Hearst Castle, la demeure d’un magnat
Article rédigé le 28 mars 2016 , mis à jour le 16 juin 2024
Quand vous aurez arpenté jusqu’à plus soif les riches maisons des stars à Beverly Hills (Los Angeles), vous penserez avoir vu tout ce qu’argent et extravagance peuvent construire. Mais vous n’aurez encore rien vu. Sur la route de la côte Ouest, qui remonte à San Francisco (ou descend à LA), pile au milieu, se trouve le palais de la démesure. « Hearst Castle« , la maison la plus chère du monde. Perchée à 500 mètres de haut sur une colline qui domine l’océan, elle n’est plus habitée mais est devenue un musée (classé monument historique national) et l’un des sites les plus visités de Californie (après Disneyland).
C’est l’ancienne demeure de William Randolph Hearst, un magnat de la presse à la réputation sulfureuse (il a possédé jusqu’à une trentaine de journaux, des stations de radio et autres sociétés de production) et a été l’une des plus grandes fortunes des Etats-Unis. Cette maison, le rêve (trip ?) d’une vie, a été construite en une trentaine d’années. Une tâche confiée à Julia Morgan, l’une des premières femmes architectes (pionnière dans l’utilisation de béton armé pour prévenir les risques de séisme).
Des dizaines de stars y ont été invitées (Charlie Chaplin, Charles Lindbergh, Clark Gable, Winston Churchill…). Elles arrivaient en bateau puis par un petit ponton relié à la plage. Aujourd’hui, pour visiter le Hearst Castle (« le château de Mr Hearst »), il faut monter à bord d’un… bus. On se gare au Visitor center (en bas) et on « grimpe » la colline en bus, sur une petite dizaine de kilomètres. La visite est payante (de 25 à 36 dollars selon le tour qu’on choisit, voir ci-contre). On peut acheter ses billets le jour-même sur place, mais on vous conseille de les réserver à l’avance (surtout en été et pendant les vacances). N’oubliez pas de mettre un chapeau et d’apporter de la crème solaire, ça « tape » là-haut. Il existe une poignée de visites différentes, toutes (semi-)guidées : la « classique » de la Casa Grande, la visite en soirée (dans une autre ambiance, celle des années 1930, où l’on se sent comme un hôte de Hearst et la visite pendant les fêtes de Noël, quand tout est richement décoré, sont les plus populaires.
En haut, tout n’est que luxe. Cette demeure incroyable, qui semble tout droit sortie de l’Antiquité et mélange tous les styles architecturaux ou presque, compte en fait quatre « maisons » : la Casa Grande, la Casa Del Sol, Del Mar et Del Monte. La plupart servait à accueillir de prestigieux invités dans une soixantaine de chambres, autant de pièces jonchées d’oeuvres d’art, des jardins et deux piscines mythiques : la Neptune (à l’extérieur) et son million de litres d’eau et la Romaine (à l’intérieur), deux fois plus « petite » mais en verre de Murano. A l’époque, le domaine avait son propre zoo, le plus grand zoo privé du monde (ne soyez pas surpris si vous croisez des animaux exotiques comme des zèbres, ce sont leurs descendants !).
On l’a visitée lors de notre premier passage sur la côte ouest, sur la route entre Los Angeles et San Francisco, en fin de matinée (on avait un plus large créneau). On a choisi la visite la plus classique de la Casa Grande, le Grand rooms tour. Après le petit tour en bus, on a suivi notre groupe (tout en réussissant à s’en écarter un peu). Il dure une heure. On commence par découvrir les extérieurs, la beauté des façades… puis on entre. La visite inclut plusieurs pièces : salons, salle de réunion, salle de banquet (où l’on voit, sous les drapeaux de tous les pays, le ketchup de Sir Hearst, qui en mettait dans tout), salle de cinéma (où un petit film est projeté), salle de billard… Tout est clinquant (mais la déco pas forcément toujours du meilleur goût)…
Toutes les visites se poursuivent ensuite quartier libre à l’extérieur, entre les jardins remplis de statues avec vue panoramique sur l’océan et celle des piscines, absolument grandioses. Il n’y a pas de visite en français (ni de brochure, aux dernières nouvelles). Mais à part quelques anecdotes, l’essentiel est abordable avec les seuls yeux.
Une fois prêts (et assez de photos prises !), on a pris le bus qui nous a ramenés au Visitor center. Ensuite, retour sur la Pacific Coast Highway pour aller observer les éléphants de mer de Piedras Blancas.
Une vie de château… et de film
L’Histoire d’Hearst Castle commence en 1865 lorsque George Hearst achète un immense domaine sur la colline de San Simeon. Son fils, William Randolph Hearst, hérite à sa mort de tout son empire mais aussi de ce « ranch » sur lequel il projette de créer la demeure de ses rêves, sa « colline enchantée« . En 1947, le palais est enfin construit. Hearst junior y emménage avec sa maîtresse, Marion Davies, starlette de films muets (qui aurait apparemment mal négocié le passage au cinéma « sonore » en raison d’un léger bégaiement…). C’était presque une petite ville, dans laquelle il a installé toute sa collection d’oeuvres d’art.
Sa vie est un film (elle a d’ailleurs inspiré « Citizen Kane » à Orson Welles). Il n’y a pas un endroit aux Etats-Unis (ou presque) où on n’ait pas vu quelque chose qui ne soit relié à lui : journaux (à sensations), intrigues, grands faits-divers, admiration du nazisme (sic), tentatives politiques, showbusiness, enlèvement de sa fille Patty qui finit par épouser le combat de ses ravisseurs…
A sa mort en 1951, le Hearst Castle est tombé à l’abandon. La famille a fini par céder le domaine à l’état de Californie, qui le gère sous le contrôle des California state parks (le réseau des parcs d’état californiens) et se charge de sa restauration, financée par les visites payantes.
Plusieurs restaurants au Visitor center
A San Simeon
À moins de 20km
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