C’est un tel monument que l’on a tardé à se frotter à la chronique. Mais ça y est, on est prêt à vous parler de Graceland, la mythique demeure du King, Elvis Presley, à Memphis. L’une des étape-phares d’un de nos roadtrips sur les routes du sud des Etats-Unis.
Pas besoin d’aimer Elvis pour y aller (quoique). Plus de 600 000 visiteurs y défilent chaque année, en particulier le 16 août, pour « l’anniversaire » de la mort du King (1977), ici-même (mais aussi le 8 janvier, pour celui de sa naissance, en 1935). Toute la semaine est décrétée « Elvis week« . On y est allés quelques jours plus tard. Dommage, on n’aura pas vu les centaines de sosies se recueillir devant sa tombe à la bougie. Mais ouf, ce n’était pas la cohue qu’il y a à ce moment-là. Suivez le guide, on vous emmène faire un tour dans le Memphis d’Elvis : à Graceland oui, mais pas seulement.
Un immense domaine et plusieurs secteurs
Pendant 48 heures, on a été « bercés » par la musique du King, diffusée partout. Pour que votre visite soit la plus réaliste possible, on vous invite à lire en musique. Allumez votre site de streaming préféré, mettez une pièce virtuelle dans le juke box et c’est parti.
Vu qu’il n’est pas évident de se rendre compte, voilà une carte du site. Le Elvis Presley Bvld sépare Graceland de la billetterie et des autres expos. Il est assez facile de se garer aux environs. C’est vraiment immense.
Graceland est d’abord une promesse. Celle que le jeune Elvis Presley s’était faite de gagner un jour assez d’argent pour mettre ses parents, Gladys et Vernon, à l’abri du besoin et de leur offrir une belle maison. Le succès venu (avec « Heartbreak Hotel« ), il a acheté « Graceland » en 1957 (Graceland était déjà Graceland à l’arrivée d’Elvis, puisqu’elle a hérité du nom de son ancienne propriétaire, dont la famille possédait la maison depuis plus d’un siècle) et a installé toute sa famille dans cette gigantesque demeure coloniale d’une vingtaine de pièces qui avait accueilli le tournage d’ « Autant en emporte le vent« .
Il l’a faite redécorer à son goût (que nous qualifierons d’inimitable ou de personnel). Il y a vécu vingt ans et c’est ici, à l’étage, qu’il est décédé d’une attaque cardiaque le 16 août 1977. Graceland est la deuxième résidence privée la plus visitée des Etats-Unis après la Maison blanche. Ouverte au public en 1982, elle a été classée « National historic landmark » en 2006.
Plusieurs packs disponibles… et les prix ont flambé
Pour visiter Graceland, plusieurs possibilités et « packs ». On a pris l’intermédiaire, l‘Experience Tour (Graceland + le musée de ses voitures + les avions + les expos en cours). 82 dollars (prix 2024). Lors de notre première visite en 2013, c’était 37 dollars pour la même prestation. C’est cher, mais au final on en a pour son argent (et c’est sans compter le budget souvenirs, car il y a de quoi faire). En se pressant un peu car arrivés à 14h30, on a finalement tout fait en quatre bonnes heures.
Au premier coup d’oeil (et comme beaucoup de maisons de stars), Graceland déçoit. La maison du King, cachée derrière des murs de pierres où des milliers de visiteurs (anonymes et connus) ont inscrit des petits mots, se trouve au bord de la route principale, presque dans une sorte de zone industrielle/touristique. On peut passer devant à pied, mais pour entrer à l’intérieur, il faut un pass.
C’est parti pour la visite
Le site se divise en plusieurs morceaux: la maison à proprement parler, d’un côté de la route (devenue « Elvis Presley Blvd), et les musées et magasins en face. Sur le même trottoir que la mansion, on retrouve le nouvel hôtel The Guest House at Graceland (voir et réserver sur Hotels ou Booking), hyper bien placé pour découvrir le site.
Commençons par le principal, la maison. Première étape : la photo souvenir, avant de monter dans un bus qui traverse la route et est seul autorisé à passer le portail. On nous distribue des audioguides : coup de pot, le mien est en français. Quelques minutes plus tard, nous voilà à l’entrée.
On pénètre au rez-de-chaussée. Nous avons de la chance, on est un petit groupe. Car sur les écrans c’est indiqué: « Au cas où vous ne pourriez pas entrer dans toutes les pièces… » réessayez ou suivez le film. C’est hyper kitsch : piano, vitraux de toutes les couleurs, dorures, cristal…
C’est aussi l’heure de la première déception : on ne verra que le rez-de-chaussée, « l’étage a toujours été privé, Elvis ne recevait des visites qu’ici. Nous avons décidé de respecter sa mémoire« . Mouais. Dommage, c’est juste au-dessus qu’Elvis est mort, le 16 août 1977, dans sa salle de bains. La légende dit que c’était sur les goguenots, mais on nous privera de tous ces détails. C’est là aussi que se trouvait sa chambre, qui n’a pas bougé depuis.
La voix off est assurée par Priscilla et Lisa-Marie. Comme partout, la musique est omniprésente (il y a même une radio spéciale); on pense aux employés, qui doivent devenir fous à force d’écouter en boucle Viva Las Vegas.
Taking Care of Business
Après le salon, on enchaîne (en descendant d’un étage) avec la cuisine (là où Elvis s’enfilait ses célèbres mélanges improbables comme les bananes au beurre de cacahuètes), le salon « jungle » (avec cascades), le salon télé avec son emblème éclair « TCB » (Taking Care of Business, son leitmotiv et le nom de ses choeurs après 1969 et jusqu’à sa mort) et trois écrans. Elvis avait appris que le président Jefferson avait trois téléviseurs, pour se tenir au courant, et l’avait imité. Puis la salle de billard.
Nous poursuivons, en repassant par l’extérieur, par plusieurs salles et un autre bâtiment avec tous ses disques d’or et récompenses. Là on se dit que c’était énorme quand même ce mec qui a vendu plus d’un milliard de disques sans internet et sans se produire en-dehors du sol américain ! On voit, derrière une vitre, la pièce d’où ses parents et son équipe géraient ses affaires. Costumes, salle de sport et de racquetball (mélange de squash et de tennis). Vous saviez vous, qu’il avait été ceinture noire de karaté ?
Sa sépulture pour finir
Elvis nous laisse en tout cas une impression: celle d’un bon gars. Et Dieu qu’il était beau à ses débuts ! On termine par l’extérieur, avec piscine, chevaux, mais surtout le jardin du souvenir (« meditation garden« ), où le King est enterré avec ses proches (dont son « fameux » jumeau mort-né, Jesse) ou encore avec sa fille Lisa Marie. L’heure est au recueillement le plus total.
A sa mort, il avait été enterré ailleurs (au Forest Hill Cemetery de Memphis) puis rapatrié à Graceland en octobre 1977 pour des raisons de sécurité (tentative de vol de sa pierre tombale). On est interpellés : c’est la grand-mère qui a enterré tout le monde. On passe devant des couronnes de fleurs envoyées du monde entier car il est temps de remonter dans notre bus.
On vous conseille de revenir traîner dans le coin de nuit. Tout sera fermé mais Graceland sera illuminée.
Pour avoir une idée des autres expositions, dont les voitures du King, jetez un oeil à la section « A voir, à faire ».
Bonne visite
Je ne suis pas spécialement une grande fan de cet artiste en particulier mais clairement c’est une légende de la musique et je ne dirais pas non pour visiter tout ce qui le concerne ^^
Super article encore une fois, merci beaucoup ! Nashville, Memphis et Los Angeles sont les trois villes que j’aimerais le plus visiter. J’espère que ça se fera dans le futur 😀
Memphis et Nashville se combinent bien ensemble et on peut rajouter la Nouvelle-Orléans avec, ce qui fait un beau roadtrip musical avec la route du blues, le pays cajun et pourquoi pas Tupelo, la ville de naissance sur King