Pioche, la ville presque fantôme
Article rédigé le 5 décembre 2021 , mis à jour le 16 juin 2024
La petite ville minière (prononcez à la française, « pee-oach ») est l’un des coups de coeur de notre roadtrip 2015. Du coup, dès qu’on en a eu l’occasion, on y est repassés pour y rester plus longtemps. Ça, c’était pour notre roadtrip 2019, 4 ans après. Bienvenue à Pioche.
Un Français derrière tout ça
Isolée, à part, entre ancienne ville minière et ville fantôme, western, elle a gardé un charme fou (la plupart des bâtiments datent du XIXe siècle). Son nom ne vient pas de l’outil, ce qui aurait été peu étonnant dans une ancienne ville minière, mais d’un certain François Louis Alfred Pioche (1817-1872), financier français originaire de Saint-Dizier, établi à San Francisco depuis 1849, qui acheta la ville en 1869 (les mines étaient exploitées depuis 1864).
Son histoire est passionnante. Le petit Louis, 23 ans à peine, hérite lors du décès de son oncle mais gaspille tout. Il part pour l’Amérique du Sud, le Chili plus exactement afin de repartir à zéro. Il fonde la banque Pioche & Bayerque. A la fin des années 1840, Pioche part pour la Californie où ses affaire prospèrent. Il met en relation les investisseurs français et la finance de San Francisco, achète la ville de Pioche. Mais l’argent, ça va, ça vient. A nouveau fauché, il se tire une balle dans la tête le 2 mai 1872.
Une des villes les plus violentes de l’Ouest
Mais parlons de Pioche, l’une des « villes les plus violentes de l’Ouest ». Pour vous donner une idée, avant que la ville ne connaisse sa première mort naturelle, 72 personnes ont été victimes de « mort brutale », par arme à feu, ou par les poings. C’était tellement commun que les propriétaires des mines engageaient des hommes pour assurer la sécurité. Ce qui n’arrangeait rien. La taux de mortalité était si élevé que le cimetière affiché rapidement complet. Celui-ci avait même une section appelée « Murderer’s row » (l’allée des meurtriers) avec plus de cent hommes exécutés, la plupart sans autre forme de procès.
A son pic au milieu des années 1870, la ville comptait 6 à 10 000 habitants, 72 saloons et 32 bordels. Le 15 septembre 1871, un bâtiment contenant 300 barils de poudre explosa durant un feu : 13 morts, 47 blessés et 3000 sans-abris.
A la fin des années 1870, les filons d’or et d’argent ont commencé à se tarir et la ville était presque abandonnée en 1900. Elle revient sur le devant de la scène pendant la Deuxième Guerre Mondiale quand le plomb et le zinc redevenaient essentiels à l’effort de guerre.
Aujourd’hui, elle garde en elle de bonnes parties de cette histoire. Un ou deux hôtels, un casino-saloon, des bâtiments historiques, des restos qui se comptent sur les doigts d’une main, et le boot hill cemetery, où l’on va faire un tour au coucher du soleil, alors que les cerfs-mulets sont de sortie. Des tombes alignées avec une santiag sur chacune. Dans les années 1870, quand Pioche s’est créée, 72 hommes sont partis de mort violente et ont été enterrés avec leurs chaussures. Certaines de ces tombes sont encore là. Incontournable.
Pourquoi on aime autant Pioche ? Qu’y faire ? Voici quelques idées pour vous imprégner de son atmosphère particulière
Main Street
Commençons par le début, Main street, la rue principale. Elle n’est pas très longue mais aligne les principaux commerces et des devantures plus vintages les unes que les autres. A côté de l’hôtel-saloon, l’Overland (662 Main St, Pioche), ne manquez pas le mythique panneau du cinéma, le Gem, et l’opéra mitoyen, le Thompson Opera House (648 Main St, Pioche). Juste à côté, les vestiges d’un vieil hôtel de 1895, le Mountain View.
Le Boot Hill Cemetery (« le cimetière des boots »)
Dans les années 1870, Pioche, c’était vraiment le « wild west ». 72 personnes sont mortes (tuées ou autre) quasi en même temps et ont été enterrées là, vraisemblablement leurs bottes servaient à les reconnaître. Il y a même une section des meurtriers (la fameuse « murderer’s row ») et, sur certaines tombes, la cause de leur mort. Au-dessus passait l’ancien tramway de la mine. A la tombée du jour, les lieux sont fréquentés par plein de cerfs-mulets. Vous pouvez aussi voir le tram aérien minier qui servait à transporter le minerai. Le point de départ est aussi visible sur les hauteurs de la ville (sur la State Rd 321). La visite du cimetière est libre (mais soyez respectueux, le cimetière à côté est toujours utilisé). Rendez-vous sur Boot Hill Cemetery Rd.
La Million Dollar Courthouse
C’est la première cour de justice de la ville (du Lincoln County, l’autre n’est pas loin) et elle tient son nom de l’argent qu’elle a coûté. En raison de problème d’obligations, il a fallu remettre et remettre de l’argent pour qu’elle soit finie, en 1872. Le budget initial prévu était de 26 000 dollars, elle en a coûté 800 000 au final, selon le panneau qui trône à quelques mètres. Rénovée un siècle plus tard, c’est devenu un musée. A voir au 69, Lacour street.
Et aussi…
Pioche est proche de cinq parcs d’états : Beaver Dam, Cathedral Gorge, Echo Canyon, Spring valley et Kershaw-Ryan State Parks.
Quelques restos
Attention, l'offre de restos est limitée à Pioche! Il y a principalement l'Historic Silver Café, le Ghost town et le Gunslinger's, qui ont des horaires assez limités.
Logements testés et approuvés par les Roadies
Overland Hotel and Saloon, confortable à Pioche
Dormir à Pioche
Pour dormir à Pioche, vous pouvez miser comme nous sur l'Overland. Sinon, le Hutchings Motel ou le Mother Lode Motel. Il y a aussi le Eagle Valley Resort, plus à l'écart. Tous réservables en direct. Il existe aussi quelques hébergements chez l'habitant
À moins de 50km
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