Po’ Monkey’s Lounge, juke joint historique
Article rédigé le 17 janvier 2016 , mis à jour le 15 juin 2024
C’est certainement l’endroit que l’on a préféré sur la Route du blues, bien qu’il ait été fermé lorsqu’on y est passés : le Po’Monkey’s (« pauvre singe » en français).
Cet établissement (en fait une cabane au milieu de nulle part et des champs) dans les alentours de Merigold est un « juke joint« . Fondé en 1961 par un fermier du coin, Willie Po’Monkey (William Seaberry), c’est l’un des derniers du genre en milieu rural dans le Delta du Mississippi et même l’un des derniers des Etats-Unis. Il a été reconnu et officiellement indexé à la Route du blues (l’US 61, qui relie Wyoming dans le Minnesota à la Nouvelle-Orléans) en 2009 pour son importance dans le développement du genre musical qu’est le blues et le fait qu’il soit l’un des seuls des Etats-Unis à avoir survécu au 20e siècle.
Il renaît tous les jeudi soirs
Un « juke joint« , souvent tenu par des Afro-américains et majoritairement fréquenté par eux, était un endroit où l’on venait danser, s’amuser et oublier ses soucis en buvant un petit coup au son de la musique. Il renaît tous les jeudis soirs, et il est très difficile d’avoir des informations pratiques dessus, à part en lisant les panneaux sur le mur : no drugs, no rap, no cap… (pas de drogue, pas de musique forte, pas de rap, pas de casquette, pas de pantalon qui tombe sur les fesses…). Ce sont les étudiants du coin et les touristes qui y sont revenus dans les années 1990. Willie Po’Monkey (le surnom de son enfance) a longtemps été derrière le bar (il vendait des bières mais on pouvait amener sa propre boisson, à l’exception de la bière), avant de mourir en juillet 2016. Depuis, l’avenir des soirées au Po’ Monkey est incertain.
Ce ne sont plus de (futurs) grands noms du blues qui jouent en live, mais un Dj, au milieu des murs recouverts de photos et les petites guirlandes qui allument l’espace. Ces pointures ont parfois eu le leur (comme Muddy Waters, père du Chicago blues), et les concerts ont laissé la place aux jukeboxes puis aux disc-jockeys.
Une expérience pas comme les autres qu’on espère avoir l’occasion de vivre : lorsque l’on y est passés, c’était en journée et pas un jeudi. Mais on sentait quand même une certaine magie se dégager du lieu.
Pour voir à quoi ça ressemble le jeudi soir :
Photos : Lost In The USA (sauf capture d’écran Youtube et vidéo SoLost, Youtube)
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je planifie mon trip d »avril, et la je tombe sur des articles de presse qui m’apprennent que Willie Seaberry est mort en juillet 2016.
Sans doute plus de soirées au Po’Monkey. Nous passerons quand même voir l’endroit, c’est sur la route…
Ah merci Anne. Je viens de voir ça. Quelle triste nouvelle. Je vais mettre à jour la fiche ! Merci pour l’alerte