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Pourquoi la Big Apple ?

Article rédigé le 28 septembre 2016 , mis à jour le 11 novembre 2023

CatertonPourquoi appelle-t-on New York la Grosse Pomme ?

Je sais pas si vous avez déjà mis les pattes à New York mais je me suis toujours demandé pourquoi on l’appelait « Big Apple  » , la « Grosse Pomme » en français. J’ai vraiment eu du mal à voir le lien. Faut bien dire que la ressemblance n’est pas franchement frappante. Autant, « the city that never sleeps » (« la ville qui ne dort jamais« ) ou Gotham City, ça peut coller. Autant, un gros fruit juteux qui nique les gencives, je passe mon tour. Alors, j’ai voulu en savoir plus.

 

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Ce que l’on sait, c’est que ce nom a été popularisé par une campagne de publicité de l’office de tourisme local, le New York Convention and Visitor’s Bureau, dans les années 70. Mais il faut en chercher l’origine plusieurs décennies auparavant. Les étymologistes ont écarté plusieurs hypothèses au fil des années, notamment celle d’un bordel où la mère maquerelle se faisait appeler Eve.

La première mention de Big Apple remonte à 1909 dans le livre d’Edward S. Martin, The Wayfarer in New York : « Kansas is apt to see in New York a greedy city…. It inclines to think that the big apple gets a disproportionate share of the national sap » (« Le Kansas est susceptible de voir en New York une ville gourmande …. Ce qui laisse à penser que la grosse pomme obtient une part disproportionnée de la sève nationale« ). Certains y voient plus une figure métaphorique, qu’un surnom.

 

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La piste des courses de chevaux

Il faut alors filer dans les années 20. A cette époque, « apple » désignait une course de chevaux, comme il y en avait de nombreuses à New York et aux alentours. L' »apple » était en réalité le prix remporté par le vainqueur. Le 3 mai 1921, le journaliste sportif John J. Fitzgerald, du New York Morning Telegraph :

  • « J. P. Smith, with Tippity Witchet and others of the L. T. Bauer string, is scheduled to start for « the big apple » to-morrow after a most prosperous Spring campaign at Bowie and Havre de Grace »
  • « J. P. Smith, avec Tippity Witcher et d’autres de l’écurie L. T. Bauer, est attendu au départ de « la grosse pomme » demain après une campagne de printemps réussie à Bowie et Havre de Grace »

 

Le 18 février 1824, le journaliste, qui avait utilisé le terme « big apple » à de nombreuses reprises, s’expliquait dans un édito appelé « Around the Big Apple »

  • « The Big Apple. The dream of every lad that ever threw a leg over a thoroughbred and the goal of all horsemen. There’s only one Big Apple. That’s New York. »
  • « La grosse Pomme. Le rêve de tout jeune homme qui ait jamais monté un pur-sang et le but de tous les cavaliers. Il n’y a qu’une Big Apple. C’est New York. »

 

Puis il poursuivait :

  •  » Deux garçons d’écurie noirs amenant deux pur-sangs vers l’« aire de refroidissement » attenante aux écuries de la Fair Grounds à La Nouvelle-Orléans, engagèrent la conversation :
    – Où est-ce que vous allez ensuite, demanda l’un
    – Ensuite on va à la Grande Pomme, répondit fièrement l’autre
    – Eh bien, vaudrait mieux les engraisser ou tout ce que vous obtiendrez de la pomme ça sera le trognon, répliqua-t-il. »

Le terme viendrait donc de la culture afro-américaine. Une hypothèse confirmée ensuite.

A la fin des années 20, le terme fleurissait, même en dehors du monde des courses de chevaux. « The Big Apple » fut une chanson et une danse populaire. D’autres journalistes, éditorialistes, chanteurs (Frank Sinatra) l’ont utilisé dans les années 30, 40, 50, 60. Et dans les années 70, c’est donc l’office de tourisme qui a scellé à jamais ce surnom. Il y a même un Big Apple corner (inauguré par Rudy Giuliani) au coin de la W 54th St et de Broadway. C’est là que John J. Fitz Gerald a vécu de 1934 à 1963.

Voilà, vous savez tout. Comme ça, il n’y aura pas de pépins.

 

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Miaou Meow

Professeur Mac Caterton

 

PS : le Prof est de retour de vacances. Vous pouvez lui envoyer vos questions, soit dans les commentaires, soit par mail à contact@lostintheusa.fr. Cha me fera plaisir d’y répondre !

 

 

LES CINQ DERNIÈRES LEÇONS

(1) Chaque mercredi, le professeur Mac Caterton répondra à une question simple. Histoire d’en apprendre un peu plus sur la culture américaine. Derrière le professeur se cache Macaron, l’un de nos deux chats, un passionné des States. 

Leçon #25 : Pourquoi les french fries ?
Leçon #24 :
Pourquoi l’âne et l’éléphant sont les emblèmes des Démocrates et des Républicains ?
Leçon #23 :
Pour n’y-a-t-il pas de volets aux fenêtres aux USA ?
Leçon #22 : Pourquoi l’Utah est-il l’état de la Ruche ?
Leçon #21 : Pourquoi les séries US commencent à 8/7c ou 9/8c ?

 

Photos : Flickr

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