Aux Etats-Unis, on appelle ça une « roadside attraction« . Là où les lignes droites sont interminables, où les temps de trajets se comptent en heures, un peu de distraction n’a jamais fait de mal aux roadtrippers avides. Il y a les statues bizarres (pistache géante, armadillo, santiags, flèches), les magasins tape-à-l’oeil (Wall Drug) et il y a le Cadillac Ranch.
A Amarillo, dans le nord du Texas, il n’y a pas que le Big Texan et son steak de deux kilos, il n’y a pas qu’une jolie rue bordée d’Antiques. Il y a aussi dix cadillacs multicolores plantées dans le sol.
Non loin de la route 66 mais pas vraiment 66
Ce qu’il y a de bien avec les « roadside attractions « , c’est que la promesse n’est jamais démesurée. Le détour est court, le temps de visite encore plus et c’est très souvent gratuit. Alors, il ne faut surtout pas hésiter. Et quand, comme dans le cas du Cadillac Ranch, c’est une institution de la Route 66, il faut foncer.
Mais même si c’est un arrêt traditionnel des roadtrippers de la 66, cette oeuvre est venue après l’âge d’or de la route mythique.
Les pyramides d’Amarillo
Créée en 1974, le Cadillac Ranch est le bébé de Chip Lord, Doug Michels et Hudson Marquez, trois membres du collectif d’architectes Ant Farm. Tous les cinq mètres, selon un alignement est-ouest, dix cadillacs retraçant l’histoire de la marque entre 1949 et 1963, sont plantées dans le sol, capot en avant. L’angle d’inclinaison avec le sol (52 degrés) serait le même que les faces de la pyramide de Khéops, à Gizeh.
Installée dans un champ à l’ouest d’Amarillo, à 200m de l’ancienne route 66 (l’I-40 sur cette portion), l’oeuvre a été déplacée en 1997. Elle était auparavant 3 km à l’est mais vu que la ville ne cessait de s’agrandir, il a fallu agir. L’excentrique et sulfureux millionnaire Stanley Marsh III, natif d’Amarillo (décédé en juin 2014) et mécène du projet, a trouvé la solution avec cet autre terrain lui appartenant.
Amenez votre bombe ou trouvez-en une sur place
Quand nous arrivons ce matin-là, il faut déjà trouver la bonne sortie sur l’I-40 et les voitures garées sur le bas côté de la service road (ou frontage road). Un petit portail tagué et les cadillacs sont là, à environ 200m, en plein milieu d’un champ. La particularité du Cadillac Ranch, c’est que c’est une oeuvre évolutive.
Amenez une bombe de peinture, un appareil photo et faites vous plaisir. Les cadillacs sont tellement recouvertes qu’on dirait que c’est la peinture qui les fait tenir. Bien sûr, on n’avait pas pensé à amener notre petite bombe. Mais on a trouvé notre bonheur sur place. Quelques coups de peinture, un sticker roadie collé et c’est parti.
Rendez-vous de roadtrippers
L’endroit, quand on y était passé, était assez sale et foutrement boueux (Delphine était à deux doigts d’y laisser une tatane). Mais ce n’est pas toujours le cas.
On en profite pour discuter avec d’autres graffeurs amateurs. Une famille qui arrive d’Oklahoma, heureuse de découvrir ce morceau de culture pop (souvenez-vous du Cadillac Range dans Cars), une autre arrivant du Colorado. La Mother Road réunit encore ses enfants. Autour d’une roadside attraction.
Depuis notre première visite, nous sommes retournés plusieurs fois à Amarillo, prenant toujours le temps d’aller voir les cadillacs plantées.
C’est une chouette idée !! je valide parce que OUI les routes aux USA ce n’est pas toujours l’éclate… C’est long 🙂 Mais c’est tellement plaisant de découvrir toutes ces villes à la fois 🙂
C’est énorme comme concept et lieu. Je ne connaissais pas durant mon Road Trip aux US, et je suis déçu d’être passé à côté.
Tout à fait étonnant cet alignement de voitures bariolées !