.
Des bises