Bisbee, perle du sud de l’Arizona

« The Bisbee District has the best year round climate on earth« , jure le panneau en plein coeur de la ville. « Le meilleur climat du monde » ? Vraiment ? Et si c’était vrai ? On a passé une journée dans la fournaise entre Tucson et le Saguaro National Park et nous voilà arrivés à Bisbee, tout au sud de l’Arizona, à moins de vingt minutes de la frontière mexicaine et du village de Naco.

Fondée sur les mines

On pourrait s’attendre à un désert, quelques cailloux et des tumbleweeds. Et vous savez quoi ? Il fait bon. Après avoir frôlé les 40 degrés en plein désert du Sonora, le thermomètre en affiche une petite vingtaine. Ô joie. De la fraîcheur sans clim. C’est si rare et si précieux dans le Sud. 

Etonnamment verte, Bisbee a un climat enviable, c’est évident (300 jours de soleil par an, un peu de neige l’hiver, des températures moyennes positives toutes l’année), mais aussi une histoire foisonnante. La petite ville du comté de Cochise (6200 habitants) a été fondée en 1880 sur les mines de cuivre et d’or (on y a trouvé aussi de la turquoise, la Bisbee Blue). 

John Wayne passait en ville

L’histoire est la même partout aux Etats-Unis… ou presque. Car Bisbee n’est pas devenue Bodie, la ville fantôme de Californie. L’activité des mines a décliné dans la deuxième partie du XXe siècle mais les artistes ont investi les lieux dans les années 70, Stephen Hutchinson en tête. Il a repris le joyau du centre-ville, le Copper Queen Motel, et l’a rénové. Il a vendu Bisbee comme le vestige du véritable Southwest et est parvenu à attirer beaucoup de célébrités de la Californie voisine. John Wayne était un visiteur fréquent et un habitué du Copper Queen.

Aimant à artistes et à hippies dans les années 70, c’est ainsi que le ville, au milieu de nulle part, a survécu. La contre-culture, elle, s’est doucement effacée. Mais Bisbee garde un cachet bien supérieur à de nombreuses autres villes et une scène culturelle vigoureuse. Elle abrite également une attraction que nous n’avons pas testée : le fameux Queen Mine Tour, une visite en petit train d’une des anciennes mines de la ville. 

Nous, on a découvert une ville lovée dans ses montagnes, agréable à parcourir avec ses résurgences artistiques, comme sur Brewery Avenue. Un vieux bus scolaire décoré, du streetart partout et une maison folle. Idéal pour un stop photo. 

Lowell, un voyage dans le passé

Baladez-vous sur Tombstone Canyon et Main St, qui proposent du shopping de qualité. Un magasin de fringues fantastique s’y trouve, Classick Rock Couture (38 Main St, Bisbee).

Vous pouvez ensuite prendre la sortie du sud de la ville. Vous longerez l’immense Lavender Pit, la mine de cuivre à ciel ouvert. Cela a son importance. Ne manquez pas l’embranchement pour Lowell. Cette ancienne ville, qui fait désormais partie de Bisbee, possède une rue unique aux Etats-Unis. Un voyage dans le temps. Sur Erie St, le temps semble figé. Une ville fantôme, bien conservée, où l’on trouve un diner, le Breakfast Club (75 Erie St, Bisbee), des devantures de magasins vintages.

Quelle est son histoire ? C’est simple. La mine voisine, le Lavender Pit, s’est agrandie petit à petit, grignotant Lowell. In fine, seule cette rue commerçante tenait debout. Des commerces sans habitants et donc sans clients… Voilà pourquoi le temps semble s’être arrêté dans les années 50 sur Erie St, entre vieux magasins et vieux véhicules. A faire absolument.

Fans de cette ambiance ? Dormez au Shady Dell, comme nous l’avons fait lors de notre deuxième visite dans le coin. Des airstreams, des caravanes, un bateau et un tiki bus de 1947 dans lequel nous avions dormi. Un super souvenir. Le lieu propose aussi un diner à l’ancienne, le Dot’s Diner, qui ouvre généralement en fin de semaine.