De jour comme de nuit, si vous êtes de passage à Santa Monica, dans l’agglomération de Los Angeles, vous devez vous arrêter à la pier. C’est un incontournable de la ville balnéaire, une véritable fierté pour tous les habitants de la ville. Lorsque nous y avons mis les pieds, en plein mois d’octobre, il faisait déjà nuit mais les parkings étaient bien garnis. Les gens affluaient sur l’immense jetée.
C’est simple, il y a énormément à faire et à voir. Le panneau de fin de la Route 66, le dernier magasin de la Mother Road, un aquarium, un carrousel, un parc d’attraction et tout un tas de restaurants et de magasins (voir les rubriques « à voir/à faire » et « manger »).
Nous, après quelques photos accrochés au panneau de fin de la 66, nous sommes allés jusqu’au bout, en passant devant les vendeurs ambulants (« Votre nom sur un grain de riz« …) et des sosies de Marilyn Monroe et de Michael Jackson posant devant l’imposant Pacific Park et sa grande roue (Ferris Wheel). Non loin du bout, du dernier magasin de la 66 et du restaurant mexicain Maria Sol, il y a quelques panneaux passionnants sur l’histoire de la Santa Monica Pier.
Plus de cent ans d’histoire
Pour comprendre l’attachement des Santa Monicans à la jetée, il faut retracer son histoire. Tout a débuté en 1909 avec sa construction afin d’écouler les eaux usées. Une pratique qui disparut dans les années 20. Inaugurée le 9 septembre 1909, il s’agissait de la première jetée en béton sur la côte ouest des USA (les piliers furent remplacés par du bois après un incident) et elle devint rapidement un spot de pêche renommé. Le spécialiste Charles Looff s’est chargé d’installer un parc d’attraction en agrandissant la jetée (ouvert le 12 juin 1916).
Après la mort de Looff, une autre société reprend le parc et installe le La Monica Ballroom le 23 juillet 1924. Un piste de danse de 1400 m2. Mais avec la Grande Dépression, le goût pour le dancing allait péricliter (hormis les horribles marathons de danse) et l’endroit était transformé en convention center et, pour une courte période, en prison.
Le parc d’attraction aussi s’est éteint peu à peu alors qu’un yacht harbor faisait son apparition en 1934. Après une période de vaches maigres, Walter Newcomb redonnait vie au parc d’attraction en 1943 et, dans les années 50, il proposait à un ami de prendre le contrôle de la salle de jeu. Et Playland Arcade était né, le plus vieux commerce de la jetée.
Menacée en 1972
Mais tout le monde ne voulait pas de la Santa Monica Pier. En 1972, le maire avait un projet : destruction de la jetée, construction d’un pont et d’une île avec un immense hôtel. Le tollé est immense et les habitants obtiennent son retrait. Mieux, en 1975, la mairie vote un arrêt protégeant la jetée à jamais. Mais en 1983, deux immenses orages détruisaient un tiers de la structure.
Le tip de Roadie
C’est sur la Santa Monica Pier qu’Elzie C. Segar a trouvé l’inspiration pour le personnage de Popeye. Car Popeye a existé. Il s’appelait Olaf C. Olsen, un marin célèbre de la baie de Santa Monica. C’est aussi ici que Preston Peterson, un sauveteur de Santa Monica, a créé le « Peterson Tube », utilisé par tous les sauveteurs aujourd’hui.
Enfin, LA oblige, de nombreux films ont été tournés sur la jetée : Titanic, Forrest Gump, Iron Man, Hancock…
La rénovation devint inévitable et dura trois ans, de 1987 à 1990. Pacific Park, le nouveau parc d’attraction, fit son apparition en 1996 et le panneau de fin de la route 66 en 2009. Depuis, la Santa Monica Pier, véritable landmark, ne désemplit pas. La jetée est partie pour durer.
Photos : toutes Lost In The USA, sauf photo aérienne, Wikipedia