Roy’s Motel and Cafe et Amboy, perdus sur la route 66
Article rédigé le 25 février 2016 , mis à jour le 16 juin 2024
Amboy est une mini-commune indépendante au bord de la Route 66 en Californie. Dans un interminable paysage ocre, Amboy, située sur une section où la 66 décroche largement de l’I-40 (qui l’a complètement éteint en quelques jours), compte aujourd’hui moins de 10 habitants, un « complexe » historique (le Roy’s Motel and Cafe), quelques bâtiments, un cône volcanique entré au registre des monuments nationaux… et c’est à peu près tout.
Mise à jour (6/11/21) : rénovée, l’enseigne s’allume tous les soirs depuis novembre 2019
Alors que nous venions de Palm Springs, nous sommes arrivés à Amboy vers 20 heures. On s’attendait à ne plus rien trouver fin octobre. Finalement, la station service était encore ouverte. L’occasion de faire un petit tour, de prendre quelques photos (notamment des pompes, du panneau et de la statue de cheval à l’extérieur) et d’acheter un Mountain Dew. Mais pour comprendre pourquoi le Roy’s est un site emblématique de la 66, il faut refaire le fil de son histoire de de celle d’Amboy. Et c’est assez long.
Devenue « ville » en 1883, Amboy a connu un véritable boom avec le passage de la Route 66, plus encore après la guerre. Ouvert en 1938, le Roy’s était le seul arrêt où trouver de l’essence, un plat chaud et un lit dans le coin. Exemple typique d’architecture « googie » (ou « do-wop », etc..) genre conquête spatiale, le Roy’s a d’abord été une station-service, ouverte par Roy Crowl alors que la Route 66 avait connu un réalignement (entre Goffs et Needles). Dans les années 1940, Roy, aux commandes avec sa femme Velma, s’est associé à son gendre, Herman « Buster » Burris. Ils y ont ajouté un café, un garage et un petit motel fait de petits bungalows. Le complexe tournait 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et la main d’oeuvre était recrutée à travers tout le pays (la ville comptait alors plusieurs centaines d’habitants).
Et l’I-40 est arrivée…
Le panneau, hyper chouette (en forme de boomerang), est arrivé à la fin des années 1950. Cet âge d’or a duré jusqu’en 1972 et l’ouverture de l’Interstate 40, qui a contourné Amboy. La ville est devenue fantôme. Buster Burris a continué le business tout seul, après la mort de Roy Crowl en 1977. Mais il ne restait plus grand chose de l’effervescence d’avant.
Dans les années 1995, Timothy White, un photographe new-yorkais, a loué la ville et le Roy’s à Burris, pour en faire un site de tournages de films. Il laissait volontairement la ville s’user peu à peu. Avec son ancien camarade de classe, Walt Wilson, qui s’occupait de la gestion, il a racheté l’ensemble à Burris en février 2000 (710 000$). Burris est mort quelques mois plus tard, à l’âge de 91 ans. Les deux associés ont continué d’accueillir quand même les touristes, avec une boutique de souvenirs, la station essence et le diner. Sans trop de succès : horaires variables, essence onéreuse, accueil pointé du doigt…
En vente sur Ebay
Finalement, ils l’ont mis en vente sur Ebay en 2003 pour 1,9 million, sans trouver d’acquéreur (meilleure offre à 995 000 $). En 2005, alors que la ville allait être saisie, ils l’ont restituée à la veuve de Burris, Bessie. A son tour, cette dernière a tenté de le vendre, aux enchères. Elle y a finalement réussi en mai. C’est Albert Okura, patron de la chaîne de restaurants Juan Pollo et philanthrope-mécène de la Californie du Sud, qui l’a acquis pour plus de 425 000 dollars (en cash). Il avait déjà fait l’acquisition et restauré le premier McDonald’s de San Bernardino, sur la 66. Il a promis de garder l’esprit 66 du lieu, de le rouvrir au public et d’y ouvrir un musée d’Amboy. Son premier challenge : amener de l’électricité et de l’eau à Amboy. Bessie est restée dans le coin jusqu’à sa mort, en 2008.
Tout a rouvert sauf le restau (pour des problèmes d’eau potable). Plus tard, le panneau et le motel ont été rénovés; ce dernier n’accueille plus d’hôtes mais des expositions/installations d’art dans les anciennes chambres. L’essence (de retour depuis 2008) servie à la station-service est la plus chère que l’on ait vue. L’arrêt vaut vraiment le déplacement, surtout si vous ne faites pas beaucoup d’autres spots sur la Route 66. C’est un endroit idyllique pour les photographes et la prochaine, nous reviendrons en plein journée, histoire d’explorer les environs. Depuis début 2016, Amboy (et son cratère, voir dans « A voir/à faire ») fait partie du Mojave Trails National Monument.
Photos : Lost In The USA sauf les photos de jour (DR Wikipedia)
Amboy Meteor Crater
À voir
A l'ouest de la ville, il y a le Amboy Meteor Crater, un cône de cendres vieux de 6000 ans. Il est possible de marcher jusqu'à son sommet (2 h de randonnée environ, environ 5 km aller-retour). A l'ouest d'Amboy, une route mène à un parking. C'est le début du trail (voir la carte). Début 2016, Barack Obama a annoncé la création de nouveaux National Monuments dont le Mojave Trails qui comprend Amboy et son cratère. Photo : Wikipedia
Logements testés et approuvés par les Roadies
River Valley Inn, motel pas cher à Needles
A proximité
Barstow à l'ouest et Needles à l'est sont les deux villes les plus grandes à proximité d'Amboy.
À moins de 50km
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