Et voilà, nous y sommes. Dixième roadtrip aux US pour nous et, pour la première fois, un circuit court (neuf jours), en hiver, et concentré sur un seul état, la Floride. Mais c’est pas que c’est court que c’est moins bon, alors nous gardons les bonnes habitudes avec un live et un futur bilan.
De Miami à Key West, en passant par le Kennedy Space Center, Disney, la côte ouest ou les Everglades, vous pouvez nous suivre à la trace ici, si dieu wifi est avec nous. Que faire, que voir, que visiter, où dormir, où manger ? Nous vous donnons quelques pistes dans cet article. Cap sur le Sunshine State !
A suivre ici-même en live et sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram (pour les stories ensoleillées… ou pas vu la météo ^^)
Un tour en Floride, jour après jour
Vendredi 25 janvier (J1) : arrivée à Miami
Première journée dédiée au transport. Direction le T1 de Lyon pour un périple qui nous aura mené à Londres puis à Miami, le tout avec British Airways. On aime toujours bien cette compagnie mais on doit avouer que le service glisse doucement ces dernières années. Imaginez-vous : on était au fond de l’avion et, à l’heure du repas, il n’y avait plus que des pastas ! « Où est le chicken ? », s’est emballée Delphine. « Il n’y en a plus, Ma’am ». Oh la la, l’erreur. Bref, on a du se taper des mac&cheese au chou-fleur. Juste l’évocation de ces mots me coupe l’appétit.
A part ce moment tragique, on a enchaîné les petites m… Ca commence par Delphine qui vaporise sa carte d’embarquement avec du parfum du duty-free (code illisible) puis JP qui se retrouve avec le code SSSS (Secrondary Security Screening Selection) sur son billet. En gros (comme ça vous êtes prévenus), si vous avez ce code (pour nous, c’était la 2e ou 3e fois), vous êtes un des élus, mis de côté à l’embarquement pour une seconde fouille : chaussures, sacs, tests… Vous ne raterez pas l’avion mais c’est plus emmerdant qu’autre chose.
Le vol plutôt bien passé (pas de bébé dans les 16 places à la ronde), on atterrit à Miami avec notre A380. On s’attendait à un passage à l’ESTA difficile en raison du shutdown. Finalement, grâce au miracle des files qui s’ouvrent, en 15 minutes, c’était plié. On a mis plus de temps à passer au reniflage d’un chien, genre beagle, que les douanes avaient choisi de poster en bas d’un escalator. Judicieux les mecs !
Il fait déjà nuit et environ 17 degrés. On prend le Mia Mover pour récupérer notre voiture (chez Hertz via Carigami). Vu les prix très alléchants, on a opté pour une convertible, même si nous sommes habituellement #TeamSUV. On pensait partir sur une Beetle, on a finalement embarqué une Mustang grise. On vous fera un retour complet.
Cap sur l’hôtel. Après deux passages à Miami Beach, on voulait dormir ailleurs, plutôt à Miami. Alors, on s’est dégoté un adorable motel, le Vagabond. Top déco et grosse ambiance en arrivant autour de la piscine. Nous optons pour le restaurant de l’hôtel, un sushi bar excellent quoiqu’un peu cher. Fried rice, japanese fried chicken et sushis dans notre gosier. On tombe très vite. Demain, ils annoncent de la flotte.
> On a dormi au Vagabond Motel, Miami (prix : $$$/5, qualité *****/5). Voir et réserver
> On a mangé au Vagabond Sushi Bar, Miami (prix $$$/5, qualité ****/5) et au Coconuts On The Beach, Cocoa Beach (prix $$/5, qualité ***/5)
Samedi 26 janvier (J2) : de Miami à Cocoa Beach
Ce matin, on était bien sûr taquets bien avant le réveil (coucou le jetlag) et le petit déjeuner. On s’y attendait, mais on a eu la désagréable « surprise » d’entendre la pluie… Elle ne nous a quasi pas quittés de la journée. Dans ces cas là, on essaie de se dire qu’on va faire avec/malgré, mais c’est quand même loin de l’image qu’on se fait de la Floride… Nous avons bataillé, mais on a pris de sacrées radées, en finissant par tracer tout droit.
Breaking news : à la télé, on a appris la fin du shutdown (en tout cas une pause)… Bonne nouvelle pour les roadtrippers 😉
Au programme de la matinée : un petit tour à… la plage. A Miami Beach, qu’on connaît déjà pas mal (et où on n’aime pas forcément dormir), on a fait un tour des immeubles Art-déco et surtout une grande balade sur la plage pour voir les cabanes de maîtres-nageurs. Le long de South Beach, à hauteur de Lummus park, elles sont originales et hautes en couleur. On y a rencontré des surfeurs et plein de mouettes (elles aussi différentes de d’habitude). Un moment quand même gâché par la pluie…
Trempés et heureux de retrouver l’habitacle de notre Mustang, on a enchaîné avec la visite du quartier de Wynwood, un quartier entièrement recouvert de murals (graffs) et qui a le vent en poupe depuis quelques années. Il y en a tellement que ça donne le tournis… On a dû en faire une bonne partie en voiture, tant la pluie était forte par moments (vous imaginez, on ne voyait pas le haut des immeubles géants de Miami Beach !).
On a commencé par l’emblématique flamant rose de Vondom et enchaîné les rues, autour de NW 2nd St. Comptez facilement plus de deux heures, d’autant qu’il y a plein de galeries et de boutiques au milieu. Si la quantité de murals donne tout simplement le tournis, l’ensemble est finalement assez inégal. On a bien aimé retrouver Kobra qui signe ici son Dali, les différents flamants roses mais aussi aussi quelques perles cachées dans les rues moins passantes et dans les arrière-cours.
L’heure avait tourné, alors on a décidé d’aller casser une croûte. On avait repéré le Kush, un tout petit resto de burgers and co à base d’ingrédients locaux et de bières artisanales. Il y avait une bonne demi-heure d’attente, qu’on a passée dans un mini bar assez improbable à côté (à jouer à « Puissance 4 »). C’est fou comme ici, les bars et restaus sont toujours plongés dans la pénombre (non ?). Enfin appelés à notre table, on n’a pas regretté l’attente: les burgers de Kush déchirent ! (Goûtez les award winning Frita ou Johnny Utah). Service sympa en plus.
Revigorés, on a repris notre tour de Miami : le Design district, puis Little Havana, plus authentique qu’on l’imaginait (les Cubains jouent vraiment au domino dans le parc, ce ne sont pas des figurants !).
Vers 16h30, on a mis le cap au nord. Les averses ayant repris de plus belle, on a squeezé une bonne partie des arrêts qu’on avait notés… Rien de grave, mais les tikis bars de plage et autres jolis points de vue auraient pris l’eau. On a quand même fait une halte à Fort Lauderdale, sur la tombe de Leslie Nielsen (« Y a-t-il un flic pour sauver la reine/le président ? ») qui nous a toujours bien fait marrer. Il continue… sur sa tombe, où c’est écrit « Let’er rip » (« Laisse la faucher ») et sur le banc devant, « Asseyez-vous tant que vous en êtes capables ».
La suite n’est que route et autoroute, encore pas mal sous la pluie. La nuit est arrivée tôt, avant 18h30. Elles sont longues et mornes ces autoroutes par ce temps. Ce soir, nous dormons à Cocoa Beach. On a choisi cette nuit d’étape pour être au plus près du Kennedy Space Center qu’on doit visiter demain (on peut aussi dormir à Titusville). On débarque dans notre petit motel et Gary nous accueille. « Je vous sors le chauffage, on en a besoin deux fois par an. Et aujourd’hui, c’est le cas » (pleurs intérieurs). La chambre est simple, vieillotte (typiquement floridienne dirait une annonce) mais l’emplacement est au top.
La soirée se poursuit au Coconuts on the beach, bar-resto de bord de plage (quand on la verra un jour), puis au Ron Jon Surf Shop, qui est tout simplement le plus grand magasin de surf au monde. Il est démentiel et ouvert 24/24. Bijou.
Et là, avec qui finit-on la soirée ? Avec Franck, un lecteur avec qui on échange depuis hyper longtemps. Il se trouvait qu’on se trouvait à Cocoa Beach le même soir, improbable coïncidence. Direction le bar le plus proche pour parler voyages !
> On a dormi au Sea Air motel, Cocoa Beach (prix $$/5, qualité **/5). Voir et réserver
> On a mangé au Kush, Miami (prix $$/5, qualité *****/5, attention les bières en salle d’attente sont chères) et au Coconuts On The Beach, Cocoa Beach (prix $$/5, qualité ***/5)
> On a visité : Ocean Drive (gratuit, 20 minutes), South Beach et ses cabanes (gratuit, 1 heure), Lummus Park (gratuit, 20 minutes), Wynwood walls (gratuit, 2 heures), Design District (gratuit, 20 minutes), Little Havana (gratuit, 1h) à Miami ; la tombe de Leslie Nielsen à Fort Lauderdale (Evergreen Cemetery, gratuit, 10 minutes) ; Ron Jon Surf Shop à Cocoa Beach (gratuit, 1h)
Dimanche 27 janvier (J3) : de Cape Canaveral à Orlando
Deux mauvaises nouvelles ce matin. D’une, on nous promet 100% de chances de pluie ABSOLUMENT toute la journée. 15 heures de pluie non-stop devant nous, ça donne envie. La mer est à 40m et on ne voit rien. La deuxième, c’est que Gary, à l’accueil du Sea Aire de Cocoa Beach, nous avait promis des donuts avec notre café ce matin. Et, on a eu beau surveiller comme une vieille derrière ses rideaux dans un village du sud de la France, rien n’est venu. Pas de donuts et de la pluie. La tannée.
On a quelques trucs à écrire sur le blog, on jette un dernier regard à l’océan avant de se mettre à l’abri dans la Mustang. Cette dernière a soif. Il pleut tellement que la statue de Kelly Slater, l’enfant de Cocoa Beach, à côté la station Chevron, est à peine visible. Et pour couronner le tout, JP se fout de l’essence de partout.
La ligne droite de Cocoa Beach longe l’océan. A quelques dizaines de minutes au nord se trouve le Kennedy Space Center, la base de lancement légendaire de la NASA. Une visite très prisée. On a réservé nos billets en ligne et on débarque au visiter center. Le parking payé (10$), la pluie redouble d’intensité alors qu’on prend nos tickets. Pour vous expliquer rapidement, KSC est l’équivalent d’un petit parc d’attraction. Et le chauffeur du bus a beau dire que cela n’en est pas un, le nombre de gift-shops n’a rien à envier à Mickey et son gang.
Mais ici, c’est du sérieux, on envoie des hommes sur la lune, on prend de vitesse les Popov, on crashe quelques fusées et on est le plus forts. Et vous savez quoi ? C’est génial. Vous avez le choix entre plusieurs attractions : un jardin de fusées, un gift-shop, des films IMAX, un gift-shop, l’histoire de la navette Atlantis avec un simulateur de lancement… et un gift-shop. On peut aussi déjeuner avec un astronaute.
Il y a aussi l’immanquable : le tour en bus. On vous emmène sur les pas de tir et au pied du VAB, gigantesque bâtiment où sont assemblées les fusées. Plus loin, c’est l’histoire d’Apollo 8 qui vous est contée, avant de découvrir la véritable fusée dans le hangar voisin. AMAZING (et oui, il y a aussi un gift-shop). Des visites passionnantes avec un autre intérêt majeur : rester au sec. Il faut une petite journée pour tout voir, un peu plus si vous vous tapez tous les gift-shops.
De retour sur la route, nous faisons un petit détour par le Merritt Island Wildlife Refuge, au nord du Kennedy Space Center. Malheureusement, la pluie est toujours forte et il se fait tard pour s’engager sur la boucle de Black Point Wildlife Dr. Nous faisons demi-tour, direction Dixie Crossroads. Ce restaurant est une institution à Titusville et dans toute la région. Et à voir les têtes blanches locales qui y défilent non-stop : c’est forcément bon… et pas cher. Nous sommes accueillis par des petits beignets de maïs saupoudrés de sucre glace. La spécialité du restaurant ? Les crevettes brunes (rock shrimps). Selon la serveuse, pêchées plus profondément, elles ont un petit goût de homard et c’est pas faux. Une tuerie. A tester grillées avec la sauce maison. PS (puisque Delphine n’a pas craqué) : le homard est à 20$ (et ça, aux USA, vous ne trouverez pas souvent).
On se pourlèche les babines en prenant la route de l’ouest. Orlando nous attend. Un arrêt au Walmart, bondé, et nous débarquons chez Giordano’s. Oui, Giordano’s, l’une des références de la deep dish pizza made in Chicago, a un restaurant dans la zone. Là, on attend notre pizza chicagoan avant d’aller prendre nos quartiers à deux pas de Disneyland.
> On a dormi au Galleria Palms, Kissimmee, à deux pas d’Animal Kingdom (prix $/5, qualité ***/5). Voir et réserver
> On a mangé au Moonrock, Kennedy Space Center (prix $$/5, qualité */5), au Dixie Crossroads, Titusville (prix $$/5, qualité ****/5), chez Giordano’s (prix $$$/5, qualité ****/5)
> On a visité : Kelly Slater Statue à Cocoa Beach (gratuit, 10 minutes), Kennedy Space Center à Titusville (52$ + 10$ parking + 9$ audioguide, 5 heures), Merritt Island Wildlife Refuge (la boucle prend 1-2 h, 10$)
Lundi 28 janvier (J4) : d’Animal Kingdom à Crystal River
Ce lundi, c’est journée Mickey. En 2008, nous étions à Orlando en famille pour découvrir ce gigantesque complexe de parcs bâti par Mickey et consorts. Cette année, onze ans plus tard, nous avons choisi, un peu au dernier moment, d’intégrer Disney à notre trip. Delphine étant une grande fan d’Avatar, le choix s’imposait de lui-même : Animal Kingdom et son monde Pandora, tout frais.
On est un peu têtus. On nous avait promis l’enfer, les queues de folie, les Fastpass indispensables, des adultes marchant sur des enfants marchant sur des handicapés en scooters électriques… Le règne animal à Animal Kingdom, logique. Mais, on a pris ça avec recul. Deux rendez-vous Fastpass pris quelques jours plus tôt, un départ à 9h40 (le parc ouvre à 9h, 8h pour ceux qui dorment dans un hôtel Disney), le parking plutôt que les navettes. Bref, on s’était mis des difficultés supplémentaires. Et bien, c’est passé facile et la journée a été fantastique. Premier élément : il n’a pas plu une goutte de la journée. Trois jours qu’on attend ça ! S’il fait encore frisquet (on frôle à peine les 15°C et ça descend vite en-dessous de 10 à la fin de la journée), le soleil a donc fait quelques apparitions. Et tout va mieux.
Animal Kingdom, à la fois zoo et parc d’attraction, est composé de plusieurs mondes : Discovery Island, Dinoland USA, Asia, Africa et, donc, Pandora. Dès l’entrée, il manque quelque chose à Delphine, des oreilles de Minnie. Du coup, essayage de 25 paires avant de trouver l’élue (« Minnie Poppins »).
Nous baladons un peu avant la première attraction de notre journée : le safari. Une excursion en camion au milieu des animaux. Très sympa, on s’y croirait.
Après un tour en Africa et Asia, nous découvrons enfin Pandora. Quelle réussite. C’est sublime (et encore plus la nuit). Pour compléter l’expérience, nous voulions absolument faire l’attraction phare, Flight of Passage, plus que prisée. Les Fastpass avaient été pris d’assaut et on parle souvent 2, 3, 4 voire 5 heures de queue pour atteindre le Graal. Là, il y avait 2h45 au compteur mais ça nous a pris une heure de moins. Cette simulation de vol 3D, qui vous emmène sur le dos d’un banshee (leur oiseau-dragon) comme dans le film est tout simplement époustouflante (et on pèse nos mots). Un peu courte selon Delphine.
Ensuite, après quelques tergiversations pour manger (toujours cher et pas forcément bien chez Mickey), on choisit le Harambe Market (moyen et moyen cher) et on poursuit notre tour de parc, découvrant notamment Dinoland, où les personnages sont nombreux.
Le soleil (oui, oui) se couche sur Animal Kingdom. Mais nous n’en avons pas fini. Tout d’abord, River of Lights, le show sur le lac, est agréable (quoiqu’un peu longuet et kitschou pour nous, Lyonnais habitués de la Fête des Lumières).
Puis, nous bouclons avec une descente colorée sur la Navi river. Une merveille.
Il est bientôt 20 heures, il faut partir. Sans encombre encore une fois. Crystal River, notre prochaine étape, nous attend. On découvre notre super chambre et on file chez un vieux pote toujours ouvert, Denny’s.
> On a dormi au Retreat at Crystal Manatee, Crystal River (prix $/5, qualité ****/5). Voir et réserver
> On a mangé au Harambe Market, Animal Kingdom (prix $$/5, qualité */5)
> On a visité : Animal Kingdom (environ 109 $/personne + 25$ de parking, entre 5 h et une journée)
Mardi 29 janvier (J5) : de Crystal River à Sanibel Island, via la côte et avec les lamantins
Depuis le début du séjour, on tient un bon rythme sans trop fatiguer finalement, et du coup, on arrive « facilement » à se lever à l’aube. Ça tombe bien car ce matin, à Crystal River, on a un big big rendez-vous, de ceux qui nous ont conduits en Floride en janvier : les manatees (lamantins). Ces grosses vaches de mer s’installent pour l’hiver dans des criques de l’état pour chercher la chaleur avant de retourner dans les eaux du Golfe du Mexique ou de l’Atlantique une fois que les températures remontent. Ils peuvent se retrouver à plusieurs centaines ! Forcément, cela faisait des années qu’on rêvait de voir ça (on était passés en été mais ils sont peu visibles à cette période).
On avait rendez-vous à King’s Bay Park, à une centaine de mètres de notre motel. Accompagnés par les écureuils, on a retrouvé Quentin, notre guide pour une balade en kayak. Et pas n’importe quel kayak : un kayak transparent pour encore mieux les voir. Cette embarcation, qui commence à cartonner, avait tapé dans l’oeil de Delphine lorsqu’on était à Hawaii, et on s’était juré d’essayer un jour.
Nous voilà donc partis pour deux heures, avec une famille venue du Michigan. Il faisait frais dans l’air (de la brume s’était formée à la surface de l’eau), mais avec le retour du soleil c’était franchement agréable. Eau hyper chaude, température de l’air à moins de 10 degrés, pas de vent : des conditions idéales ! On a croisé les doigts.
Après quelques centaines de mètres, on est entrés dans le sanctuaire de protection des lamantins. Pendant leur haute saison (du 15 novembre au 31 mars), il y a plein de restrictions pour leur permettre d’être un peu tranquilles (bon, pas de régulation des bateaux mais des zones interdites).
Très vite, on a commencé à voir passer des ombres. L’un est venu grignoter le paddle d’une dame, tandis qu’on croisait diverses compagnies qui proposent de nager « avec » eux. Une activité assez décriée et on comprend pourquoi. Des dizaines de nageurs qui s’approchent d’un lamantin, le caressent, l’acculent… En hiver, la donne est différente. Les lamantins sont nombreux et plusieurs zones sont entièrement interdites aux nageurs et aux kayaks. Du coup, on a trouvé ça plutôt soft.
Le sanctuaire se trouve autour du lac Crystal, dans une zone appelée Three Sisters Springs (avec plusieurs sources). L’eau sort ici à 22 degrés, ce qui convient parfaitement aux lamantins (qui ne peuvent pas vivre dans une eau à moins de 15 degrés). L’un des hot spots du tout en kayak est « Idiots delight ». On a cru à une blague, mais non. « Je crois que c’est pour les lamantins. Ceux-là sont idiots de rester là alors que la source est à quelques mètres seulement », explique Quentin. On en a vu plusieurs dizaines. Delphine est restée un peu frustrée, les photos n’étant pas évidentes à prendre. Sur le chemin du retour, on s’est interrogés sur l’intérêt d’un kayak transparent…. C’est quand même fun, et ça permet de mieux les voir arriver. Donc on valide.
De retour sur la terre ferme, on n’avait qu’un hâte : retourner les voir depuis le parc, à pied. On a un peu galéré à comprendre le principe. Le plus simple est d’aller au visitor center du centre-ville (charmant, Crystal River, au passage), d’acheter des tickets (15 dollars par tête en haute saison, la moitié moins l’été) et de prendre un bus ou un trolley jusqu’au site. On s’est sentis vraiment tout jeunes encore une fois : sans jugement aucun, la Floride est fidèle à sa réputation de terre d’accueil des « winter birds », ces retraités qui viennent y passer l’hiver : ils sont partout !
Sur place, on a été époustouflés : plus de 200 lamantins regroupés au milieu des arbres, dans une eau turquoise et translucide, illuminée par le soleil. Encore une fois, on a eu du pot : les nuages sont arrivés peu de temps après et ont un peu gâché le spectacle. D’ailleurs (il doit y avoir de la rationalisation là-dedans), on se dit quand même que le mauvais temps qui nous suit depuis le début a été une bonne chose : s’il n’avait pas fait si froid, peut-être qu’on n’aurait pas vu autant de lamantins… On est restés un moment, ils sont vraiment trop choux (en plus il y a plein de bébés). Certains sont un peu « sales » (en fait ils sont recouverts de berniques chopées dans le Golfe du Mexique, qu’ils perdent en deux semaines)….
Un petit tour au magasin proposant « le plus d’objets lamantins du monde » (lol), et on a repris la route. il a fallu choisir entre un itinéraire à l’intérieur des terres et la route côtière, et plein de choses à voir. On a choisi la côte et ses plages, retrouvant des coins qu’on avait déjà parcourus.
Le principal arrêt qu’on ait fait a été à John’s Pass boardwalk, un ancien village de pêcheurs reconverti en pier-village touristique, entre Madeira Beach et Treasure Island. On a cassé la croûte dans un endroit très sympa, « The Hut ». On a goûté aux « conch fritters » (beignets de conques, très en vogue dans le coin et dans les Keys). On a enchaîné avec notre tout premier coucher de soleil du séjour, ça y est !
Deux bonnes heures de route et on était de « retour » à Sanibel, notre coup de coeur de la côte ouest. A l’hôtel, la dame était catastrophée: « OMG il est bientôt 21 heures je croyais qu’il vous était arrivé quelque chose ! ». Euh non. On l’a tuée en lui disant qu’on ne restait qu’une nuit en plus.
On écrit depuis le « Lazy Flamingo », une excellente trouvaille de notre dernier passage ici (bon il est vraiment « lazy » (paresseux ») en hiver, il dit qu’il ferme à minuit mais à 21h30 la cuisine a déjà fermé. On finit la Giordano’s dans la piaule. La ville est toujours plongée dans la pénombre, tortues obligent !
Demain : on va profiter un peu de Sanibel avant de prendre, avec impatience, la route des Keys.
> On a mangé à The Hut, John’s Pass boardwalk, Madeira Beach (prix $$$/5, qualité ***/5)
> On a dormi au Seaside Inn à Sanibel Island. 284 euros la nuit. Petit-déj (dans le frigo), prêt de vélos, paddles… piscine, accès à la plage. On peut rester la journée même si on check-out. Voir et réserver
> On a visité Kings Bay Park, Crystal River (5$ le parking, gratuit à pied, 10 minutes), les springs en kayak transparent avec Get Up and Go Kayaking (150 $ avec pourboire inclus, 2h), Three Sisters Springs (15$ par personne, 2h), John’s Pass boardwalk à Madeira Beach (gratuit, 30 minutes)
Mercredi 30 janvier (J6) : de Sanibel à Key Largo via les Everglades
Encore un réveil aux aurores, et comment se priver du jour qui se lève (comme dirait M Pokora) sur la plage de Sanibel, jonchée de coquillages… Petite balade café à la main pour profiter des quelques rayons, alors que la journée s’annonce encore bien nuageuse. De retour au Seaside Inn, on prend notre panier petit-déj. Le domaine de l’hôtel est très beau avec une chouette piscine et un accès direct à la plage mais le prix est carrément exagéré (280 euros). On le sait, on paie l’emplacement à Sanibel. Sauf que la chambre, à la décor un peu passée et le panier petit-déj est bas de gamme. Vraiment, nous avions préféré notre hôtel de la dernière fois, le Song of the Sea. Mais il est cher aussi.
On traîne un peu et on part pour une balade dans Sanibel, sur les traces de notre dernier passage en 2012. Après un court passage au pie du phare, premier stop : l’incontournable magasin « She sells sea shells » (prononcer trois fois, voilà la phrase complète : « She sells seashells by the seashore. The shells she sells are surely seashells. So if she sells shells on the seashore, I’m sure she sells seashore shells. »). Ce magasin de coquillages est hallucinant. Les photos sont interdites, mais on a acheté quelques beaux spécimens.
Stop numéro deux : l’Islander Trading Post. Une vraie pépite. Avec Delphine, nous réfléchissions pour savoir si l’on avait déjà croisé un « Antiques » aussi bien fourni et foutu. Et il nous semble bien que non. Dans ce capharnaüm, il y a de tout : des boîtes, des plaques, des verres, des battes, des cartes postales… Incroyable. Don, le proprio, nous parle de son amour du vin français depuis un voyage il y a trente ans. Il a presque les larmes aux yeux quand il parle de Donald Trump : « Il rend les pauvres plus pauvres te les riches plus riches. Il nous rapproche de nos ennemis et nous éloigne de nos amis… » Etc…
Don est adorable mais il faut y aller. On achète quelques bricoles dont une magnifique plaque d’immatriculation de Pennsylvanie presque centenaire (1923).
Des antiques plein les yeux, on enchaîne avec le spot 3 : le Bubble Room. Il y a sept ans, on vous avait déjà parlé de ce restaurant déjanté de Captiva (la cousine de Sanibel) où c’est Noël toute l’année. Et bien, c’est toujours aussi sympa. Le décor est incroyable et les Bubble Scouts (les serveurs quoi) adorables. Pour la bouffe, c’est moins ça mais ça passe. Sinon, Captiva nous donne envie d’y refaire un tour la prochaine fois (en la choisissant comme camp de base).
Le temps file vite et on se rend compte qu’on est complètement hors délai (satané Islander !). On vous fait le pitch. Trois fois qu’on vient en Floride, trois fois qu’on rate le tour en airboat. Pas que ce soit sur la bucket-list, mais bon, à un moment, ça devient vexant. Il faut qu’on teste. On avait ciblé des tours sur le Tamiami Trail mais le temps presse, encore plus dans les bouchons de Sanibel. Nous changeons d’avis pour aller sur Everglades City, plus proche. La Mustang chauffe sévère pour arriver avant 17 heures dans la petite ville. Premier échoppe avec un panneau « airboat », on s’arpente, Delphine court, négocie avec une dame blonde légèrement vulgaire. « Oh, non, trop tard de 6 minutes. On peut pas faire tourner l’airboat de nuit (PS : le coucher de soleil est dans 1h30) ». Elle nous conseille un spot le Tamiami avec des tickets à prendre juste à côté. On se présente et là, alléluia. « Oui, on vous prend dans 10 minutes ». HOURRRRRRA!!!!
On se retrouve à six dans l’airboat : le guide Webb et un trio de Roumains très sympas. Webb fait le show dans l’impressionnante mangrove à mettre des coups d’accélérateur et des toupies. Les Roumains s’éclatent, Delphine un peu moins. On finit par trouver un gator et un racoon. Webb et ses collègues ont l’air de les nourrir régulièrement (ce qui est très limite même si le raton-laveur vit à l’année sur le dos des humains). La balade est en tout cas agréable et on n’a pas vu passer le temps.
Un seul gator en revanche ? « Oui, c’est la saison sèche, explique Webb. L’eau est plus salée alors ils remontent vers la 41 (Tamiami Trail). On en trouve beaucoup plus en été. » Bref, vous voulez notre avis ? C’était très sympa. Un truc de plus de fait ! Allez faire de l’airboat si vous voulez faire de l’airboat. Si vous voulez voir des animaux, vous serez bien plus gâtés par exemple en faisant un tour sur l’Anhinga Trail des Everglades.
D’ailleurs, nous, on voulait voir un alligator de plus. Alors, cap sur la 31. On trouve notre bonheur très vite, dès le deuxième arrêt. Deux alligators de bonne taille se font un câlin sur le bord.
Il fait presque nuit, il est temps de tracer vers les Keys ! Nous dormons à Key Largo ce soir. La route, avant d’arriver aux Keys, est toujours monotone mais voilà Key Largo. On check-in puis on choisit de manger à côté de notre hôtel, au Mrs Mac’s Kitchen. Une tuerie : des conch fritters à la Key Lime Pie, en passant par le steak de thon et le sandwich au mahi cajun. Et beaucoup de locaux dans la salle.
> On a dormi au Pelican Key Largo Cottages, Key Largo (prix $$/5, qualité ***/5). Hôtel bien placé le long de l’intracostale et de la route. D’ailleurs, évitez les cottages le long de la route, bruyants. L’établissement a plusieurs pontons, une petite plage et prête des kayaks. Petit déjeuner sans éclat à prendre en extérieur. Voir et réserver
> On a mangé au Bubble Room, Captiva (prix $$/5, qualité ***/5) et au Mrs Mac’s Kitchen, Key Largo (prix $$/5, qualité ****/5)
> On a visité le Sanibel Lighthouse (gratuit, 10 minutes), le She Sells Sea Shells (gratuit, 30 minutes), l’Islander Trading Post (gratuit, 1h), les Everglades en airboat (90$ pour deux, 45 minutes)
Jeudi 31 janvier (J7) : les Keys, de Key Largo à Key West
Vraiment sympa notre petit complexe Pelican, on le découvre de jour, en allant voir le soleil se lever au bout du ponton. Bon, c’est la queue au petit-déj… Au sortir de la douche, surprise : le soleil est vraiment là, et il tape fort ! On sort la crème solaire et on décapote enfin la Mustang (c’est facile !). On traverse les différentes îles des Keys à bon rythme. Que la vie est belle quand il y a du soleil (il faut qu’on l’écrive sur une de ces plaques de bois inspirantes qu’on trouve un peu partout ici).
On fait plusieurs arrêts : l’African Queen, tout petit bateau du film éponyme, à Key Largo, une sirène géante, Betsy le plus gros homard du monde qui trône à l’entrée d’un village de magasins très sympa, à Islamorada, la plage du state park de Bahia Honda, réputée parmi l’une des plus agréable où se baigner (et oui aux Keys ce n’est pas si évident que cela…), le centre aquatique qui a abrité Flipper le dauphin, cherché (sans succès) les petits cerfs du National Key Deer Refuge.
On a profité mais fait vite quand même : il fallait qu’on soit à Key West avant 16 heures. Entre Key Largo et Key West, on aura a mis finalement 4h30 environ, avec les arrêts.
Arrivés à Key West, cette curieuse île aux logements hyper chers et aux rues qui ont des airs de Nouvelle-Orléans le jour tombé, on est allés prendre possession de notre chambre au Lighthouse Court. Imaginez, c’est la nuit la plus chère de notre séjour (et peut-être de tous nos roadtrips), et les mecs sont infoutus te filer un petit-déj parce que tu prends un bateau une demi- heure avant leur prise de service officielle. Ils savent très bien le faire ailleurs (Delphine était à la limite du pétage de câble). « Mais vous aurez un petit dej dans le bateau ! », nous dit la dame. « Euh ok ». On est restés cois. Sinon, l’hôtel est sympa, la chambre grande, l’emplacement imbattable (à côté du phare, facile pour se repérer, et en face de la maison d’Ernest Hemingway) et il y a une chouette piscine.
On s’est vite consolés en traversant la rue et en allant à la maison d’Ernest Hemingway, qui abrite plusieurs des descendants de ses chats polydactyles, à 6 coussinets (en haut et en bas, alors que les nôtres en ont 5 en haut et 4 en bas). Les merveilles étaient au rendez-vous (toutes n’ont pas les fameux « doigts » en plus). Ils ont tous un nom célèbre. La propriété est exceptionnelle, verdoyante, en plein coeur de Key West. Une véritable pièce d’histoire et un immanquable. De plus, ce bon Ernest, vrai mec des années 30, n’était pas avare en bravades. On en apprend notamment plus sur la construction du mur qui entoure la propriété.
Et jetez un oeil à la piscine. Sous le patio, un penny est incrusté dans le sol. Connu comme « le dernier penny d’Ernest Hemingway », voici la légende. A l’emplacement actuel de la piscine, ce bon Ernest avait installé pour son plaisir un ring de boxe sur lequel il affrontait des combattants locaux. Correspondant de guerre en Espagne, il trompe sa seconde femme, Pauline (qui est restée à Key West), avec une autre. Elle l’apprend et fait détruire le ring pour y mettre une piscine, ce qui était très rare à l’époque. A son retour, il découvre furieux que son ring a laissé place à la piscine. « Pauline, tu as dépensé tout mon argent sauf ce dernier penny. Je crois que tu peux l’avoir aussi. » Il a jeté le penny à terre.
Delphine fait quatre fois le tour de la sublime propriété à la recherche des chats polydactiles, qui descendent tous de Blanche-Neige, l’un des chats d’Ernest qui avait cette particularité.
Une fois sorti de là, nous mettons immédiatement le cap sur la rue très animée de Key West, Duval St. Un enchaînement de bars, restos, magasins assez cheaps… Il y a de tout. Cela fait penser à la Nouvelle-Orléans en plus propret et avec plus de cheveux blancs et de visières. « Bref, ça sent beaucoup le savon, et pas assez la foufoune », dirait un grand philosophe.
On s’arrête pour manger un lobster roll chez DJ’s Shack (adresse sympa d’ailleurs). Et là, deux Américains cherchent une place… On propose, après que JP ait relevé le vieux monsieur derrière lui qui a fait une chute (PS : on appelle ça le karma, fallait pas griller dans la file). Donc, le couple s’installe et on commence à parler. Une rencontre qui va durer plus de trois heures. Derek et Jenna et leur chien Leo, sont à Big Pine Key pendant l’hiver. Lui est artiste peintre et spécialiste de la pêche à la mouche. Il peint seulement ce qu’il pêche et vend ses oeuvres, soit à des particuliers, soit pour des marques. Il nous montre une boîte de tabac à chiquer où apparaît l’un de ses poissons. Jenna, elle, s’occupe de sa com’.
L’été, le couple est dans le Michigan, vers Traverse City. Il passe aussi du temps dans la Montana. On finit par partir ensemble vers Mallory Square où a lieu la « Sunset celebration » chaque soir. Des amuseurs, des chanteurs, des magiciens se posent sur la place pour animer le tout (parfois médiocrement il faut bien avouer). En plus, le coucher n’est pas au rendez-vous ce soir. Jenna et Derek nous proposent d’aller boire un verre. Cap sur un bar à vins où l’on se boit un côte du Rhône. On parle de raclette, de Michigan, de bouchon, du Mont Saint-Michel… Ils veulent absolument que l’on vienne dormir chez eux le lendemain. Impossible ! Ce sera pour un autre trip ^^
Nous quittons le trio à regret pour aller manger un bout. Key West est assez complexe pour cela. C’est l’abondance mais, au-delà des terrasses animées, rien ne fait très envie. On s’assure le coup au Hard Rock car Delphine a envie d’un burger (et qu’on veut « assurer le coup », d’autant que la maison qui l’abrite est magnifique). Il faut vite rentrer. Demain, nous nous levons à 5h30.
> On a dormi au Lighthouse Court Hotel, Key West (prix $$$$$/5, qualité ***/5). Hôtel bien placé en face du musée et de la maison d’Hemingway. Duval St est à un bloc. Voir et réserver
> On a mangé au DJ’s Clam Shack, Key West (prix $$/5, qualité ****/5) et au Hard Rock Cafe, Key West (prix $$$/5, qualité ***/5)
> On a visité Betsy, le homard géant à Islamorada (gratuit, 10 minutes), Bahia Honda SP à Big Pine Key (9$, une heure), le National Key Deer Refuge (gratuit, une heure), musée et maison d’Hemingway (14$/personne, 2 heures), Duval St (gratuit, 1h), Mallory Square (gratuit, 1h)…
Vendredi 1er février (J8) : les Keys, entre Key West, Marathon et Dry Tortugas
Le réveil à 5h30 pince un peu. De toute façon, trois coqs (très nombreux dans les rues) chantaient déjà depuis un bail… Aujourd’hui, nous partons pour Dry Tortugas, l’un des parcs nationaux les plus isolés du pays, en pleine mer à 70 miles à l’ouest de Key West. Un vieux rêve pour JP. On se prépare rapidou et on file, tandis que la lune allume encore le phare voisin. On a réservé un Uber, le terminal du ferry est loin et le parking cher (une trentaine de dollars). On n’est pas déçus : c’est une nana, bien réveillée elle, qui chante du Whitney Houston et du Toni Braxton (« Unbreeaaaak my hea-ahahaha-rt »). A 6h45. Du matin. Wow. Arrivés au terminal, on check-in avec l’équipe du Yankee Freedom, le seul bateau qui peut vous emmener sur place (hors bateaux des particuliers). On a l’agréable surprise d’un rabais avec notre pass America The Beautiful (-30$). C’est toujours bon apprendre car le prix de base est de 180 $ par personne. Autre manière de s’y rendre, l’hydravion. Bien plus court mais beaucoup plus cher.
Dans le seaport, on flippe un peu : un guide, qui répond au doux nom d’Hollywood (son vrai prénom est Jeffrey) nous inonde de consignes avec un débit de paroles tel qu’on n’en capte à peine le tiers… On aura droit à des vidéos pédagogiques à bord en plus. On regarde le programme : les Américains étant ce qu’ils sont, tout est hyper calibré.
- 7h30 : embarquement à bord du Yankee Freedom et buffet petit-déj direct, enlevé à 8h30 tapantes
- 2h30 de traversée pour faire 70 miles. Il faut remplir un formulaire si on veut du matos de snorkelling (tuba, palmes et masque) et ils nous font un beau signe sur la main au feutre marqueur.
- 10h30 : débarquement à Fort Jefferson, le parc national Dry Tortugas et « talk », conférence en plein air du guide
- 11 h à 13h : buffet lunch à bord
- 14h : ouverture du bar à bord (pour faire revenir les gens)
- 14h45 : final boarding
4h15 sur place au total. Que faire ? On choisit tout d’abord d’aller en direction de Bush Key, sur le plage d’atterrissage des hydravions. L’eau est sublime mais notre route s’arrête rapidement. Busk Key, où l’on trouve des centaines d’oiseaux, dont certains seulement ici aux US, est fermée pendant la saison des amours. Direction le Fort Jefferson. Construit à partir de 1846, il accueillait une garnison (jusqu’à 1700 soldats, 2000 personnes au total) pour protéger le Golfe du Mexique. Il faisait aussi office de prison militaire. Et la vie n’était pas facile pour les prisonniers et les esclaves, qui ont participé à la construction de cet édifice de plus de 16 millions de briques, la plus importante construction en maçonnerie du continent américain. Sans parler de la solitude et de l’isolement. On peut se promener à l’intérieur du fort, dans ses entrailles, à son sommet où trône un phare, en rénovation quand nous y étions.
Et là, la cellule de Samuel Mudd, le prisonnier le plus célèbre de l’île. Ce médecin, arrivé sur Garden Key en 1865, a été condamné pour conspiration dans l’assassinat du Président Lincoln. Après avoir commis son forfait, le meurtrier du président, John Wilkes Booth, s’était arrêté chez Mudd. Le médecin avait soigné sa jambe cassée et lui avait permis de se cacher dans sa chambre d’ami. Mudd, qui a ensuite participé à enrayer l’épidémie de fièvre jaune sur l’île, a été gracié par le président Johnson.
Les lignes du fort son superbes et on ne peut s’empêcher de la prendre sous toutes les coutures. On passe au bateau pour manger un sandwich et se rafraîchir (inclus) et récupérer du matériel de snorkelling. Deuxième étape : plage et baignade sur South Beach. L’eau est fraîche (18 degrés), Delphine a mis un certain temps à se lancer, mais c’est tellement agréable. Pour le snorkelling en revanche, la visibilité n’est pas top mais peu importe, on tente notre chance sur les ruines du dock sud et le long de la promenade du « moat » (les douves).
On remonte sur le bateau. A regret. C’était merveilleux, et finalement on a eu pas mal de temps pour profiter du site. Certains restent car on peut camper sur place. Attention, c’est vraiment rudimentaire… mais paradisiaque, encore plus lorsque le bateau est parti et qu’il ne reste plus que les campeurs. A bord, les places sur le pont supérieur sont chères mais on y arrive quand même. La key lime margarita frozen coule à flots.
Nous filons à l’intérieur. Petite sieste pour Delphine, résa des sièges de l’avion pour JP qui s’excite : certes, on avait pris des billets attractifs, mais il faut, même si on est pile à l’heure pour l’enregistrement (oh tiens, on nous attribue des places à trois rangs d’écart) payer 150 balles pour être à côté et avoir le hublot (on le fait, si on meurt, on préfère être retrouvés côte à côte quand même). American Airlines, merci, on t’oublie pas…
2h30 plus tard, à 17h30, nous voilà de retour à Key West. Bye Hollywood ! On ne s’éternise pas, car le coucher de soleil est à 18h10 en ce moment, et on veut absolument voir un lieu aussi emblématique que touristique de l’île : Southernmost point. Une grosse balise de couleur censée matérialiser le point le plus au sud des Etats-Unis. Cassons le mythe : ce n’est pas le point le plus au sud des US continentales, qui est en fait Ballast Key, une île privée. Et ce n’est même pas le point le plus au sud de Key West… Il y a une petite file d’attente pour la photo souvenir. Juste à côté, une maison historique, le Southernmost hotel, à la Disney, et un complexe avec bar de plage très sympa. On en profite pour coller un Roadie au bout de la jetée.
On dépose les sacs à la voiture et on refait un tour au centre et sur Duval street. Cette ville, qui ressemble un peu à la Nouvelle Orléans, est difficile à saisir. Les prix des hôtels sont exorbitants, c’est à la fois esprit plage et un peu guindé. Et à la fin de la journée, c’est le bordel : les gens sont ivres dans les rues avant 19 heures et le brouhaha des différents groupes de musique qui se chevauchent donne vite le tournis…
Pas facile non plus de décider où manger, entre les attrape-touristes et les grandes tables très spécialisées. Pour ce dernier dîner sur le sol américain, on choisit le « First flight », une jolie brasserie décorée de guirlandes dans l’ancien lieu de naissance de la compagnie aérienne Pan Am (qui a appartenu un temps à la fille qui joue dans Top Gun). Le jardin est plein de poules. Il y a de grands plats et quelques trucs plus grignote sur le menu. On prend un steak de thon (servi avec des fleurs) et un dernier burger. Très bon.
Un dernier magasin (il fallait bien que Delphine s’achète un(e) conque, le coquillage géant local) et on reprend la voiture. On avait préféré avancer un peu en direction de Miami (et réduire un peu la note, en ce début de week-end) et dormir à Marathon, à une heure de là. Pas la meilleure ville étape mais on avait trouvé un « motel » sympa dans une marina, au bord de l’eau, le Seascape Resort & Marina.
En arrivant, on trouve un mot sur la porte et on prend possession de notre chambre, très bien. C’est l’heure de manger notre dernière Key lime pie et de faire les sacs (ça sera rapide par rapport à d’habitude)… Dernier gros résumé de blog aussi.
> On a dormi au Seascape Resort & Marina à Marathon. Piscine, paddles, kayaks, emplacement à quelques mètres de l’eau, pontons. Chambre grande et bien équipée. En revanche, pas de petit dej. Voir et réserver
> On a mangé au First Flight, à Key West (prix $$$$/5, qualité ****/5)
> On a visité Dry Tortugas (330$ à deux, 10h30), Southernmost point (gratuit, 15 minutes)…
Samedi 2 février (J9) : le retour vers Lyon via Madrid
Ce matin, au Seascape, on a bu notre café avec les pélicans et les… iguanes ! Quelle surprise de les voir sortir du buisson. L’endroit est vraiment très joli, et décoré avec goût. Ca fait vraiment ch… de partir, d’autant que le thermomètre de la voiture affiche fièrement 28°C. L’avion est à 16 heures, on prend un peu le temps d’admirer encore les eaux cristallines qui bordent la route. Shhhhhh.
L’arrivée à Miami est plutôt light (il y a encore des nuages). On rend la Mustang, avec laquelle nous avons fait environ 2000 kilomètres puis on se prépare à l’embarquement. Enregistrement, fouille puis lounge fumeur assez insolite, le bar du fast-food TGI Friday’s. Et c’est parti pour 7h30 de vol avec American Airlines. Après une escale à Madrid où l’on voit le soleil se lever, nous arrivons à Lyon par à peine 2° C. En 15 heures, on a perdu 26 degrés. Rude.
Conclusion
Vous avez été nombreux à nous suivre, à prendre des notes pour vos trips à venir ou à revivre les précédents avec nostalgie. Merci les Roadies ! Cette parenthèse ensoleillée (pas au début on sait ^^) a tout à fait rempli son rôle, entre plages, expériences et (re) découvertes. N’oubliez pas que vous pouvez nous poser des questions en commentaire ou nous mettre un petit mail en cas de besoin (contact@lostintheusa.fr). Nous ferons un bilan de ce trip et bientôt, on l’espère, des propositions de circuits floridiens, nés de nos quatre voyages là-bas, pour vous aider à préparer au mieux votre trip.
Et n’oubliez pas, si vous voulez soutenir Lost In The USA et notre démarche, nous donner un « high six » comme les chats polydactyles de Key West, c’est possible. Si vous êtes en train de réserver pour vos prochains trips, aux USA ou ailleurs, tout est expliqué ici. Et sinon, on se retrouve bientôt pour parler du Sunshine State !
Voyage préparé en partenariat avec Carigami
Bonjour,
Merci pour l’article qui donne une bonne idée de la Floride même pour un petit road Trip.
Nous partons en avril 2020.
J’ai quelques questions pour le kayak transparent et pour la compagnie d’airboat dans les everglades, auriez-vous les contacts/ site web.
Merci, bonne soirée!
Bonjour Audrey,
Merci pour ton message. Le kayak transparent, c’est la compagnie « Get up and go kayaking ». Pour l’airboat, on l’a pris à Everglades City (ambiance plus mangrove) chez Captain Jack’s. Si vous voulez une ambiance plus « herbes hautes », regardez du côté du Tamiami Trail chez les indiens Miccosukee
Bon roatrip !
bonjour…. à notre tour de préparer notre premier voyage en famille : direction la floride également… et quelle aide votre blog!!! j’avance tout doucement et pour l’instant je suis sur les everglades et recherche où faire de aéroglisseur. Nous recherchons des petites embarcations. apparemment vous aviez trouvé cela. Vous souvenez-vous quelle compagnie vous aviez pris? Merci par avance pour votre réponse et pour tous vos bons conseils….
une voisine lyonnaise 😉
Hello Céline !
Pour les airboats, si tu vas dans le secteur d’Everglades City ou du Tamiami Trail, tu auras plus de chance d’avoir de petites embarcations. Dans mon souvenir, on avait pris Captain Jack.
Sinon, on nous avait dit du bien de Tigertail sur le Tamiami Trail !
Bonne préparation chère voisine 😉
Vive Lyon ^^
Bonjour, merci pour tous ces partages d’expérience !
Nous allons en Floride dans 2 mois et j’aurai aimé savoir où il est possible de réserver la balade en kayak transparent 🙂
Merci d’avance,
Amandine & Yvan
Bonjour Amandine,
De rien, c’est avec plaisir. La balade en kayak transparent à Crystal River, c’est par ici : https://getupandgokayaking.com/crystalriver/
Bon roadtrip en Floride !
Merci beaucoup 🙂
De rien. Avec plaisir !
Un super article, merci pour toutes ces infos !
Nous préparons notre « mini » road trip de 10 jours l’an prochain avec notre fille qui aura presque 4 ans et Dry Tortugas nous tenterait bien… Petite question, en quoi consistent les buffets du petit déjeuner et du déjeuner ? que du froid ou il y a du chaud aussi ? Pour savoir s’il vaut mieux prévoir nos sandwichs…
Merci par avance !
Hello Agnès ! Pour Dry Tortugas, c’était uniquement du froid. Pour le petit déjeuner, céréales, fruits, pain de mie, fromage, charcuterie, oeufs durs. Pour le déjeuner, de quoi se faire des sandwichs avec salade, fromage et charcuterie. Boissons fraîches également.
Bon roadtrip
JP
Top comme d’habitude ! Du coup on a aussi envie de visiter la Floride. Merci pour vos bonnes infos.
Et vraiment content de vous avoir vu » pour de vrai » au salon du tourisme à Lyon.
Merci Arly ! Au plaisir de se recroiser