Moi qui pensais que j’aimais bien entasser, vivre dans un bordel consenti et vaguement organisé, j’ai revu mon jugement après avoir visité la Cathedral of Junk à Austin, Texas. Depuis 1989, Vince Hanneman entasse dans son jardin des tonnes d’objets divers et variés (plus de 60 tonnes aujourd’hui).
Quand il a commencé, quand il avait la vingtaine, Vince ramassait des objets pour son projet. Désormais, nul besoin de faire ça. Les gens lui amènent directement ce qu’ils ne veulent plus ou lui envoient même par la poste.
Vous l’aurez compris, la Cathedral of Junk est une oeuvre en perpétuelle évolution, selon les envies de Vince, qui doit faire face à quelques voisins un peu soupe au lait. Si, depuis la rue, on ne voit quasiment rien, les voisins donnant sur son jardin goûtent peu le fait d’avoir un monceau de bordel devant leur fenêtre.
La mairie est venue inspecter plusieurs fois la structure, à la recherche de failles. En vain puisqu’Hannemann eut juste à détruire sa pyramide de télévisions (mais il leur a trouvé une nouvelle place au fond du jardin).
Un bric à brac impressionnant
Nous sommes passés un soir, un peu par hasard, un peu sur la pointe des pieds, dans ce quartier résidentiel propret de South Austin. Car depuis quelque temps, Vince ne reçoit que sur rendez-vous. Mais quand nous avons vu un groupe sortir, nous avons foncé. « Vous avez jusqu’à 18h30, pas plus », nous a-t-il indiqué, un peu grognon et pas vraiment enclin à tailler une bavette.
Le conseil de Roadie
La Cathedral of Junk n’a pas d’horaires fixes. Vu qu’il s’agit d’une propriété privée, celle de Vince Hannemann, il faut s’assurer qu’il soit présent pour faire la visite. Pour ce faire, il faut le joindre au +1 (512) 299-7413. Prévoyez du cash
La cathédrale paraît minuscule de l’extérieur mais lorsqu’on y entre, elle n’en finit pas. Le bric à brac est impressionnant et on se plait à distinguer les différents objects qui composent « le monstre ». On peut même monter par un escalier extérieur.
Une fois arrivé de l’autre côté, on croise Steven, un autre Français, photographe de métier, en voyage trois mois aux USA pour un projet sur le DIY (Do It Yourself). Il a en main une caméra et un appareil photo qu’il a fabriqués lui-même. Dans ce paysage surréaliste, c’est juste parfait.