C’est parti pour la dernière semaine de notre roadtrip dans le sud des Etats-Unis. Et pour retourner vers l’Ouest, au Texas, nous avons choisi la Mother Road, la Route 66. Après le Texas, la Louisiane, l’Alabama, deux petits bouts de Floride et de Mississippi, la Géorgie, la Caroline du Sud, la Caroline du Nord, le Tennessee, le Mississippi encore et l’Arkansas, nous voilà dans le Missouri, à Carthage. Devant nous, le Kansas, l’Oklahoma et le Texas. Notre projet de parcours est ici.
Comme chaque année depuis 4 ans, on vous emmène avec nous en live. Rendez-vous ici pour les résumés au jour le jour, sur Facebook pour les comptes-rendus et albums-photos quotidiens mais aussi sur Twitter, Instagram et (tenez-vous bien) Snapchat (ID : lostinthe-usa), pour du vrai direct. N’hésitez pas à réagir, à partager vos bonnes adresses ou à nous faire coucou, si nos routes sont amenées à se croiser !
> La première partie : Texas, Louisiane et Alabama
> La deuxième partie : Géorgie et Caroline du Sud
> La troisième partie : Caroline du Nord, Tennessee, Mississippi et Arkansas
28. Lost sur la Route 66, de Springfield à Carthage…
12/6/16. On a décidé de couper cette journée en deux. Vous trouverez donc le résumé du début de la journée à Eureka Springs dans l’article précédent. Pourquoi avoir fait ça ? Car, après notre matinée en Arkansas, nous sommes arrivés sur la Route 66 et ce sera le fil rouge de cette semaine. Après avoir pris connaissance des évènements d’Orlando, c’est sous un déluge improbable que nous avons débarqué à Springfield (Missouri) pour atteindre la Route 66. Un oeil à l’imposante Shrine Mosque des francs-maçons, un tour en centre-ville, là où la Mother Road est née en tant que « 66 », avant d’aller voir une fourchette géante (on se refait pas) et un monumental magasin de chasse, de pêche et d’outdoor, le Bass Pro de Springfield.
Une expérience sociétale en elle-même dans ce magasin hallucinant de 46 000 m2. On y trouve de tout pour l’extérieur, mais aussi des poissons, des alligators et des tas d’animaux empaillés. Je vous passe pas les photos du rayon armes, à peu près aussi grand qu’un terrain de foot.
Ensuite, direction la Route 66, de Springfield à Carthage, notre point de chute pour la nuit. Dans cette petite ville, plusieurs choses nous intéressaient. La première est le Boots Court, un motel historique de la route en cours de rénovation par deux soeurs. On dit qu’il est au croisement des Amériques. Car il se situe là où la 66 (route est-ouest de Chicago à Santa Monica) et la 71 (route nord-sud de Winnipeg au Golfe du Mexique) se rencontrent. On dort dans la chambre Clark Gable, où… il a dormi bien sûr. L’objectif des soeurs est de recréer à l’exacte les chambre des années 50. Le confort est donc sommaire mais le motel est mignon. Le prix : 66 $ bien sûr.
On a poursuivi la soirée dans un autre monument, le drive-in de Carthage. Un film dans sa voiture avec du pop corn et un hot dog, c’est toujours bon à prendre. Celui-là est vraiment iconique aux USA. Au programme (pas eu trop le choix), « Angry Birds » (ça passait). L’endroit est très familial. On a eu le droit à la bande-annonce pro-US au début (tout le monde debout main sur le coeur) puis à une vieille caisse garée jusque devant nous. Là aussi, c’est une expérience car tout le monde échange, rigole, s’installe comme il le sent, à l’arrière de son pick-up ou sur des chaises sorties du coffre. Le prix : 7 $ par personne pour deux films.
Et puisque c’était la thématique du jour, on a fini au Sonic pour un burger drive-in (pour la première fois). Plutôt bon. Le tout avant de retrouver, vannés, Clark Gable.
… de Carthage à Tulsa…
13/06/16. On a passé une longue et belle journée sur la Route 66… Souvent, on vous dira que la Route 66 vaut vraiment le coup en Arizona et en Californie ; les états du début, Missouri, Kansas et Oklahoma ont moins la cote. Et pourtant ! On a pris un grand plaisir à découvrir la Mother road ici aujourd’hui ! Partout des champs à perte de vue, une route « billard » ou goudronnée seulement au milieu, des endroits « connus » tout rénovés ou définitivement fermés, des histoires, des gens, des lieux uniques… (même si la plupart sont fermés tôt ou tout le lundi).
Enumérer tout ce qu’on a vu serait trop long (on y reviendra et on a déjà pas mal écrit ici). Ce qu’on retient vraiment de la journée : le Red Oak II, une ville 66’ de toute beauté reconstruite par un artiste, le café « Cars on the Route » de Galena (où vit le « vrai » Martin de Cars), les jolies stations vintage de Commerce et la baleine bleue de Catoosa, qui a vu jouer des milliers d’enfants dans l’eau et s’est couchée cette nuit à la lumière des lucioles…
On n’avait pas réservé d’hébergement pour cette nuit, pensant trouver plein de petits motels vintage le long de la route. On en a aperçu quelques-uns qui ne faisaient pas envie, au milieu de nombreuses chaînes… On a finalement opté pour le Super 8 de Claremore (Oklahoma), encensé. On dort dans la chambre 113.
On a passé une soirée rigolote dans une tout autre ambiance au… casino ! Il y en a plein dans le coin de Tulsa, dont un magnifique Hard Rock café (on s’y est retrouvés par hasard, en cherchant un restau avec la même hésitation, le « Tobby Keith (un chanteur de country d’ici) I love this bar and grill » (comme quoi un nom drôle peut aussi réserver de la bonne cuisine).
… de Tulsa à Shamrock (Texas)…
14/06/16. On a encore été complètement happés par la magie de la « Main street of America », la Route 66. On savait qu’on avait une longue journée avec beaucoup beaucoup de route qui nous attendait (il fallait bien faire des coupes à des endroits !) , mais on n’a pas pu résister à prendre quand même un peu notre temps. D’autant qu’il faisait énormément chaud, encore. Du coup, on est arrivés vraiment tard à Shamrock. Et oui, nous revoilà dans notre cher Texas !
L’Oklahoma représente un « gros » morceau de la Mother Road. Et un beau, qui laisse apparaître des endroits mythiques au milieu de champs sans fin. Par exemple ? On a vraiment été émus de retourner à la Blue whale (la baleine bleue) de Catoosa. Cette ancienne road attraction a accueilli des centaines d’enfants avant sa fermeture en 1988 et a été sauvée grâce à un grand groupe hôtelier. Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’elle avait été offerte en cadeau pour un anniversaire de mariage (so romantic), et que le couple tenait un zoo à côté… On a pris notre temps sur place et discuté avec plein de gens. A Tulsa, une grande ville dynamique, on a adoré le Golden Driller, un muffler man géant qui célèbre l’histoire pétrolière de la ville. On s’est attablés au Rock Café de Stroud, célèbre pour sa patronne, Dawn, qui a inspiré le personnage de Sally dans le film d’animation « Cars ». Elle n’était pas de service (on croit l’avoir aperçue dans le coin) mais on a eu largement à discuter avec Linda, une bikeuse aux tatouages phosphorescents (si si il paraît que ça existe) et notre serveuse. On était tout seuls. Le menu est très correct et le décor sympa et assez authentique.
Evidemment, ça a été très dur de remettre nos kicks sur la route après ça ! On retient aussi Arcadia, ses 700 sodas mais surtout la caverne d’Ali Baba de John Hargrove, qui nous a accueillis comme des princes dans son garage-atelier. On a aussi eu un bon feeling avec Oklahoma City, très aérée, et dont le mémorial en hommage aux victimes des attentats de 1995 (Timothy McVeigh a fait exploser un bâtiment fédéral, causant la mort de 168 personnes) est l’un des plus frappants qu’on ait jamais vus.
On a fini le parcours de nuit et on est arrivés après minuit. C’est une première : on a dû finir au « All Sups », une sorte d’épicerie-station qui fait chauffer 2-3 trucs (qui ressemblent vaguement à des sandwichs). Beurk.
Ce soir on dort au Western Motel de Shamrock, au Texas, au bord de la Route 66 mais surtout… pile en face du U-Drop Inn. Celui-là nous a attendu (on avoue, on a appelé avant !). On a pas mal de trucs à faire pour organiser cette dernière semaine et on en profite un maximum, toujours hallucinés de tout ce qu’on a déjà vu.
… et de Shamrock à Amarillo
15/06/06. Encore une journée où on doit se concentrer pour se souvenir de tout ce que l’on a vu ! Aujourd’hui, c’était notre dernier jour sur la Route 66. Cette portion, qu’on a attrapée à Springfield (Missouri) pour la quitter à Amarillo (Texas), via le Kansas et l’Oklahoma, nous a vraiment beaucoup plu. Elle est très différente de la 66 qu’on connaissait (Arizona, Californie..) et assez inégale aussi, mais a quelque chose de vraiment authentique. Peut-être aussi parce qu’en étant encore hors saison, on a souvent eu la chance de se retrouver tout seuls, dans des lieux mythiques ou en face de personnages tout aussi légendaires…
Ca a été le cas toute la journée. Ce matin, on s’est réveillés avec vue panoramique sur le U-Drop Inn Cafe & station, une station Conoco qui fait partie des mieux restaurées que l’on ait vues (c’est le garage de Ramone, dans « Cars »). A l’intérieur, un gift-shop et un diner sorti tout droit des années 30 avec, comme le veut la tradition sur la 66, du café gratuit.
On a ensuite fait marche arrière, car on avait raté Texola (« ville » frontière quasi à l’abandon) et surtout Erick (Oklahoma). Sous une chaleur écrasante, on est allés jeter un œil au Sandhills Curio Shop, un estancot recouvert de vieilles plaques le long de la Mother road, qui se targue d’être la capitale mondiale des rednecks. Harley, l’un de leurs plus emblématiques représentants à la barbe longue comme la Route nous a sauté dessus. Pour ceux qui connaissent l’endroit, ils ont été deux pendant plus de 30 ans, mais son épouse Annabelle est décédée en 2014. Depuis, Harley continue le show tout seul. Et quel show !
On a passé un moment (deux heures) qu’on a su instantanément qu’il resterait rare dans nos vies. Harley nous a tout montré, tout chanté, tout câliné (sic) en nous offrant des bières et d’autres joyeusetés… On a même eu droit à la visite du « Redneck castle » (sa maison). On a parlé 66, cars de touristes, redneckittude… Le show est bien rôdé depuis 30 ans (Harley a du mal à s’empêcher de ne pas ponctuer ses phrases d’un « Prenez toutes les photos que vous voulez » ou « Détendez-vous et profitez ». On est repartis un peu plus rednecks qu’à notre arrivée (un tout petit peu), fascinés et heureux…
Ensuite, on a eu vraiment très très chaud en reprenant la route en sens inverse, en longeant des panneaux « Burma Shave », une croix géante et un château d’eau renversé à Groom, le VW Slug bug ranch à Conway (petit frère du Cadillac ranch d’Amarillo avec des coccinelles Volkswagen) et les barbecues-pistolet que JP avait repéré à l’entrée d’une maison sur Google maps en préparant ce voyage, des éoliennes…
On a « battu » le record de chaleur de ce roadtrip en fin d’après-midi à Amarillo (100° F, soit 38°C) ; dur, mais beaucoup moins humide que dans d’autres secteurs. C’est surtout compliqué pour les photos : la lumière brûle, et on ne sait jamais si elles sont surexposées ou si on n’y voit plus rien ! On a été contents de retrouver Amarillo, où l’on était déjà venus. On est retournés en pèlerinage au Big Texan, ancien de la 66 connu pour son steak de 2 kg « gratuit » (il l’est si l’on arrive à l’ingurgiter en moins d’une heure accompagné de toutes ses garnitures). On n’a même pas réfléchi à tenter ou non cette fois : trop chaud, trop tout. Mais on a vu quatre courageux l’affronter ! (sans grand succès). Après avoir eu si chaud, manger du BBQ nous a mis un petit coup… Mais on avait encore plein de trucs à voir à Amarillo : les autres restos de cowboys, dans le quartier des stockyards (parmi les plus grands des Etats-Unis), le plus grand des Texans et surtout le Cadillac Ranch, une œuvre évolutive sur des Cadillacs plantées dans le sol. Cette fois on n’a pas graffé : les voitures étaient balayées par une violente tempête de sable. En fait on a appris qu’une tornade s’était abattue sur le nord de la région la veille, et c’était la suite.
On a repris la route dans une ambiance quasi apocalyptique mais assez picturesque. On a encore beaucoup roulé, pour avancer sur la route de Fort Worth où l’on doit être demain. On a pris de la pluie, perdu 20 degrés, vu des éclairs déchirer le ciel à 360 degrés et la forêt brûler.
On s’est arrêtés à Wichita Falls, bien après minuit. Ce soir on dort au Red Roof Inn, une chaîne que ce trip nous a appris à vraiment apprécier : bons standards et petits prix. La ville est en plein festival country.
29. Lost de Wichita Falls à Waco
16/06/06. C’est officiellement parti pour le « freestyle », un truc qui arrive souvent en fin de roadtrip, surtout quand il est millimétré… Ce matin on s’est levés tard au motel (il faut dire qu’on état toujours sur l’ordi à 4 heures, argh). On a fait un petit tour dans Wichita Falls, qui paraît très sympa (et se préparait pour un week-end country). Puis on a vite repris la route, direction Fort Worth, la petite sœur de Dallas, connue pour ses stockyards (foires aux bestiaux) et ses rodéos.
On avait rendez-vous chez des Roadies qu’on avait très hâte de rencontrer : Sophie et sa famille, d’heureux Français expatriés au Texas. Il faisait bon, il faisait chaud, JP s’est essayé (avec maestria) au barbecue texan… du coup on a fait une journée off dans le jardin.
Ca nous a fait beaucoup de bien, et on a encore fait une merveilleuse rencontre. Sophie aussi blogue (c’est comme ça qu’on s’est connus, par lectures interposées) et pose un regard très intéressant sur sa texan way of life (« Des idées vagabondes »). On a complètement oublié notre montre et lorsque le soleil a commencé à (vraiment) décliner, il a bien fallu remonter en voiture. C’était vraiment super.
Sophie nous a aussi glissé 2-3 bons plans avant de partir ; on en garde pour la prochaine mais on a tout de suite filé dans le centre-ville de Fort Worth. La ville, dynamique et sympa, possède une très jolie skyline, assez différente des autres.
Le quartier des stockyards fait lui aussi partie des plus accueillants qu’on ait vus. Il n’y avait malheureusement pas de rodéo ce soir (c’est le vendredi et le samedi) mais on s’y est baladés, admirant les jolies enseignes western, le White Elephant (régulièrement classé parmi les bars cultes américains, Bonnie y a travaillé lorsqu’elle et Clyde étaient de passage dans le coin, et c’est surtout LE bar de « Walker Texas ranger » !
On est (encore) repartis, en programmant le GPS en direction de San Antonio, où l’on dort demain soir, avec l’objectif d’avancer le plus possible. On a fait un arrêt insolite à une station d’autoroute peu commune : le « Czech stop ». Une boulangerie snack… tchèque, qui se targue bien sûr d’être la meilleure du Texas. On a demandé s’ils étaient vraiment Tchèques : « Non » (rires). On a testé un pain à la bière et leur spécialité, les « kolaches » (sorte de petit gâteau aux fruits). On est arrivés encore tard ce soir ; on s’est arrêtés au Super 8 de Waco.
30. Lost dans le Hill country
17/06/06. Il s’est passé quelque chose aujourd’hui : on s’est rendus compte que c’était bientôt fini… Pas de complainte, pas de tristesse exagérée, juste un constat plutôt froid, en cette journée où l’on a encore dépassé les 100° F (38°C). Ce matin, dans notre Super 8 pas super bien famé de Waco, on a eu la surprise d’avoir des gaufres en forme de Texas au petit-déjeuner (bien sûr, elles étaient encore meilleures !). On a fait un tour dans Waco (qui a entre autres été le berceau du Dr Pepper) puis pris directement la route, car on avait décidé de faire des choix aujourd’hui et de prendre du bon temps : notre seul impératif, avec celui d’être à San Antonio ce soir, pour dormir au bord du Riverwalk…
C’est sur la route qu’on a fait une super découverte (enfin re-découverte) : Buc’ees, la chaîne de stations-essence texane à tête de castor. On avait atterri dans une au tout début de ce roadtrip, et on l’avait trouvée cool tout en appréciant la success-story de son fondateur. Mais là c’est un Disneyland de l’autoroute qu’on a trouvé (à Temple). Plus de 50 pompes à essence, un rayon déco, un restau, des épices, des vêtements, des barbecues (le Bass pro shop de la station-services). On s’est achetés plein de trucs… (trop mignon le castor et ses produits dérivés sont trop cool et made in USA). Curieux, on s’est documentés et vu qu’il y en avait une encore plus grande au bord de l’I35 à New Braunfels, avec 120 pompes à essence, autant de boissons et des toilettes sacrées « meilleures toilettes des Etats-Unis en 2012 » (lol). Du coup, on y a fait un saut plus tard dans la journée. Du coup, on a été moins épatés, mais Buc’ees nous a fourni l’essence la moins chère de notre périple, en-dessous de 2 dollars le gallon.
On a passé la majorité de la journée dans le Hill country, la verte campagne texane. Un coin qu’on adore et qu’on a déjà parcouru plusieurs fois sans quasiment jamais repasser par les mêmes endroits. On a découvert l’idyllique Wimberley. On a cassé la croûte chez Inoz, au bord de la rivière ; tout avait un goût de paradis. On était particulièrement contents de pouvoir s’y attabler, car on l’avait raté lors de notre dernier passage : le ponton avait été totalement détruit par les inondations. Il faisait si chaud qu’on est allés se tremper les pieds dans la rivière, translucide comme souvent dans ce coin du Texas. On a aussi fait un tour dans les magnifiques magasins artisanaux autour avant de repartir en direction de Gruene, une autre chouette oasis du Hill country, où les familles dégustaient tranquillement une bouteille de vin, en musique, sous les brumisateurs, avec enfants et chiens (spectacle qui nous fascine et nous surprend toujours autant).
Il était déjà tard lorsqu’on a vraiment mis le cap sur San Antonio. On s’est à nouveau retrouvé dans les bouchons (à cause d’un accident) pour aller voir le foodtruck ouvert par Tony Parker et son chef (« Crème de la crème ») ; l’endroit était sympa mais cd n’était pas le chef aux fourneaux. Du coup on est arrivés à 22 heures à l’hôtel. On s’est fait un petit plaisir ce soir, comme on en « rêvait » depuis notre dernier passage : dormir sur le riverwalk, au bord de la rivière. On a fait une assez bonne affaire et dégoté une chambre à l’Hôtel Indigo. On dort face à la rivière et on a une terrasse ouverte grand sur un nouveau gratte-ciel qui clignote !
Mais pas le temps de se poser, car on était déjà en retard à un autre rendez-vous fantasmé par Delphine : un tour en calèche qui, ici, ressemblent au carrosse de Cendrillon. Kathy, de la compagnie des Bluebonnet, et Bonnie (affublée d’un chapeau, d’un tutu et de fers à paillettes, c’était un poil too much…) sont venues nous chercher. On a fait une balade d’une demi-heure en ville. OMG le carrosse était tellement rose qu’on aurait cru qu’on partait à une prom-night !
On est ensuite allés se balader sur le riverwalk où on s’est arrêtés boire un verre avant de repartir, à pied cette fois, pour une autre institution : le Mi Tierra , un restau mexicain ouvert 24/24 où on avait atterri lors de notre dernier passage en 2013. On a commandé des fajitas. L’endroit est très folklorique mais reste authentique, très coloré… On a eu droit aux Mariachi !
On est rentrés à 3 heures à l’hôtel (aïe, ça commence à pincer). On est obligés de finir la soirée sur la terrasse, face à cette superbe skyline, le bruit de la rivière en fond… zzz… zzz…
31. Lost de San Antonio à Austin
18/06/16. C’est de plus en plus difficile de se lever le matin… (comme ça l’est de se coucher le soir). Il faisait encore hyper chaud quand on a quitté l’hôtel à San Antonio. On savait qu’on ne pourrait pas tout faire alors on a fait des choix, et parmi eux se trouvait une balade en bateau sur le riverwalk. On a pas mal marché jusqu’à l’embarcadère et embarqué aux alentours de midi, en plein cagnard, sur notre barque. Cette activité a beau être hypra-touristique, les bateaux se toucher les uns les autres le long du canal, c’était quand même fantastique. Le niveau de l’eau donne une tout autre perspective sur une ville, en particulier celle-ci.
45 minutes plus tard, rôtis comme des poulets, on a filé à un autre endroit qu’on était curieux de découvrir : le Buckhorn saloon and museum. Un drôle d’endroit composé d’un bar-restau, d’un musée immense d’animaux empaillés , et sur les Texas rangers et d’une sorte de cabinet de curiosités (accompagnés du traditionnel gift-shop). Insolite, la visite commence par le bar et on est « vivement encouragés » à prendre une boisson pendant la visite (un musée une bière à la main, done !).
Comme on était à la bourre en sortant et qu’il faisait toujours un soleil de plomb, on a pris un Uber pour nous ramener à la voiture, car on avait un rendez-vous de la plus haute importance : un musée… d’abattants de toilettes ! Et oui, il en existe un sur les hauteurs de San Antonio. Une longue soirée d’hiver, au cours de laquelle on commençait à peine à prendre des notes pour ce roadtrip, on était tombé sur l’une de ces perles dont on raffole. Il fallait qu’on voie ça de nos propres yeux. Ce fut chose faite, dans la chaleur étouffante du garage d’un pavillon rempli de 1230 cuvettes de chiottes minutieusement décorées depuis 50 ans par Barney Smith, 95 ans. Il y en a sur les boulons, les billes, les bonbons, les chats, sa femme et quelques problèmes géopolitiques, entre beaucoup d’autres. Assez autoritaire, Barney nous a expliqué l’histoire de chaque cuvette par le menu… On avait peur de se prendre une chasse en annonçant qu’on allait partir (sorry, blague de circonstance).
On est retournés vite fait chercher un petit cadeau au Rivercenter et faire un tour dans le joli quartier de King William avant de dire une nouvelle fois au revoir à San Antonio. On y reviendra, car on a encore pas mal de choses à y voir. C’est tellement chouette d’en laisser pour la prochaine fois !
A la sortie, on a repris la route du bucolique Hill country qu’on avait retrouvé la veille, avec l’intention d’y faire deux arrêts : à Bandera, autoproclamée capitale des cowboys et amie des motards, et à Comfort, peu connue et un peu oubliée entre cette dernière et Fredericksburg. La première nous a laissés de marbre, alors qu’on a succombé au charme de la seconde. Elle était pourtant très calme pour un samedi : il y avait mariage et les autres étaient tous enfermés dans les bars et les wineries… Cette petite ville est réputée pour avoir l’un des centres historiques les mieux préservés du Texas (on ne la contredira pas).
On a ensuite repris la route, panoramique, jusqu’à la nuit tombée. On a regardé le coucher de soleil, l’un des derniers, comme un grand spectacle, entre les fleurs, les vaches et les biches (dont on n’est pas sûrs desquelles étaient d’élevage ou sauvages…).
On a décidé de s’arrêter en pèlerinage au Salt Lick BBQ, une institution de Driftwood où l’on se surprend à revenir à chaque fois. Il y avait un monde fou, et on a dû attendre un moment sous les arbres allumés de guirlandes pour s’attabler.
Ce soir on n’avait pas encore décidé d’où on allait dormir, et puis finalement on a décidé de rallier Austin dès ce soir, pour y retrouver nos chers amis… C’est d’ici qu’on est partis et d’ici qu’on reprendra l’avion pour la France… D’autant que les cigognes sont passées dans le coin depuis le début de notre roadtrip ! On a fait un dernier saut à Walmart pour ramener 2-3 trucs dans nos valises (des bonbons, du shampoing, etc.).
19/06/16. Ce matin, on s’est laissés vivre, profitant d’êtres tranquilles chez nos hôtes. Merci Cécile et Cyrille de nous offrir (à chaque fois) ce sas de décompression idyllique…
A force, c’est un peu devenu notre deuxième (cinquième ?) maison. On arrive à oublier à chaque fois aussi qu’il fait si chaud à Austin ! Comme on ne voulait pas gâcher notre dernière journée avec ces considérations pratiques, on a fait les sacs. Ca nous a pris plusieurs heures, mais c’est fait, et plutôt bien fait (Jean-Philippe est une star dans l’exercice).
Après avoir profité des copains, on a fini par décoller en fin d’après-midi. On adore Austin, on ne s’en lasse pas et on y trouve toujours des trucs (géniaux) à faire. On a décidé d’aller au « Chicken Poop Bingo » du Ginny’s Little Longhorn saloon. Oui oui, un bingo dont les jetons sont les fientes d’un poulet qui se balade au milieu d’un bar. Il fallait qu’on voie ça de nos propres yeux. On n’a pas compris toutes les règles mais c’est fait, on l’a vu ! Très drôle et ambiance sympa.
On a enchaîné avec la Mecque locale du street art, l’Hope outdoor gallery. Un endroit génial, qu’on connaissait déjà (mais qui évolue en permanence), avec vue imprenable sur la skyline.
Avant que le soleil ne se couche, on a rejoint notre dernier hôtel pour la nuit : le Radisson du bout de Congress bridge. Un établissement qu’on avait repéré de longue date, au bout du pont d’où sortent les légendaires chauve-souris d’Austin (et qui a aussi une piscine fluorescente d’eau de mer…).
On a sauté dans la seconde avant de filer attendre la sortie des premières. Ce spectacle, éphémère, est magique. C’est la 3e fois qu’on y assiste (on l’a raconté ici). En ce moment, ce n’est pas la haute saison : les chauve-souris viennent d’avoir leurs petits et sortent plus tard. C’était beaucoup trop sombre pour les voir vraiment, comme c’était le cas les fois précédentes. Et ce sont désormais de vraies superstars : il y a des gens sur toute la longueur du pont et des bateaux qui se cognent les uns les autres en-dessous… On a quand même passé un moment très romantique 🙂
Là, le téléphone a sonné : c’étaient les copains, prêts à aller manger dans une institution : le Hopdoddy burger, un burger dont JP rêve encore de temps en temps la nuit… Ils étaient en train de fermer lorsqu’on est arrivés, mais on a au moins évité la queue permanente qu’il y a toujours devant.
Repus, on est rentrés, à pied, le long de South Congress, cette rue qu’on a arpentée à chacun de nos voyages à Austin. Elle nous a connus de tant de façons différentes… (#mélancolie).
On est remontés dans notre petit paradis (au 11e), rentrer nos (quasi) dernières photos, faire l’avant-dernier album sur les réseaux sociaux…
What’s happening now? Après un dernier barbecue au County Line on the lake (restons civilisés), on a repris l’avion pour la France. On est arrivés à Lyon le 21 juin. On n’est pas (encore ?) tristes, seulement heureux. Remplis de tout ce qu’on a vu, entendu, senti, avalé, appris… Comme à chaque fois, les Etats-Unis ont su nous rendre fous d’amour pour eux. On espère avoir réussi à le partager, et continuera à le faire, même depuis l’Hexagone. Stay tuned !
> La première partie : Texas, Louisiane et Alabama
> La deuxième partie : Géorgie et Caroline du Sud
> La troisième partie : Caroline du Nord, Tennessee, Mississippi et Arkansas
Superbe !
Je me suis déjà inspiré de vos aventures pour un voyage de découverte des États-Unis en avril dernier (Yosemite, San Francisco, Los Angeles, Death Valley, les superbes canyons de l’Utah, Las Vegas et le grand canyon ainsi qu’un bref passage à la Nouvelle-Orléans et Houston) et c’est toujours un plaisir de vous lire!
Est-ce que l’immensité des États-Unis se ressent dans ce coin là ? C’est vraiment ce qui m’a touché à propos de ce Pays.
Merci pour vos aventures, ça donne envie d’y repartir !
Hello Kévin ! Oui, je te le confirme, l’immensité de ce pays est partout, dans les désert du Nevada comme dans les grandes plaines de l’Oklahoma. Et on l’avoue sans mal, ça nous manque déjà. Merci pour ce message et à très bientôt ^^
Quelle magnifique expérience!
Je vous suis depuis peu et suis sous le charme!
J’adore lire ces articles qui sortent tellement de l’ordinaire!
Big Up pour Barney et ses cuvettes! quel humour!
Au plaisir de vous lire bientôt et merci de nous faire partager ces si belles aventures!
Re! Oui Barney il n’y en a pas deux… Ca fait un 3e choix de roadtrip 🙂
Super cette fin de roadtrip!
Du coup, j’ai encore plus envie de repartir, les US me rendent également folle d’amour pour eux 🙂
Bon courage pour le retour et j’espère pouvoir échanger en direct lors d’un apéroblog parisien 😉
Hello Julie,
Et oui, fous d’amuuuuuuuuur pour les USA. En effet, ce serait cool de se mettre un apéro à Paris ^^
I am an American who followed your whole trip. Thank you for your very sympathetic posts on your travels in our country. I also learned a few things myself- Poop Chicken Bingo ! Austin going strong for the weird! 🙂
ToddV
Hello Todd,
And thank you for your message. Nice to have US followers. And yes, Austin is so weird. The weird game Vs Portland is still on.
See U !
Et vous avez vuuuuu Sophieeeee j’avais loupé ça !!! bouhhhhh honte à moi je viens de revenir sur ces quelques jours « loupés » de votre road trip avec mon petit carnet dans la main pour tout noter 😉
mille mercis de nous faire découvrir ces lieux insolites mais aussi les « must-do » !! bon retour !
Caroline
Et oui, on a vu Sophie toute une aprem. On devait stopper pour une paire d’heures et finalement, on est restés jusqu’à 20 heures. Lol
Bonjour,
On peut dire que vous nous avez tenus en haleine chaque jour au cours de ce superbe road trip. Tous les matins en guettant avec impatience le compte rendu de la journée, je trouvais à chaque fois ces infos pertinentes et précises qui nous serons très précieuses pour nos futurs projets de voyage.
Votre bilan (j’aime, j’aime moins) de votre voyage, me permettra de finaliser mon road trip de 15 jours en Aout 2017 sur lequel j’hésitais encore pour le parcours, et qui finalement ne sera ni plus ni moins qu’un condensé du votre.
Bon retour, et bravo (très belles photos)
Bien cordialement
Rudy Biasizzo
Bonjour Rudy,
C’est top si les infos t’ont servi. C’est justement notre objectif : ne pas se contenter d’inspirer mais aussi donner les infos essentielles pour préparer son voyage. D’ailleurs, si tu as besoin de compléments d’infos, n’hésite pas à envoyer un petit mail. Le bilan est actuellement à l’étude. On doit d’abord répondre à tous les mails et après, c’est parti. On espère finir ça avant la fin du mois.
A bientôt Rudy !
merci pour ce voyage mon premier road trip grâce à vous, tout les jours impatiente de retrouver vos aventures un moment de bonheur dans la journée ! (en france!) moi mon rêve pour mes 40 ans l’année prochaine partir seule env 20 jours en road trip ouest !
bon retour !
Hello Nathalie,
Merci beaucoup pour ton message. Je te souhaite de réussir dans ton entreprise l’an prochain. Et à ce sujet, n’hésite surtout pas si tu veux un coup de main pour organiser ton trip pou te conseiller.
A très vite
Merci pour avoir voyager avec vous ..J espère qu un jour je pourrais faire le circuit que vous avez fait ….J adore ……merci encore
Merci beaucoup !
Vos photos sont supers je vous suis toujours avec autant de plaisir.
Merci de nous faire partager ces beaux endroits.
**Pour le Bass Pro Shop nous allons y aller cet été mais à celui de Vegas.
Merci pour ton commentaire Brigitte. Et éclatez vous bien lors de votre trip (même au Bass Pro Shop, c’est une expérience ^^)